ONU Femmes : approches pour mettre fin au mariage d’enfants

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Première Journée internationale de la fille

Le 19 décembre 2011, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté la résolution 66/170, qui déclare le 11 octobre Journée internationale de la fille. Pour cette première célébration, la Journée de cette année se focalisera sur le mariage d'enfants, qui constitue une violation des droits fondamentaux de l'homme et a des conséquences sur tous les aspects de la vie des filles.

Le mariage d'enfants compromet le développement des filles et entraîne souvent des grossesses précoces et l'isolement social. Le droit à un consentement « libre et plein » au mariage est reconnu dans la Déclaration universelle des droits de l'homme - qui précise qu'un consentement ne peut pas être « libre et plein » lorsqu'une des parties impliquées n'est pas suffisamment mure pour prendre une décision en toute connaissance de cause concernant son partenaire de vie.

La pratique du mariage d'enfants perpétue le cycle persistant de l'inégalité des sexes et augmente souvent les risques de violence. Les filles qui sont mariées jeunes sont exposées aux risques de viol et de violence physique, compte tenu du fait qu'elles n'ont aucun pouvoir face à leurs maris et beaux-parents.

ONU Femmes travaille très étroitement avec ses partenaires des Nations Unies, États membres et parties prenantes, en vue d'assurer que les filles puissent jouir de leur droit à une vie sans violence.

Pour lutter contre la violence à l'égard des filles et des jeunes femmes, ONU Femmes adopte une approche à trois volets :

  • Nous nous mobilisons pour que les filles à risques ou qui ont déjà été victimes de la violence soient soutenues, en assurant leur accès à la protection, à la justice et aux services d'appui, y compris aux refuges, aux soins de santé, aux services de conseil et aux lignes d'appel téléphonique d'urgence, adaptés à leurs besoins spécifiques.
  • Nous appelons à l'intensification des initiatives visant à prévenir la violence et à assurer que tous les segments de la société, y compris les hommes et les garçons, sont impliqués dans les stratégies de prévention, en vue de remettre en cause les stéréotypes sexistes et la discrimination et de promouvoir des relations respectueuses.
  • Nous soutenons les initiatives de la communauté qui ont prouvé leur efficacité auprès des filles et des garçons et qui s'attachent à promouvoir le leadership des jeunes pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes et des filles, et qui incitent les jeunes femmes et hommes à être des porte-drapeaux du changement.

ONU Femmes est également impliqué dans les principales initiatives mondiales visant à lutter contre la violence à l'égard des filles :

  • L'initiative Ensemble pour les filles est un partenariat public-privé unique, par le biais duquel ONU Femmes travaille avec l'UNICEF et le FNUAP pour attirer l'attention sur la question de la violence sexuelle à l'égard des enfants, notamment des filles, en vue d'appuyer les efforts déployés par les pays en faveur du changement. Les initiatives lancées pour appuyer la collecte de données en vue de recueillir des informations sur l'envergure et l'impact de la violence sexuelle portent déjà leurs fruits, des plans nationaux d'action étant en cours d'élaboration afin de prévenir et de répondre à la violence sexuelle à l'égard des filles et des garçons dans les pays où des enquêtes nationales ont été réalisées.
  • L'Équipe spéciale des Nations Unies pour les adolescentes est le fruit d'un partenariat avec le FNUAP et l'UNICEF, qui vise à accélérer les actions de promotion des droits des adolescentes dans les pays en développement. Des programmes sont déjà en cours au Guatemala, au Libéria, en Éthiopie et au Malawi, et se focalisent sur cinq domaines de programmation : l'éducation, l'accent étant mis sur la transition et l'achèvement de l‘éducation post-primaire ; la santé, et de manière prioritaire la santé sexuelle et en matière de procréation ; la prévention et la réponse à la violence ; le leadership et la participation ainsi que le recueil et l'analyse des données.
  • L'Association mondiale des guides et des éclaireuses est en train d'élaborer un programme éducatif non formel sur la violence à l'égard des filles et des jeunes femmes. Son développement et son exécution sont appuyés par ONU Femmes. Le programme fournira aux filles et aux jeunes femmes des outils et une expertise pour comprendre les causes profondes de la violence au sein de leurs communautés et pour éduquer et impliquer leurs pairs et leurs communautés de manière à prévenir une telle violence.

Dans le cadre de ses initiatives mondiales, le Fonds d'affectation des Nations Unies pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes, géré par ONU Femmes, appuie des initiatives menées à bien au Cambodge, en Gambie, en Guinée, au Mali, au Sénégal, au Libéria, en Éthiopie, au Cameroun et au Tadjikistan en vue de lutter contre celle-ci et contre d'autres formes répandues de violence contre les femmes et les filles, là où cela est le plus important, aux niveaux de la communauté et local.

Au Cambodge, le bénéficiaire du Fonds d'affectation spéciale, Youth Star, facilite l'accès à l'éducation pour toutes les filles et les garçons à risques des communautés cibles, et créée des espaces permettant aux jeunes des communautés rurales de tenir des discussions significatives entre pairs sur les valeurs, les droits sexuels et les relations intimes, et favorise les conversations communautaires plus larges sur la violence domestique.

Au Tadjikistan, le bénéficiaire du Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies au Tadjikistan, le Child Rights Center (CRC), s'appuie sur la loi pour améliorer la réponse institutionnelle au mariage d'enfants. Le CRC a établi un réseau de références au sein des autorités d'application de la loi et de protection des enfants de dix districts. Il a également influencé la politique nationale en proposant des amendements au Code de la famille, qui ont permis d'élever l'ge statutaire minimum du mariage à 18 ans et a promu des réformes de la politique éducative, obtenant l'allongement de la durée de l'éducation obligatoire de neuf à dix ans.

En Éthiopie, Action Aid Ethiopia, bénéficiaire du Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies, forme des dirigeants religieux et traditionnels afin qu'ils mettent à profit leur autorité pour prendre position contre la violence et protéger les droits des filles. Les groupes de vigilance communautaires établis dans 35 villages signalent les cas de mutilation génitale féminine ou d'excision ou le mariage d'enfants aux dirigeants communautaires, puis interviennent pour que les affaires passent devant les tribunaux.

Au Cameroun, le Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies mène des actions de sensibilisation dans les écoles afin de faire diminuer les cas de mariage forcé et les grossesses précoces chez les filles scolarisées. Au Libéria, le Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies aide ActionAid à autonomiser les femmes rescapées de la violence dans le Sud-Est du Libéria - la région où les taux de VIH sont les plus élevés - grce à l'application de lois récemment promulguées sur le viol et l'héritage, et en promouvant leur autonomisation économique pour elles et leurs familles.


Plus d'informations sur le Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies:

Meryem Aslan,
Responsable du Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies,
email: Meryem.aslan[at]unwomen.org
Tél. : +1 917 484 80 08
Site Internet: www.lifefreeofviolence.org