Message de Michelle Bachelet pour la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes

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Message de Michelle Bachelet pour la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. 25 novembre 2012.

[Seul le texte prononcé fait foi]

On me demande souvent s'il est possible de mettre fin à la violence contre les femmes, étant donné le caractère généralisé et persistant de ces crimes. Ma réponse est oui, c'est possible. Cependant, nous ne pourrons y arriver que si nous travaillons tous ensemble. Nous sommes tous et toutes responsables, et il est temps que les dirigeants tiennent les promesses faites aux femmes.

En cette Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, je lance un appel à tous les dirigeants du monde: Engagez-vous pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes et des filles.

L'année dernière, j'ai lancé un agenda politique de 16 mesures pour mettre fin à la violence contre les femmes. Aujourd'hui, j'invite tous les chefs d'État et de gouvernement à participer à une initiative enthousiasmante visant à mettre en valeur les engagements nationaux pour mettre un terme à ce fléau.

Un premier pas a été franchi : le silence a été brisé. Aujourd'hui, au moins 125 pays érigent la violence domestique en crime et il existe un vaste cadre législatif de lutte contre la violence à l'égard des femmes et des filles. Le Programme d'action de Pékin constitue la base de notre action internationale. 187 pays ont ratifié la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.

On en sait aujourd'hui plus sur les causes profondes de la violence et les femmes ainsi que les hommes et les jeunes continuent de se mobiliser en grand nombre contre la violence. Il existe d'innombrables organisations dont les membres travaillent sans relche pour apporter un soutien aux victimes et, dans de nombreux pays, les dirigeants politiques ont pris des mesures décisives. Mais cela ne suffit pas.

Nous devons tous faire davantage pour protéger les femmes et empêcher cette violation persistante des droits humains. Les gouvernements et les dirigeants doivent montrer l'exemple. Il est grand temps que les gouvernements traduisent les promesses internationales en actions nationales concrètes.

Nous espérons voir de nouvelles lois plus efficaces, ainsi que des plans d'action nationaux qui offriront des centres d'accueil, des services d'assistance téléphonique gratuits ainsi qu'une aide juridique et médicale gratuite aux femmes victimes de violence et à leurs enfants.

Nous comptons sur la mise en place de programmes éducatifs qui enseignent les droits fondamentaux, l'égalité et le respect mutuel, et qui inspirent les jeunes à prendre les devants pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes et des filles. Il faut plus de femmes à des postes politiques et au sein des forces de l'ordre et de maintien de la paix. Il faut que les femmes bénéficient de l'égalité des chances sur le plan économique et aient accès à des emplois décents.

Pour mettre en œuvre ces actions, le monde a besoin de dirigeants déterminés et courageux. En mars prochain, les dirigeants des gouvernements et de la société civile se rassembleront à la Commission sur la condition des femmes pour convenir des mesures visant à prévenir et à répondre de manière efficace à la violence à l'égard des femmes.

Les attentes sont hautes et c'est bien normal. Dans certains pays, jusqu'à 7 femmes sur 10 sont battues, violées, maltraitées ou mutilées au cours de leur existence. Une crise de cette ampleur ne mérite rien de moins que la plus grande attention de la part des dirigeants du monde. Il n'y aura ni paix, ni réel progrès tant que des femmes vivront dans la crainte de la violence.

Aujourd'hui, la violence à l'égard des femmes est de plus en plus reconnue pour ce qu'elle est vraiment : une menace pour la démocratie, un obstacle à la paix durable, un fardeau pour les économies nationales et une honteuse violation des droits humains. Alors que de plus en plus de gens pensent que la violence contre les femmes n'est ni acceptable ni une fatalité, alors que de plus en plus d'auteurs de violences sont punis, le changement visant à mettre fin à la violence à l'égard des femmes prend de l'ampleur et se consolide.

Il ne s'agit pas uniquement d'un problème concernant les femmes, mais bien de notre responsabilité collective à tous et à toutes. La violence contre les femmes et les filles est un outrage et elle doit être arrêtée. Le temps de l'indifférence et des excuses est passé. À nous de montrer la volonté et la détermination et à nous de mobiliser davantage de ressources pour mettre fin à un fléau pour l'humanité : la violence à l'égard des femmes.

Oui, ensemble, nous pouvons mettre un terme à la violence.