A Rio+20, des dirigeantes mettent en exergue les réalités sur le terrain

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Le Forum des femmes leaders, une discussion entre la société civile, les gouvernements et les représentants du secteur public et responsables des agences des Nations Unies, a permis d'élargir le dialogue sur l'égalité de sexes et la durabilité à Rio +20, la Conférence des Nations Unies sur le développement durable.

Organisée par ONU Femmes en collaboration avec le gouvernement du Brésil et d'autres partenaires, cette rencontre d'une journée a souligné le rôle central joué par les femmes en matière de développement durable. Elle a montré la manière dont des politiques solides peuvent améliorer la vie des femmes en réduisant la pauvreté, en favorisant leurs opportunités économiques et en les protégeant contre les problèmes liés à la santé et à l'environnement. Cet événement a également mis en exergue les inégalités qui constituent un frein aux progrès réalisés au niveau mondial en faveur d'une économie verte et de la protection de l'environnement.

Dans ses remarques d'ouverture et de clôture, la Directrice exécutive d'ONU Femmes Michelle Bachelet a souligné le rôle crucial joué par le mouvement des femmes. « Il y a 20 ans, la Déclaration de Rio a souligné que la pleine participation des femmes était essentielle au développement durable. 20 ans plus tard, les femmes continuent d'être confrontées à l'inégalité aux niveaux des droits, des opportunités et de la participation » a-t-elle indiqué. « Nous sommes ici pour faire entendre notre voix ».

Au cours du Forum, le Women's Major Group, une coalition de la société civile, a également présenté les résultats d'un sondage mondial qui a rassemblé les différentes voix des femmes à travers le monde. Le sondage et sa diffusion ont été appuyés par ONU Femmes avant la Conférence de Rio+20.

Le sondage et les participants au Forum - dont beaucoup ont contribué via les réseaux sociaux de par le monde - ont soulevé des préoccupations-clés quant à la lenteur des progrès enregistrés au niveau de l'égalité des sexes, par rapport aux objectifs stipulés dans le Programme d'action de Beijing, la Déclaration de Rio de 1992 et d'autres accords et traités internationaux. Des reculs ont également été notés en matière de participation politique des femmes dans certains pays. Le besoin de mieux protéger les femmes sur le plan de la santé et de leurs droits sexuels et en matière de procréation a lui aussi été souligné.

De nombreux intervenants ont mis en exergue la manière dont les modèles de production non durables, tels que l'exploitation du pétrole, continuent de menacer les écosystèmes et les moyens d'existence des communautés, que ce soit en dégradant l'environnement ; en détruisant les exploitations agricoles, les sources d'eau et les zones de pêche ; en polluant l'atmosphère ; en alimentant les conflits et l'insécurité ; ou en créant des tensions politiques et des crises humanitaires. Chaque crise, en raison des rôles traditionnels affectés aux femmes et aux hommes et des stéréotypes sexistes, affecte les femmes de manière différente et disproportionnée par rapport aux hommes. Chacune d'entre elles exacerbe la pauvreté, la maladie et la mortalité.

Le Forum a toutefois célébré la résilience et le leadership des femmes, en tant que force de mobilisation en faveur de la justice sociale, économique et environnementale, et en tant qu'entrepreneuses. Ont notamment été mises en valeur à cet égard les innovations technologiques lancées par les femmes rurales et autochtones, comme le recyclage des déchets, illustré par un programme appuyé par ONU Femmes au Népal et lauréat du Prix de l'égalité des sexes SEED; l'utilisation d'huile de cuisson recyclée en tant qu'énergie ; et la transformation du beurre de karité en produits cosmétiques et nutritionnels durables.

La participation croissante des femmes dans les domaines technologiques et dans l'ingénierie a été saluée comme un signe prometteur de l'engagement croissant des femmes sur le plan des emplois verts, de la conception d'une économie verte et d'une meilleure gestion des ressources naturelles. Les gouvernements et le secteur privé ont également été salués pour leurs efforts visant à promouvoir des opportunités égales pour les femmes et les hommes par le biais des politiques et de la pratique.

Dans ses remarques de clôture, Mme Bachelet a conclu que le passage à un développement durable axé sur les personnes doit être ancré dans les droits de l'homme, l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, et doit poser les fondations de l'agenda du développement pour l'après-2015.