Remarques d’ouverture de Michelle Bachelet à la Conférence sur la Journée internationale des veuves

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Déclaration prononcée par la Directrice exécutive d'ONU Femmes Michelle Bachelet lors de la Conférence de la Journée internationale des veuves organisée au Siège des Nations Unies à New York, le 23 juin 2011.

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Mesdames et Messieurs,

C'est un grand plaisir de vous accueillir ici ce matin, avec notre distinguée invitée, Mme Sylvia Bongo Ondimba, Première dame de la République du Gabon.

En effet, outre son engagement en faveur de l'amélioration de la santé maternelle et infantile ainsi que de la promotion de l'autonomisation des femmes, la Première dame m'a aidée à obtenir la reconnaissance officielle des Nations Unies du 23 juin en tant que « Journée internationale des veuves ».

Lancée en 2005 par la Loomba Foundation - dont le fondateur, M. Raj Loomba, et sa Présidente, Mme Cherie Blair, sont également parmi nous aujourd'hui - la Journée internationale des veuves a été officiellement reconnue par l'Assemblée générale des Nations Unies en décembre de l'an dernier, à l'initiative du Gouvernement du Gabon.

Voilà bien trop longtemps que l'on ne porte pas d'attention aux veuves. Cette première Journée internationale des veuves est une première étape cruciale pour promouvoir la protection et le respect de leurs droits, dans toutes les régions et dans toutes les cultures.

Comme l'a noté le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, cette journée est une occasion d'attirer l'attention sur les défis auxquels sont confrontées les femmes de tous les pays à la mort de leurs maris, qu'elles soient gées et seules, ou jeunes avec de jeunes enfants à élever en tant que parent unique subvenant seule à leurs besoins. Outre qu'elles doivent surmonter leur chagrin, il arrive qu'elles se retrouvent pour la première fois sans un quelconque filet de sécurité sociale.

Un grand nombre de ces femmes tombent rapidement dans la pauvreté, même si ce ne fut jamais le cas auparavant. Dans le monde, on estime que 115 millions de veuves vivent dans la pauvreté extrême, avec leurs enfants. Ce nombre ne fait qu'augmenter, dans le contexte des conflits armés dans le monde, ainsi que de l'épidémie de VIH et de sida.

Cette réalité présente une opportunité et un défi pour les pays et la communauté internationale, que nous devons tous traiter avec sérieux.

Rappelons-nous que, lorsqu'elle a décidé de commémorer cette journée, l'Assemblée générale des Nations Unies a:

  • souligné que l'autonomisation économique des femmes, y compris des veuves, est un facteur crucial de l'éradication de la pauvreté;
  • réaffirmé que les femmes, y compris les veuves, doivent faire partie intégrante de la société dans les Etats où elles résident; et
  • appelé les Etats membres, le système des Nations Unies et les autres organisations internationales à accorder une attention particulière, dans le cadre de leurs mandats respectifs, à la situation des veuves et de leurs enfants, et de sensibiliser à cette question à travers le monde.

Cette première Journée internationale des veuves elle-même donne l'occasion de rendre hommage à la contribution économique et sociale des femmes, y compris des veuves, à leurs sociétés, en particulier pour le travail non rémunéré qu'elles réalisent dans les pays à travers le monde.

La situation des veuves met également en évidence le besoin d'autonomiser les femmes au niveau économique et de renforcer leurs droits à la terre, à la propriété et à l'héritage dans tous les pays. Les dernières années ont vu un nombre croissant de pays reconnaître ces droits sur un pied d'égalité avec les hommes.

Je suis convaincue que nos panélistes distingués présents aujourd'hui détailleront les conséquences que les inégalités entre les sexes profondément enracinées ont sur les femmes dans divers pays, de manière à refléter la diversité existante au sein de ce groupe de femmes, de même que les difficultés qu'elles ont en commun.

La présence de nos panélistes aujourd'hui montre que cette question doit être abordée avec sérieux dans tous les pays du monde, tant au sein qu'à l'extérieur du gouvernement.

Nous savons que, lorsqu'elles s'en voient donner l'opportunité, les veuves peuvent être des membres brillants et estimés de la communauté, qui contribuent pleinement à leurs familles et sociétés. Leur potentiel en tant que dirigeantes de leurs communautés ne saurait non plus être ignoré.

ONU Femmes s'engage à promouvoir les opportunités des femmes de tous ges, en vue d'améliorer leur accès à l'éducation et aux opportunités d'emploi, à des moyens d'existence durables, et de leur permettre de vivre sans être exposées à la violence sexiste. En autonomisant les femmes à un stade précoce, nous pouvons nous assurer qu'elles peuvent faire face aux nombreux défis apportés par la vie - et même à en tirer partie.

Cela est particulièrement vrai dans les situations de conflit armé, lorsque de nombreuses femmes se retrouvent veuves et sont laissées sans abris ni source d'aide. Nous sommes attachés à assurer que l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes deviennent une « réalité vivante », pas seulement un mantra.

Je me réjouis de la perspective de cette matinée intéressante et productive, et suis convaincue que ces discussions génèreront un dialogue qui nous permettra de mieux comprendre la situation des veuves et de les aider.

Merci de votre attention.

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