CSW56 – La voix des participants

Chaque année, des centaines d'organisations et des militants de la société civile participent à la Commission de la condition de la femme (CSW). Ils viennent du monde entier pour partager et échanger des idées, nouer des contacts et se mobiliser en faveur du changement. Voici quelques témoignages sur ce qu'ils espèrent réaliser.

Aristide Jean François Zongo, Burkina Faso

Aristide Jean François Zongo est Directeur exécutif de l'Association burkinabè pour la survie des enfants. Créée en 1991, cette organisation non gouvernementale promeut le développement des femmes et des enfants au Burkina Faso, en mettant un accent spécifique sur l'égalité des sexes.
« Une de nos stratégies consiste à promouvoir les droits des femmes pour permettre aux femmes, qui constituent 52% de la population nationale, d'obtenir des certificats de naissance, de décès et de mariage », explique M. Zongo. Pour atteindre cet objectif, l'association o afin que les services publics soient mieux assurés dans les villages et au sein des communautés rurales. Elle travaille aussi sur la participation politique des femmes rurales, dans le but d'augmenter le nombre de femmes maires et conseillères dans diverses zones rurales.
M. Zongo espère qu'en participant à la CSW, il peut contribuer à nouer des contacts entre son association et d'autres organisations travaillant à aider les femmes rurales au Burkina Faso. Il participe à la Commission en qualité de boursier Yvonne Hebert, un programme géré par ONU Femmes.

Honorata Francis Mvungi, Tanzanie

Honorata Francis Mvungi participe activement, depuis plus de 30 ans, aux activités du Grail, un mouvement international pour l'émancipation des femmes. Elle représente la Tanzanie aux réunions du Conseil international du Grail. Elle aide à faire sortir les femmes de Tanzanie, d'Ouganda et du Kenya de la pauvreté en les formant aux compétences liées à l'agriculture permanente et aux projets microéconomiques. Mme Mvungi travaille actuellement sur les programmes de planification familiale, de santé et d'éducation avec les femmes Massaï et rurales et notamment sur le VIH/sida. On assiste, selon elle, à un changement de mentalité, tant chez les jeunes que chez les femmes concernant les mutilations génitales féminines.

Marai Larasi,Royaume-Uni

Marai Larasi est la Directrice d'Imkaan, une organisation nationale basée au Royaume-Uni qui s'attache à lutter contre la violence à l'égard des Noirs, des minorités et des femmes et filles réfugiées. Elle est également co-Présidente de la Coalition «Mettre fin à la violence à l'égard des femmes» à l'échelle de son pays. Son travail se focalise sur le plaidoyer stratégique et l'élaboration de politiques, et son organisation travaille également sur les problèmes associés à la prévention de la violence à l'égard des femmes et des filles.

Margarita Quintanilla,Nicaragua

Margarita Quintanilla a beaucoup travaillé dans le domaine de la violence sexiste, tant avec les institutions gouvernementales qu'avec les organisations non gouvernementales. Elle est actuellement représentante de l'organisation internationale PATH au Nicaragua, qui travaille entre autres à prévenir et répondre à la violence à l'égard des femmes et des filles, via des approches communautaires et en renforçant la réponse des services de santé aux victimes et rescapées. Elle est également coordinatrice de l'InterCambios Alliance, un réseau régional d'organisations créé pour coordonner les différentes initiatives de lutte contre la violence à l'égard des femmes en Amérique latine et aux Caraïbes. Elle est l'auteur de nombreuses publications sur la violence sexiste, et a contrôlé et évalué plusieurs interventions de lutte contre la violence à l'égard des femmes dans la région, réalisant une compilation des bonnes pratiques et des enseignements tirés.

Dr. Mishkat Al Moumin, Iraq

Mishkat Al Moumin est l'ancienne ministre de l'Environnement de l'Iraq et fondatrice de l'organisation non gouvernementale « Women and the Environment ». Cette organisation non gouvernementale met à profit l'éducation en faveur de la gestion des ressources pour autonomiser les femmes en Iraq, et est parvenue à former près de 8.000 personnes à la gestion de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène, dans 50 villages des provinces de Bsar, Maysan et Thi Qar. L'organisation a également formé les femmes afin de leur permettre de participer à la conception des cadres de vie de leurs villages, et sensibilisé les responsables de villages sur le rôle crucial joué par les femmes comme utilisatrices des ressources environnementales.
« Au cours de la CSW, je mettrai en valeur le lien entre les femmes, la sécurité et l'environnement, et le fait que les femmes sont les principales utilisatrices des ressources environnementales. Il est essentiel de promulguer des politiques internationales et nationales qui facilitent la participation des femmes à la gestion de ces ressources, dont l'eau en particulier », a-t-elle déclaré.
La Dr. Al Moumin participera à une manifestation parallèle de la CSW qui explorera les moyens d'aider les femmes à gérer les ressources naturelles durables en périodes de conflits ou dans des contextes fragiles.

Ibrahim Ceesay, Gambie


Ibrahim Ceesay est le Coordonnateur de la « National Children for Children Organization » (CFCO) de Gambie, qui promeut l'égalité des sexes et les campagnes visant à mettre fin à la violence sexiste. Il milite également en faveur des lois et politiques publiques qui favorisent l'agriculture durable et la diversité biologique, notamment grce à la participation des jeunes femmes.
« Nous travaillons avec les agricultrices et les réfugiées, que nous autonomisons par le biais de formations et de programmes de renforcement des capacités au niveau de l'adaptation aux changements climatiques et de la réduction des risques de catastrophes au sein de la communauté » explique M. Ceesay.
En participant à la CSW, M. Ceesay espère avoir une connaissance plus approfondie du terrain, et partager les meilleures pratiques de mise en œuvre de projets efficaces. Il participe à la Commission en qualité de boursier Yvonne Hebert, un programme géré par ONU Femmes.

Nduku Kilonzo,Kenya

Nduku Kilonzo. Titulaire d'un doctorat, diplômée de la Liverpool School of Tropical Medicine, elle est Directrice exécutive de Liverpool VCT, une organisation autochtone kenyane, qui fournit des services de prévention et de traitement du VIH, notamment aux femmes rescapées de la violence. Le travail de l'organisation et les recherches du Dr. Kilonzo ont servi de base aux réformes politiques réalisées dans ces domaines, et contribué à renforcer la fourniture de services aux femmes rescapées. Elle a été conseillère technique auprès des Comités de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) examinant les questions du VIH/sida et de la violence à l'égard des femmes, ainsi que les soins et l'appui aux rescapées après un viol. Elle participe activement à des forums internationaux de lutte contre la violence sexiste, tels que le Groupe de coordination de l'Initiative de recherche sur la violence sexuelle (SVRI) et le Groupe consultatif sur le genre et les droits du Département de la santé et de la recherche en matière de reproduction de l'OMS.

Rosy Singh, Népal

Rosy Singh, Nepal
Rosy Singh est la Responsable de la communication et de la planification de « Women for Human Rights (WHR) », qui travaille sur les questions liées au veuvage au Népal. Créée en 1994, l'organisation non gouvernementale s'attache à promouvoir une société plus équitable, dans laquelle les veuves peuvent vivre dans la liberté, le respect et la dignité.
Au Népal, le décès d'un mari a de lourdes conséquences sur les familles. Les enfants, en particulier les filles, doivent souvent quitter l'école pour se livrer à des activités permettant de soutenir leur famille, qui peut se retrouver dans l'incapacité d'assurer ses besoins de base, de l'alimentation à l'habillement, en passant par le logement et les soins de santé.
« Les veuves rurales sont souvent exclues des activités génératrices de revenus, en raison du manque de compétences et de fonds, ainsi que de la pression exercée par les tches ménagères et des restrictions à la mobilité » dit-elle.
« Nous nous mobilisons en faveur de leurs droits à la propriété, à l'héritage et à la terre, et nous attachons à promouvoir l'accès aux ressources, aux services et aux prêts qui peuvent les protéger, par exemple, de l'extrême pauvreté, de la confiscation des biens, de la violence, des abus et des pratiques culturelles et traditionnelles dangereuses ».
Grce aux activités de plaidoyer de la WHR et de la société civile, des changements ont récemment pu avoir lieu, indique Singh, tels que l'amélioration des droits à l'héritage pour les veuves. En participant à la CSW, Mme Singh espère en apprendre davantage sur la mise en œuvre effective des instruments des droits de l'homme relatifs aux veuves, ainsi que sur la mobilisation au niveau national. Mme Singh participe à la Commission en qualité de boursière Yvonne Hebert, un programme facilité par ONU Femmes.

Lilly Be'Soer Kolts, Papouasie-Nouvelle Guinée

Lilly Be'Soer Kolts a fondé « Voice for Change », une ONG de femmes travaillant sur les droits de l'homme en Papouasie-Nouvelle Guinée, et est la Secrétaire générale du réseau récemment établi Highlands Regional Human Rights Defenders Network. Elle a été victime des conflits tribaux et a connu un mariage polygame. Elle élève ses six enfants toute seule et a mené à bien des médiations au cours de conflits armés en Papouasie-Nouvelle Guinée, et se définit elle-même comme une militante des droits fondamentaux des femmes.
En 2010, Be'Soer Kolts s'est vue remettre le Prix des défenseurs des droits de l'homme du Pacifique et, plus récemment, elle a coordonné avec succès une initiative de réconciliation pour réinstaller 500 familles déplacées dans leur propre pays. Elle est également en train de faciliter un programme visant à aider les jeunes drogués de son district local.
En participant à la CSW, Be'Soer Kolts espère pouvoir partager de meilleures pratiques, et tirer des enseignements d'initiatives similaires lancées dans d'autres pays.

Aminata Sidibé, Mali

Aminata Sidibé représente « International Federation of Business and Professional Women » de Bamako, et est également la Secrétaire de la « Youth Action Association for Women's Development ».
« Nous effectuons des campagnes de sensibilisation à l'intention des femmes de notre communauté, sur des questions fondamentales telles que le développement, l'éducation, la santé, les actions génératrices de revenus, l'éducation à la citoyenneté et la formation professionnelle », a-t-elle indiquee. L'agriculture étant l'une des sources de revenu les plus importantes pour les femmes rurales du Mali, Mme Sidibé met également l'accent sur les activités visant à améliorer leur accès aux microfinancements et aux activités génératrices de revenu.
En participant à la CSW, Mme Sidibé espère en apprendre davantage sur les initiatives lancées par les autres pour renforcer les droits civils des femmes dans d'autres parties du monde. Elle participe à la Commission en qualité de boursière Yvonne Hebert, un programme géré par ONU Femmes.

Mohamed Chafiki, Maroc

En qualité de responsable de la section des Etudes et des Prévisions financières du ministère de l'Economie et des Finances du Maroc, Mohamed Chafiki a lancé un rapport sur la budgétisation sensible aux questions de genre, et présidé un comité sur la budgétisation tenant compte des questions de genre. En tant que militant des droits de l'homme, il a contribué et soutenu les mouvements de femmes dans le pays.
En assistant à la CSW, il espère se focaliser sur « la crise financière et ses conséquences, en terme d'inégalités, et trouver des projets de développement novateurs ainsi que des idées sur la budgétisation basée sur l'égalité afin d'autonomiser les femmes ».
M. Chafiki participera à la CSW pour assister à une manifestation consacrée plus particulièrement aux expériences nationales d'application des conclusions adoptées par la CSW 2008 : Financer l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes.

Marie Saidi, Zambie

Marie Saidi est responsable communautaire au sein de la « Katuba Women's Association », qui promeut l'accès à la terre des femmes rurales de Zambie. « Nous avons mené à bien un exercice de cartographie qui a montré que les femmes locales éprouvent des difficultés à acquérir des terres en raison du contexte patriarcal, de l'absence de connaissances au niveau juridique, de la tendance à la corruption des administrateurs de terres locaux, du manque d'informations pour obtenir la terre et de l'absence de ressources pour acheter et exploiter la terre », a-t-elle expliqué.
L'organisation se penche également sur la question des changements climatiques, encourageant les femmes à diversifier leurs activités agricoles, ce qui permet d'améliorer les capacités des communautés à survivre lorsqu'une catastrophe survient.
Mme Saidi espère rencontrer les décideurs militants des droits de la femme au cours de la CSW. Elle participe à la Commission en qualité de boursière Yvonne Hebert, un programme géré par ONU Femmes.

Quazi Baby, Bangladesh

Quazi Baby est Directrice exécutive du « Participatory Development Action Program », qui promeut les droits des femmes à la terre. « Par le biais d'ateliers, de séminaires, de formations et de dialogues locaux, et d'activités de sensibilisation, l'organisation travaille à promouvoir l'égalité des sexes et les droits de la femme à Dhaka et dans les zones rurales », a-t-elle expliqué.
L'organisation travaille à la préparation et à la réponse aux catastrophes, ainsi qu'à la fourniture de logement et d'infrastructures. Ses projets permettent aux femmes locales de recevoir une formation sur les moyens d'existence et des prêts pour des activités génératrices de revenus et de participer à des réunions régulières en groupes sur les droits des femmes.

En participant à la CSW, Mme Baby souhaite partager des expériences sur les questions relatives aux changements climatiques et à la préparation aux catastrophes. Elle participe à la Commission en qualité de boursière Yvonne Hebert, un programme géré par ONU Femmes.