Remarques de Michelle Bachelet, Directrice exécutive d’ONU Femmes au cours de la manifestation culturelle spéciale de l’Assemblée générale

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Bonsoir!

Je remercie le Président de l'Assemblée générale, l'Ambassadeur Abdulaziz Al-Nasser, d'avoir consacré cet événement à ONU Femmes en rendant hommage au travail que nous accomplissons pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes.

Nous ne pouvons plus accepter, excuser ou tolérer la violence à l'égard des femmes et les filles. Nous ne pouvons plus nous permettre de rester inactifs. Les coûts, en termes de souffrance humaine et de menaces à la paix et au développement, sont trop élevés.

La bonne nouvelle est que partout où je me rends, je constate davantage d'engagement et de mobilisation politique. Je vois de plus en plus d'hommes qui s'élèvent contre la violence à l'égard des femmes et des filles, des citoyens de tous milieux qui s'impliquent dans la remise en question de ces attitudes inacceptables et qui se font les champions de nouveaux modèles de comportement.

Ceci témoigne des efforts déployés par la campagne du Secrétaire général « Tous unis pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes » et de plusieurs pays à travers le monde.

Nous ne manquons pas de bonnes actions. En fait, les limites sont ailleurs. Nous le constatons à travers le grave manque de fonds. Le Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour mettre fin aux violences faites aux femmes ne peut satisfaire que 5 pour cent des demandes que nous avons reçues du monde entier sur un peu plus d'un milliard de dollars nécessaires aux programmes de survie.

Certes, nous ne pouvons pas, à nous seuls, mettre fin à la violence à l'égard des femmes, mais nous sommes tous responsables.

Aucune femme qui survit à la violence ne devrait être privée de justice et de soins de santé. Aucune ne devrait être forcée de vivre dans la peur parce qu'elle n'a pas d'autre recours.

Aucune fille, aucun garçon, ne devrait grandir en pensant que la violence faite aux femmes est acceptable ou normale d'une quelconque manière.

Nos efforts collectifs peuvent faire une différence profonde et durable entre la vie et la mort, rompre avec la peur en faveur de la sécurité et mettre fin à l'impunité pour plus de justice.

Nous devons mettre fin à l'impunité et prendre des mesures urgentes de protection, de prévention et de prestation de services.

La 57ème réunion de la Commission de la condition de la femme en 2013 sera axée sur l'élimination et la prévention de toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des filles.

Nous savons tous que la meilleure façon de mettre fin à la violence à l'égard des femmes est de tout faire pour empêcher son occurrence en premier lieu. La prévention commence très tôt dans la vie en éduquant les jeunes et en travaillant avec eux et en favorisant le respect mutuel et l'égalité des sexes.

La prévention veut également dire qu'il faut rendre les villes plus sûres pour les femmes et les filles - un programme mondial pour lequel ONU Femmes et d'autres partenaires se sont engagés.

Nous œuvrons à garantir l'accès des survivantes de la violence à des services essentiels. En effet, les femmes ont besoin d'abris et d'hébergement sécuritaires, de services d'assistance téléphonique d'urgence 24 heures sur 24 heures, de sécurité et de protection de la police, de soins de santé, y compris la prise en charge de victimes suite à un viol, de services de conseil et d'orientation en situation de crise et d'assistance juridique et sociale.

Enfin, ce dont le monde a besoin pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes c'est l'égalité entre les garçons et les filles, entre les femmes et les hommes. Voilà plus d'un an qu'ONU Femmes a été créée pour concrétiser cette promesse et nous entendons travailler avec vous tous pour réaliser de véritables progrès durables.

Je vous remercie !

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