Où je me tiens : Khet Kumari Ghimere

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Khet Kumari Ghimere. Photo: UN Women/Pradeep Shakya
Photo: ONU Femmes/Pradeep Shakya
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À l’âge de 21 ans, je me suis rendue au Koweït pour y travailler en tant qu’employée de maison. J’adore les enfants, et l’idée d’avoir à garder les deux enfants d’un haut gradé de la police semblait correspondre au type de travail qui me convient. Mais dès mon arrivée, je me suis rendue compte que mon travail ne se résumait pas à « faire du baby-sitting ». J’étais censée tout faire — nettoyer la maison, laver les voitures, m’occuper des enfants et soigner les membres les plus âgés de la famille. Je travaillais 20 heures par jour les 7 jours de la semaine et je dormais rarement plus de deux à trois heures par nuit. Mon employeur a confisqué mon passeport ainsi que mes autres documents de voyage. J’ai dû en outre faire des compromis sur mon salaire — alors qu’on m’avait initialement promis 40 dinars par mois, je n’étais payée que 35.

Deux ans plus tard, lorsque le beau-père de 92 ans de ma patronne est mort étouffé pendant qu’il mangeait, elle m’a accusée de négligence et m’a renvoyée.

À mon retour à Katmandou, j’ai suivi une formation d’un mois pour devenir agente de sécurité. Le centre d’hébergement d’urgence géré par Pourakhi, une organisation népalaise œuvrant en faveur des droits des femmes migrantes rapatriées, avait besoin d’une agente de sécurité et m’a embauchée.

Je me sens à ma place ici, car je peux aider d’autres travailleuses immigrées en détresse. J’ai rencontré des femmes qui se sont enfuies de leur domicile pour échapper à la pauvreté et aux privations et qui ont été contraintes de se prostituer dans des maisons closes ou trompées par des agents de recrutement et forcées de travailler sans rémunération. Une fois dans le refuge, elles apprennent à connaître leur droit à un travail décent et à reconstruire leur vie. Elles apprennent à parler franchement, en appelant un chat un chat ».


ODD 8 : Travail décent et croissance économique
ODD 5 : Égalité entre les sexes

Khet Kumari Ghimere est agente de sécurité dans le foyer d’urgence pour femmes migrantes géré par l’organisation Pourakhi. Pourakhi (qui signifie « autonome » en népalais) œuvre pour promouvoir les droits des travailleuses migrantes à toutes les étapes du processus de migration de la main-d’œuvre étrangère, depuis les programmes préalables à l’emploi jusqu’aux programmes de soutien après le retour. ONU Femmes a appuyé la création de Pourakhi, dont les représentants sont devenus des membres actifs des comités gouvernementaux traitant des questions d’emploi à l’étranger. L’organisation fait maintenant pression en faveur des droits des travailleuses migrantes dans leurs propres pays et à l’étranger. L’histoire de Khet Kumari Ghimere est étroitement liée à l’Objectif pour le développement durable n° 8 visant à la promotion d’une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein-emploi productif et un travail décent pour tous, hommes et femmes, y compris le droit à un salaire égal pour un travail de valeur égale, ainsi qu’à l’Objectif pour le développement durable n° 5 visant à la promotion de l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes.

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