Placer l’égalité des sexes au centre des pourparlers sur l’aide

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Les décisionnaires politiques des pays donateurs et en développement se réuniront à Busan, en Corée du Sud, du 29 novembre au 1er décembre 2011, au cours du Quatrième Forum de haut niveau sur l'efficacité de l'aide. Ils discuteront des améliorations à apporter à la qualité de l'aide publique au développement, en vertu de la Déclaration de Paris de 2005 sur l'efficacité de l'aide et du Programme d'action d'Accra de 2008.

Malgré les engagements pris en faveur de l'égalité des sexes aux termes de ces deux accords, l'absence d'indicateurs tenant compte du genre a laissé les gouvernements sans cadre de suivi et d'établissement de rapport sur la manière dont l'aide contribue à la réalisation de l'égalité des sexes.

ONU Femmes, l'Association pour les droits de la femme et le développement et d'autres organisations ont convaincu avec succès l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et GenderNet, d'ajouter aux 12 indicateurs de la Déclaration de Paris adoptés trois indicateurs liés au genre dans un module optionnel prévu pour l'étude de suivi de 2011. Sur les 82 pays ayant participé à l'étude, 24 ont achevé le module.

Certaines réponses ont montré que si les pays ont identifié des objectifs en matière d'égalité des sexes, peu ont alloué des budgets pour les réaliser. D'autres ont souligné le fait que les donateurs ne parviennent pas à fournir suffisamment de ressources humaines et financières pour mettre pleinement en œuvre les engagements au niveau de l'égalité des sexes. Il est très rare que les données ventilées par sexe soient recueillies de manière systématique et utilisées dans la prise de décisions, bien que les faits montrent que là où elles sont disponibles, les allocations budgétaires en faveur de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes augmentent.

Les résultats de l'étude et des consultations régionales organisées par diverses organisations de femmes ont servi de base au plaidoyer autour des questions que les défenseurs de l'égalité des sexes espèrent voir approuvées à Busan.

Lorsque le premier projet de document qui sera négocié à Busan a été présenté lors d'une réunion préparatoire, il mentionnait à peine l'égalité des sexes. Les projets ultérieurs ont reconnu le fait que la réduction des inégalités était un préalable à une croissance et à un développement durables et inclusifs, et ont appelé à l'accélération des efforts pour la réaliser.

Les organisations de femmes font pression pour que l'accord final mette davantage en exergue le caractère central de l'égalité des sexes, y compris en intégrant des indicateurs spécifiques au genre en vue de contrôler les flux d'aide ainsi que de renforcer les liens entre l'efficacité de l'aide et celle du développement.

ONU Femmes travaille sur plusieurs fronts en vue d'assurer que les résultats du Forum de Busan appuient une vision de l'efficacité du développement qui donne aux femmes un rôle central et assure un financement et une responsabilisation adéquats en faveur de l'égalité des sexes. Figurent parmi ses principaux partenaires le Gendernet de l'OCDE, le Groupe de travail du CAD sur l'efficacité de l'aide et l'Equipe spéciale du Groupe des Nations Unies pour le développement sur l'efficacité de l'aide, ainsi que les pays partenaires, les agences donatrices et les organisations de la société civile.

A Busa, ONU Femmes participera à un certain nombre de manifestations secondaires parallèles visant à mieux positionner l'égalité des sexes dans les discussions sur l'aide.