Les travailleuses migrantes montrent la voie au Bangladesh

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Juste après avoir quitté le Bangladesh pour travailler comme domestique, Pakhi Begum s'est aperçue que son recruteur l'a vendue pour l'assujettir à la servitude domestique. Après des mois de travail acharné et d'abus, elle est tombée malade et a été renvoyée au Bangladesh sans être payée. ONU Femmes œuvre pour protéger les droits des femmes travailleuses migrantes au Bangladesh depuis 2005, nouant des partenariats avec les ministères gouvernementaux. Lorsque le gouvernement a mis en place le premier centre d'information du pays destiné aux travailleurs migrants en 2009, ONU Femmes a assuré que celui-ci faciliterait l'accès aux informations sur la migration sûre pour les femmes comme Pakhi.

Encore adolescente, Najma s'est rendue à Abu Dhabi pour un emploi d'aide ménagère, mais a été immédiatement obligée de se prostituer. Elle a réussi à s'échapper et à revenir au Bangladesh après un an de prostitution forcée, d'exploitation et d'abus. Aujourd'hui gée de 25 ans, Najma participe à un programme de réhabilitation appuyé par ONU Femmes. Géré par le gouvernement et les partenaires des organisations non gouvernementales, ce programme permet de réintégrer les migrantes exploitées au sein de leurs communautés.

Pour échapper à un mariage forcé, Abeeda Begum a vendu tous ses biens et a donné la recette obtenue à un agent en vue d'obtenir un visa, de réserver un vol et de trouver un travail domestique à l'étranger. Pourtant, à son arrivée à Abu Dhabi, elle a été arrêtée et détenue à l'aéroport par les fonctionnaires de l'immigration. Son visa était faux. Aujourd'hui de retour au Bangladesh, Abeeda est employée comme concierge dans un bureau, mais conseille également les femmes qui espèrent aller travailler à l'étranger. Travaillant avec un partenaire d'ONU Femmes, elle organise régulièrement des réunions pour sensibiliser les femmes sur la migration sûre et pour les conseiller sur leurs visas, billets d'avion et permis de travail.

Selon des sources gouvernementales, le nombre de travailleuses migrantes du Bangladesh s'est élevé en 2011 à environ 30 500 personnes, et leurs transferts de fonds ont totalisé 11,1 milliards de dollars américains. Ces revenus représentent environ 13 pour cent du Produit intérieur brut du pays.

En décembre 2011, plusieurs activités ont été organisées par le gouvernement au cours de la campagne mondiale des 16 Jours d'activisme contre la violence basée sur le genre , afin de sensibiliser sur la violence à l'égard des travailleuses migrantes. Par le biais d'un réseau financé par ONU Femmes, des manifestations ont été organisées dans trois districts : Rangamati, Rajshahi et Faridpur (voir la photo ci-dessus). Figuraient au nombre des participants des travailleuses migrantes de retour dans leur pays, des femmes aspirant à devenir des travailleuses migrantes, des travailleurs des organisations non gouvernementales locales et des responsables gouvernementaux.

Parmi les activités des districts figuraient : une table-ronde organisée avec les parties prenantes locales sur les manières de lutter contre la violence à laquelle les femmes travailleuses migrantes sont confrontées, la création d'un centre d'information d'une journée et l'organisation d'une manifestation du type de celle illustrée sur ces photos à Faridpur.

Dans le district de Rajshahi, des hommes et des femmes ont effectué une marche sous le slogan « Migration sûre, développement économique », dans le cadre de la campagne de sensibilisation gouvernementale sur la prévention et la protection des travailleuses migrantes contre la violence.

ONU Femmes utilise une approche en trois volets pour appuyer les femmes du Bangladesh par le biais du cycle de la migration. Ces approches autonomisent les femmes en leur fournissant des informations globales, des ressources et une formation ; sensibilisent les attachés au travail des ambassades et les responsables gouvernementaux des pays d'accueil aux besoins des femmes migrantes ; et aident à réhabiliter les femmes qui retournent au Bangladesh. Ses autres activités incluent la diffusion nationale d'un programme radio en 26 épisodes en dialectes locaux. Ce programme, réalisé par ONU Femmes, se focalise sur les manières les plus sûres de migrer pour le travail, et a été contacté par les femmes aspirant à migrer à la recherche d'informations.

Crédit photos: Anindit Roy-Chowdhury & Humaira Farhanaz (ONU Femmes)