Où je me tiens : Monira Hwaijeh

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Monira Hwaijeh. Photo: UN Women/Ryan Brown
Photo: ONU Femmes/Ryan Brown
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D’abord, j’ai dû arrêter de travailler parce que nous n’avons plus pu accéder aux communautés des banlieues de Damas après le déclenchement du conflit. Ensuite, j’ai perdu toutes mes amies. Il n’en reste plus une seule en Syrie ; elles ont quitté le pays ou sont en prison. Ma fille aussi a dû quitter la Syrie pour sa sécurité. J’ai perdu les choses essentielles que je tenais pour acquises : l’électricité, l’eau, les loisirs et le simple bonheur de la vie quotidienne.

En 2012, lorsqu’a été enclenché le processus de paix pour la Syrie, aucune femme n’était impliquée à un niveau quelconque. Cette année, avec la création du Conseil consultatif des femmes syriennes, nous pouvons conseiller l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie à propos du processus de paix. En tant que membres du Conseil consultatif des femmes, nous sommes issues de milieux divers et opposés, mais nous avons été capables d’instaurer un consensus fondé sur notre programme commun pour la paix. Par exemple, alors que la question des enlèvements et des emprisonnements fait l’objet d’âpres débats entre les délégations participant aux négociations, toutes les membres du Conseil consultatif des femmes — celles qui soutiennent le régime et celles qui s’alignent sur l’opposition — ont convenu et recommandé qu’il fallait libérer toutes les personnes, celles qui ont été enlevées et celles qui sont emprisonnées.

Il nous reste encore beaucoup de travail à faire, mais ce n’est que dans le cadre du processus politique que nous parviendrons à avancer. Les négociations de paix doivent reprendre, et les femmes doivent pouvoir influencer les décisions. »


ODD 16 : Paix, justice et institutions efficaces

Monira Hwaijeh, 58 ans, est l’une des 12 membres du Conseil consultatif des femmes syriennes (Women Advisory Board - WAB), créé par l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie au début de cette année. Venant d’horizons divers, les représentantes indépendantes issues de la société civile qui constituent le WAB rencontrent régulièrement l’Envoyé spécial et font des recommandations pour apporter leur concours aux pourparlers de paix. Le 31 août 2016, Mme Hwaijeh, avec d’autres membres du WAB, est intervenue lors d’un débat d’experts organisé par ONU Femmes, dans le cadre duquel elles ont partagé leur expérience et leurs recommandations pour une paix durable. Avant le conflit, Mme Hwaijeh a œuvré au changement des lois discriminatoires contre les femmes, ainsi qu’avec les communautés aux alentours de Damas, dans le but de protéger les droits des femmes. Aujourd’hui, son travail sur la construction de la paix contribue directement à l’Objectif 16 de développement durable, qui cherche à promouvoir des sociétés pacifiques et ouvertes à tous.

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