Les journalistes radio diffusent des messages de paix au Darfour

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ONU Femmes a organisé une formation de sensibilisation sur l'égalité des sexes pour les journalistes à Khartoum, au Darfour. Intisar Ginded, animatrice de l'émission radio Femmes et Societé, fait partie du groupe de 20 journalistes qui ont participé à cette formation en communication stratégique. Source: ONU Femmes/ Catianne Tijerina

Depuis des années, le Darfour est en proie aux conflits et aux tragédies. Les détonations des armes à feu et les tirs d'artillerie lourde retentissent dans l'air, les deux parties massacrant et déplaçant des milliers de femmes et d'enfants. Mais pour Intisar Ginded, mère d'un enfant, la quête de la paix au Darfour est un idéal qu'il convient de promouvoir.

« Jeune fille, je brûlais déjà d'envie de travailler comme journaliste radio et de télévision. Je savais que c'était la seule profession qui me permettrait de m'adresser directement à ma communauté » explique Intisar. « Ce métier me donnerait l'occasion d'échanger des informations et des idées. Rien n'a pu me dissuader de réaliser mon rêve ».

Intisar, dont le nom signifie « triomphe » en arabe, était convaincue qu'en travaillant comme journaliste radio, elle pourrait mettre un coup de projecteur sur les questions qui concernent les habitants du Darfour, notamment les femmes et les enfants, qui sont les premières victimes de ces interminables conflits.

Intisar est diplômée de l'Université de Koran, à Khartoum, où elle a obtenu sa licence en Médias en 2004. Elle possède également un diplôme en Médias avec une spécialisation en programmation télé et radio, et poursuit ses études en vue d'obtenir une maîtrise à l'Université nationale de Ribat.

Armée de ses diplômes et de sa passion pour la recherche de solutions durables pour sa communauté, Intisar a rejoint la station de radio et de télévision publique Elfasher. Cette journaliste a lancé un nouveau programme radiodiffusé et télédiffusé dénommé Les femmes et la société, qui passe sur les ondes deux fois par jour.

« Bien que composant la majeure partie de la population et contribuant de manière essentielle à notre économie, les femmes demeurent en marge de l'ordre du jour national du développement. Lorsqu'une guerre éclate, ce sont elles qui sont les plus touchées, étant souvent contraintes de s'enfuir vers des zones reculées, en quête de paix et de stabilité. J'ai lancé ce programme pour répondre à leurs besoins » souligne Intisar. « Nous diffusons des messages de paix et d'espoir dans les camps de réfugiés ».

Intisar fait partie d'un groupe de 20 journalistes issus de la presse écrite et des médias audiovisuels et électroniques, qui ont participé à un cours de formation en communication stratégique de deux jours à Khartoum, les 10 et 11 octobre 2012. Les participants ont été formés à intégrer les démarches tenant compte des questions de genre dans leur travail et à internaliser leur rôle en tant qu'agents de la paix. Il leur a été demandé d'élaborer des reportages faisant intervenir des femmes non seulement comme principales victimes des conflits, mais aussi en tant qu'actrices primordiales des processus de paix.

« Les médias sont des acteurs importants dans le domaine du développement, et ne peuvent être ignorés. Ils peuvent jouer un rôle important dans la promotion de l'égalité des sexes » a souligné la Directrice de pays d'ONU Femmes au Soudan, Jebbeh Forster.

Le bureau d'ONU Femmes au Soudan appuie la participation des femmes au processus de paix du Darfour. Il a également travaillé avec les médias à la promotion de l'inclusion des femmes en tant que négociatrices de la paix et de la coexistence pacifique.

Pour Intisar, les médias sont des instruments positifs de changement, et font utilement avancer la cause des femmes. « Les femmes ne représentent pas seulement la moitié de la population, en données chiffrées. Leur participation au développement compte aussi. Nous ne sommes pas que des chiffres ! » s'exclame-t-elle.

« Pendant les conflits, nous partageons des messages de paix et d'espoir contre la destruction et la peur » ajoute-t-elle, fière de ce que son émission radiophonique a permis d'accomplir. Son programme fournit aux femmes des informations factuelles sur la sécurité alimentaire et sur la stabilité au Darfour.