Il est crucial d’investir dans le leadership des femmes pour faire reculer le sida

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Au moment où plus de 22 000 personnes se sont réunies pour participer à la XIXe Conférence internationale sur le sida (CIS) cette semaine à Washington D.C., ONU Femmes a organisé un dialogue intitulé « Les femmes qui dirigent, organisent et inspirent le changement quant à la riposte au sida » animée par huits chefs de file.

Les panélistes, qui représentaient des gouvernements, des autorités nationales de coordination de la lutte contre le sida, des femmes vivant avec le VIH/sida et des alliances de personnel soignant, ont fait par de leurs expériences en Afrique, en Asie et aux Caraïbes, sur la manière de faire participer les femmes à la riposte contre le sida, à tous les niveaux.

Thokozani Khupe, vice-Premier Ministre du Zimbabwe, a prononcé un discours dans lequel il a souligné l'extraordinaire capacité des femmes à diriger, organiser, gérer et conseiller, ouvrant la voie à un dialogue animé entre les panélistes et l'audience.

Pendant deux heures, les intervenants ont mis en avant la manière dont les femmes exercent leur leadership. Parmi les exemples cités figurent l'élaboration des législations et des politiques de promotion des droits des femmes ; les contributions en faveur de la création de groupes de femmes vivant avec le VIH/sida et de réseaux des personnels de santé ; les opportunités offertes aux femmes d'exercer un leadership en intégrant une dimension de genre dans les systèmes, processus et espaces civiques nationaux et en favorisant une plus grande responsabilité pour soutenir la participation significative des femmes dans la riposte au sida.

Les panélistes ont évoqué les points d'entrée stratégiques pour l'engagement des femmes ainsi que les entraves auxquelles celles-ci sont confrontées, telles que la stigmatisation, la discrimination et la violence.

Violet Shivutse, responsable et fondatrice de « Shibuye Community Health Workers » au Kenya s'est félicitée de l'efficacité d'un tel dialogue, notant :

« Au cours de ces dernières années, j'avais l'impression que nous ne cessions de nous parler à nous-mêmes. Mais aujourd'hui, grce à ce dialogue qui nous met en relation avec des dirigeants mondiaux, nous pouvons nous engager, mettre les responsables gouvernementaux au défi et influencer la prise de décisions ».

Retrouvez l'intégralité de l'interview dans la vidéo ci-dessous:

Les intervenants ont détaillé une série d' actions prioritaires en vue de faire reculer le sida :

  • Reconnaître l'importance de l'organisation et de la mobilisation des femmes pour articuler les priorités et créer une demande en faveur du changement;
  • Traduire les engagements en actions, en améliorant les cadres juridiques et politiques en faveur des droits des femmes et en tenant les gouvernements responsables de la réalisation de leurs engagements;
  • Investir dans les capacités des femmes à jouer un rôle leader en leur permettant de participer à l'établissement des politiques, à la planification, à la budgétisation et au contrôle des dépenses et des résultats;
  • Allouer des ressources en faveur de l'organisation, de la mobilisation et du leadership des femmes;
  • Faire face aux obstacles sociaux, économiques et politiques qui aggravent les inégalités entre les sexes et limitent la prise de parole et la participation des femmes à l'établissement de l'agenda politique et de la prise de décisions.

ONU Femmes a organisé cette table-ronde en collaboration avec ONUSIDA, le réseau ATHENA, la Commission Huairou et l'Agence canadienne de développement international (ACDI).