Dire stop

La violence contre les femmes n'est pas inévitable. Il y a plusieurs façons de prévenir que cela se produise. Tout le monde a un rôle à jouer et la prévention doit commencer tôt

En créant une nouvelle réalité, les étudiantes et étudiants disent non au harcèlement sexuel dans tout le Bangladesh

Les étudiants se réunissent pour partager leur expérience et s'organiser pour prévenir le harcèlement sexuel sur le campus.
Les étudiants se réunissent pour partager leur expérience et s'organiser pour prévenir le harcèlement sexuel sur le campus.

Partout, les femmes en ont assez. Dans le monde entier, elles disent #MeToo [moi aussi], et ne sont plus disposées à taire le harcèlement sexuel dont elles sont victimes. Dans plusieurs villes du Bangladesh, le harcèlement sexuel à l’encontre des femmes est une réalité quotidienne. Un projet mis en œuvre par l’association nationale des avocates du Bangladesh (Bangladesh National Women Lawyers Association - BNWLA) et ONU Femmes dans quatre grandes universités mobilise les étudiants et étudiantes, ainsi que leurs professeurs, pour lutter contre les stéréotypes, s’exprimer librement, et apprendre à prévenir le harcèlement sexuel.

Koyesh Miah, de l’Université des sciences et des technologies de Shahjalal, et Sumaya Rahman Kanti, de l’Université de Rajshahi, ont récemment fait part de leur expérience à ONU Femmes. Elles aussi en ont assez et refusent d’être des témoins silencieux.

Pour Koyesh comme pour Sumaya, ces campagnes sur leur campus ont été extrêmement utiles. Sumaya a constaté un changement sur le campus et parmi les dirigeants des syndicats étudiants, qui sont affiliés à différents partis politiques. Pour elle, “avant la campagne, de nombreuses personnalités politiques abusaient de leur pouvoir pour harceler des étudiantes. Toutefois, cette année ils sont impliqués dans notre campagne, et ils se sont engagés à lutter contre et à prendre les mesures nécessaires pour prévenir toutes les formes de harcèlement dont ils sont témoins ».”

“« Beaucoup d’hommes au Bangladesh ne considèrent en aucun cas les femmes comme leurs égales. La violence basée sur le genre et le harcèlement sont considérés comme normaux », ajoute Koyesh. « Toute notre enfance, nous avons été témoins de discrimination à l’égard des filles, partout. On leur donne moins de nourriture qu’aux garçons et leur éducation est moins poussée ; tout au long de leur vie, on leur offre moins de possibilités qu’à leurs homologues masculins. »”

Jusqu’à récemment, Koyesh avait pour habitude d’observer en silence, comme beaucoup d’autres, mais ce n’est plus le cas. Lire la suite►

D’autres témoignages

Rendre la sortie de chez soi plus sûre pour les femmes et les filles de Marrakech

Femmes participant à des audits de sécurité de quartier. Photo: ONU Femmes / Kimja Vanderheyden

Rares sont les femmes et les filles, que ce soit en milieu urbain ou rural, qui n’ont pas été victimes de harcèlement sexuel ou menacées de violences sexuelles dans l’espace public. Les remarques et blagues sexuelles inopportunes, les attouchements, l’exhibitionnisme et beaucoup d’autres formes de harcèlement sexuel sont souvent banalisés et rarement punis par la loi. À mesure que se renforce l’écho des protestations des femmes à travers le monde, le programme Villes sûres d’ONU Femmes à Marrakech a mobilisé des individus de tous horizons — des chauffeurs de bus et de taxi aux journalistes — pour prévenir et lutter contre le harcèlement sexuel. Lire la suite ►

 

Dans les paroles de Johanna Tantria T. Wardham : « Les inégalités entre les sexes naissent à la maison »”

Johanna Tantria T. Wardham. Photo: UN Women/Ryan Brown

« Jo », c’est ainsi que tout le monde surnomme l’ardente et passionnée Johanna Tantria T. Wardham. Une personnalité dans les bidonvilles de Jakarta, on la croise souvent dans le quartier de Prumpung ou d’autres, à la périphérie de la trépidante capitale indonésienne. Elle s’est donné pour mission de renforcer la culture de l’égalité des sexes, en commençant par le commencement. Elle dirige des débats communautaires, dispense des formations sur la prévention de la violence à l’égard des femmes et des filles, et effectue des audits de genre, mais elle est surtout devenue une personne de référence au sein de la communauté. Jo est employée par l’ONG Kalyanamitra, partenaire d’ONU Femmes dans le cadre du programme pilote Ville sûre en Indonésie, et elle fait figure de modèle non seulement pour les personnes avec qui elle travaille, mais également pour bon nombre de jeunes étudiantes, qu’elle motive à redonner un peu de ce qu’ils ont reçu à la communauté. Pour Jo, « l’inégalité entre les sexes commence à la maison, avec la division inéquitable du travail, qui engendre la violence à l’égard des femmes sous toutes ses formes... en particulier la violence basée sur le genre » Lire la suite►

 

Les femmes des zones rurales cherchent de nouvelles solutions pour lutter contre les coutumes et la pauvreté à la racine de la crise des MGF

Fatmata B. Koroma. Photo: UN Women/Cecil Nelson

À l’échelle mondiale, au moins 200 millions de filles et de femmes en vie aujourd’hui ont subi une forme ou une autre de mutilation génitale féminine ou excision (MGF). La Sierra Leone a l’un des taux les plus élevés de MGF dans le monde, avec  près de 9 femmes ou filles sur 10 excises, dont bon nombre à l’âge de 5 ans à peine. L’inégalité entre les sexes, les mythes et les croyances culturelles sont les racines de la pratique, mais pour de nombreuses femmes des zones rurales, les MGF sont aussi une question de moyens d’existence. Lire la suite►