Progrès en matière de droits des femmes et avancement des objectifs de développement durable — Conclusions du rapport Gros plan sur l’égalité des sexes 2024 d’ONU Femmes
L’égalité entre les sexes a des retombées positives pour la population, la planète et la paix, et nous devons investir d’urgence dans les femmes et l’égalité, faute de quoi, nous en paierons le prix. C’est le message retentissant du dernier rapport phare d’ONU Femmes, Progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable : Gros plan sur l’égalité des sexes 2024.
Six ans avant la date butoir de 2030 pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), fixée en 2015 par les Nations Unies et approuvée par les gouvernements du monde entier, le nouveau rapport phare d’ONU Femmes braque les projecteurs sur les tendances en matière d’égalité entre les sexes et met en évidence six actions qui pourraient changer la donne.
Ce rapport survient à un moment décisif, alors que les dirigeantes et dirigeants mondiaux se réunissent au Sommet de l’avenir pour discuter des priorités, à l’occasion de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, et alors que le monde s’apprête à célébrer le 30e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action visionnaires de Beijing, qui constituent le plan directeur relatif aux droits des femmes et des filles adopté en 1995 par 189 pays.
Voici quelques-unes des principales conclusions du rapport Gros plan sur l’égalité des sexes 2024.
1. Le coût économique des inégalités entre les genres : Le monde passe à côté de 10 billions de dollars chaque année en n’investissant pas dans les droits des femmes.
Les inégalités entre les genres affectent la croissance économique, ainsi que tous les autres aspects du développement durable. Le rapport montre que si des progrès ont été accomplis, ils ne sont pas assez rapides, et le manque de concrétisation des droits des femmes vient à un prix élevé.
- Selon les dernières données de l’UNESCO, le manque d’investissements dans l’éducation et la formation des jeunes, en particulier des filles, coûte au monde plus de 10 billions de dollars. En Afrique subsaharienne, ce coût s’élève à 210 milliards de dollars, soit plus de 10 % du PIB de cette région.
- Combler l’écart numérique entre les sexes est particulièrement essentiel pour les pays à revenu faible et intermédiaire, puisque cela permettrait d’économiser environ 500 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.

2. Avec les bonnes politiques et les bons investissements, il est possible d’assurer l’égalité, et il est prouvé que cela rend le monde meilleur et les économies plus saines.
- Les pays dotés de lois relatives aux violences domestiques affichent des taux plus faibles de violences de la part d’un partenaire intime (9,5 %) que ceux qui en sont dénués (16 %).
- Combler l’écart entre les sexes en matière de productivité agricole et de salaires dans le cadre du système alimentaire augmenterait le PIB mondial de près de 1 billion de dollars et sortirait 45 millions de personnes de l’insécurité alimentaire.
- Lorsque les ménages sont raccordés au réseau électrique, les femmes sont de 9 à 23 points de pourcentage plus susceptibles de travailler à l’extérieur du foyer, améliorant ainsi leurs revenus et contribuant à leur famille et à leur économie.
- Investir dans l’économie des soins pourrait créer près de 300 millions d’emplois d’ici à 2035 et améliorer la participation des femmes au marché du travail.

3. Les progrès mondiaux en matière d’égalité entre les sexes sont trop lents pour atteindre l’ODD 5 et, plus généralement, les objectifs de développement durable.
Les objectifs de développement durable (ODD) sont un ensemble de 17 objectifs ambitieux fixés par les Nations Unies en 2015 et approuvés par les pays du monde entier. L’égalité entre les sexes, le cinquième objectif, sous-tend tous les autres résultats. Si certains progrès ont été réalisés, le monde n’est pas en bonne voie pour atteindre l’ODD 5 d’ici à 2030.
Principales conclusions du rapport Gros plan sur l’égalité des sexes de cette année sur l’avancement de l’ODD 5 (égalité entre les sexes) :
- Réformes législatives positives : Entre 2019 et 2023, 56 réformes législatives positives ont été enregistrées, portant notamment sur la création de quotas de genre pour la participation politique des femmes, l’élimination de la discrimination basée sur le genre dans les lois relatives à la nationalité, la promotion de la non-discrimination dans le Code du travail, la garantie des droits de propriété des femmes, et les législations relatives aux violences domestiques, entre autres.
- Écarts persistants entre les sexes dans la législation : Aucun des 120 pays disposant de données n’a encore adopté toutes les lois nécessaires pour interdire la discrimination, prévenir la violence, défendre l’égalité des droits dans le mariage et le divorce, garantir l’égalité salariale et fournir un accès complet à la santé sexuelle et reproductive.
- Violence basée sur le genre : 1 femme et fille âgée de 15 à 49 ans sur 8 a subi des violences de la part d’un partenaire intime au cours de l’année écoulée. Au rythme actuel, les filles continueront d’être mariées avant d’atteindre l’âge adulte jusqu’en 2092.
- Représentation politique : En 2024, les femmes ne détenaient que 27 % des sièges au parlement national et 35,5 % des postes au sein des autorités locales, et 107 pays n’avaient jamais été dirigés par une femme.
Les ODD couvrent des questions qui ont un impact sur la vie de tout un chacun, partout dans le monde : la pauvreté, la faim, l’égalité salariale et la santé, mais aussi les changements climatiques, la paix et la sécurité, la croissance économique et plus encore. Les inégalités entre les genres ralentissent les progrès dans tous ces domaines.

4. Six priorités d’investissement pour libérer le changement.
Investir dans l’égalité entre les sexes revient à instaurer un monde où toutes les femmes et toutes les filles sont autonomisées et peuvent jouir de leurs droits humains.
Le chemin vers l’égalité est à portée de main et les dividendes sont trop élevés pour être manqués.
Nous devons de toute urgence faire naître la volonté politique d’agir et d’investir.
Le rapport Gros plan sur l’égalité des sexes 2024 propose six priorités d’investissement pour inverser la tendance :
- Un accès garanti des agricultrices aux terres et aux ressources, ainsi qu’à l’agroécologie climato-résiliente pour des systèmes alimentaires durables et la sécurité alimentaire pour tous et toutes.
- Une transition énergétique propre prévoyant un financement sensible au genre qui place les femmes au cœur de l’action et à sa tête.
- Un écart numérique entre les sexes comblé, la lutte contre la violence numérique et l’amélioration de l’accès des femmes et des filles au leadership dans les domaines de la science, des technologies et de l’innovation.
- Scolarisation et maintien à l’école des filles afin de combler l’écart entre les sexes dans l’éducation et en matière d’opportunités.
- Investissement dans les systèmes de protection sociale et l’économie des soins pour réduire la pauvreté et créer des emplois verts.
- L’élaboration de politiques climatiques dirigée par les femmes, la redistribution des ressources pour renforcer leur résilience face aux changements climatiques et à la perte de biodiversité, et l’indemnisation pour les préjudices causés par les émissions de carbone.
Consultez le rapport complet sur la situation en matière d’égalité entre les sexes (en anglais, traduction française à paraître) et agissez dès maintenant.