Faire avancer la participation politique des femmes

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Discours prononcé par la Directrice exécutive d'ONU Femmes, Michelle Bachelet, lors d'une réunion de haut niveau des femmes dirigeantes politiques intitulée "Participation politique des femmes : faire de l'égalité des sexes en politique une réalité" organisée à l'occasion de la 66ème session de l'Assemblée générale, le 19 septembre 2011.

[Vérifier à l'écoute.]

Il y a juste un an, je participais à l'Assemblée générale en tant que toute nouvelle Directrice exécutive d'ONU Femmes et Secrétaire générale adjointe. Ce fut un moment d'enthousiasme et d'espoir intenses pour moi mais aussi pour des millions de femmes à travers le monde, dans notre quête commune de l'autonomisation des femmes et de l'égalité des sexes.

Cette vision est représentée par ma promesse et ma responsabilité au nom de toutes les femmes ; au nom de nos mères et grands-mères, de nos filles et petites-filles, et aux générations à venir.

Au cours de ces neuf derniers mois, je me suis rendue dans plus de 20 pays de toutes les régions du monde au nom d'ONU Femmes. J'ai rencontré des femmes de toutes les cultures et réalités sociales et économiques. Toutes partagent la conviction que la lutte en faveur de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes vaut la peine d'être menée, et réalisent que nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir avant d'arriver à nos fins. Mais toutes sont convaincues que nous sommes sur la bonne voie et que l'égalité des sexes ne deviendra une réalité que si les femmes et les hommes sont solidaires entre eux. Cette solidarité ne se décrète pas du jour au lendemain : elle doit être apprise et construite en partageant les tches et responsabilités quotidiennes au sein de nos foyers et de nos communautés, dans la vie publique et civique et dans les allées du pouvoir.

C'est une solidarité qui est indispensable pour renforcer l'égalité, le bien-être et la paix au sein de toutes les sociétés, ainsi que pour réaliser la démocratie. Et c'est une solidarité et un engagement qu'il faut instaurer au sein du système des Nations Unies dont nous sommes responsables.

C'est une solidarité que nous voyons représentée ici aujourd'hui à travers ce groupe important de femmes qui se trouvent autour de moi. Nous sommes liées par un objectif commun : ouvrir la voie afin que les femmes puissent participer à toutes les décisions touchant non seulement à leurs propres vies, mais aussi le développement de notre planète aux niveaux mondial, régional, national et local. En utilisant pleinement la moitié de l'intelligence du monde - l'intelligence des femmes -, nous améliorerons nos chances de trouver des solutions véritables et durables aux défis auxquels nous sommes confrontés.

Dans l'histoire du genre humain, on assiste à des moments clés permettant des avancées qui auraient semblé inimaginables quelque temps auparavant. Nous nous trouvons aujourd'hui à l'un de ces moments clé au niveau de l'égalité des sexes et des droits des femmes. Tout comme un oiseau a besoin de deux ailes pour voler, une société a besoin de femmes et d'hommes qui dirigent ensemble pour permettre une évolution de la société à un niveau supérieur. Nous disposons désormais de données qui montrent que les pays caractérisés par une plus grande égalité des sexes ont un produit national brut par habitant supérieur aux autres, et que le leadership des femmes dans le secteur privé conduit à de meilleurs performances des entreprises.

En juin, je me suis rendu en Egypte et en Tunisie, où j'ai rencontré des groupes de femmes et d'autres groupes pour appuyer la transition vers la démocratie. Le printemps arabe a montré au monde que les femmes de tous les pays où des émeutes se sont produites sont prêtes et déterminées à lutter pour la démocratie par et pour le peuple. Elles sont sorties de chez elles pour protester aux côtés des hommes afin d'obtenir des meilleurs conditions de vie, l'égalité des droits, et l'avènement de systèmes politiques qui représentent véritablement la population. Elles veulent maintenant demeurer en première ligne de ces processus politiques qui détermineront leur avenir et celui de leur pays. Et leur message est fort et clair : il n'y a pas de retour en arrière possible. Dans chaque pays et dans chaque région, en temps de paix, de conflit ou de transition, les femmes veulent faire entendre leur voix. Elles veulent exercer leurs droits et avoir leur place autour des tables de prises de décision, et nous les appuierons dans ces efforts.

En tant que Directrice exécutive d'ONU Femmes et qu'ancienne Chef d'Etat, mon regard se tourne vers l'avenir et mon cœur est avec les femmes du monde. Nous représentons ONU Femmes, et avec le reste du système des Nations Unies et nos partenaires de par le monde, nous continuerons d'habiliter les femmes et les filles et de continuer à œuvrer jusqu'à ce que la violence et la discrimination contre les filles et les femmes ne soient plus chose courante ni acceptée, et jusqu'à ce que les femmes et les filles bénéficient de l'égalité des chances et des droits, et puissent participer et assumer des postes de direction sur un pied d'égalité avec les hommes.

Je vous remercie de votre attention.