Déclaration d’ONU Femmes à l’occasion de la Journée internationale des migrants – 18 décembre 2021

Agir en vue de promouvoir et de protéger les droits humains des femmes migrantes

Au cours des 12 mois qui se sont écoulés depuis que nous avons commémoré la Journée internationale des migrants la dernière fois, l’Organisation internationale pour les migrations (OMI) a enregistré le décès de 541 femmes migrantes – et ce chiffre ne concerne que celles qui ont été identifiées. Un grand nombre d’entre elles ont perdu la vie suite à des violences ou parce qu’elles ne disposaient pas d’une alimentation adéquate ou d’eau. D’autres se sont noyées en entreprenant de dangereuses traversées en mer dans l’espoir d’une vie meilleure. Sans effort concerté de la part de toutes les parties prenantes visant à mettre un terme à cette tragédie humaine, plusieurs centaines – voire des milliers – d’autres femmes migrantes mourront ou disparaîtront. Aujourd’hui, ONU Femmes appelle à l’intégration de mesures urgentes dans les politiques, les programmes et les services de migration afin de promouvoir et de protéger les droits humains des femmes et des filles migrantes à toutes les étapes de leur parcours.

Déclaration d’ONU Femmes à l’occasion de la Journée internationale des migrants – 18 décembre 2021

Bien que le Pacte mondial pour les migrations plaide en faveur de migrations sûres, ordonnées et régulières, ce n’est pas encore ce que vivent nombre de femmes. L’omniprésence de la discrimination à l’échelle mondiale continue de limiter leurs mouvements, et leur accès à des voies migratoires sûres et régulières est restreint. Compte tenu de la pandémie de COVID-19 qui ne fait qu’intensifier les restrictions à la libre circulation et les fermetures des frontières dans le monde entier, les seules possibilités qui s’offrent aux femmes migrantes passent souvent par des itinéraires dangereux et irréguliers, entre les mains de passeurs. Elles sont ainsi exposées à une multitude de risques divers tels que les viols, les enlèvements et l’exploitation sexuelle. Celles qui parviennent à leur destination peuvent se heurter à des hostilités contre les migrants, au racisme et à la xénophobie. On observe à l’échelle mondiale une hausse de ces réponses négatives, qui sont exacerbées par les crises socio-économiques dues à la pandémie de COVID-19.

Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale des migrants, nous commémorons les nombreuses femmes migrantes qui ont perdu la vie. Nous saluons également les expériences et les contributions des millions d’autres femmes migrantes de par le monde qui continuent de faire preuve de courage et de résilience face à l’adversité. Au début de cette année, ONU Femmes a rencontré Reba, une migrante à l’île Maurice qui a été forcée de retourner au Bangladesh, son pays d’origine, après avoir perdu son emploi – l’expérience de tant de femmes travailleuses migrantes aux quatre coins du monde pendant la pandémie de COVID-19. Reba a migré à un très jeune âge et elle est retournée dans son pays d’origine sans emploi, avec peu de possibilités et devant prendre son père âgé en charge. Grâce à une formation d’ONU Femmes destinée aux femmes migrantes de retour dans leur pays, Reba a acquis les compétences nécessaires pour trouver un emploi dans la production de masques faciaux, et elle est maintenant en mesure de subvenir aux besoins de sa famille tout en contribuant à prévenir la propagation de la COVID-19 dans sa communauté.

ONU Femmes continuera à plaider en faveur des femmes migrantes telles que Reba et de toutes celles dont nous ne connaissons pas le nom et que nous aiderons à faire entendre la voix. Nous poursuivrons notre travail aux côtés des gouvernements et de nos partenaires de l’ONU en vue de renforcer les politiques et programmes associés et de faire avancer l’égalité des sexes. Les migrations représentent une question transversale dans l’Agenda 2030 qui concerne tous les Objectifs de développement durable. La résolution des causes profondes qui amènent les femmes à quitter leur foyer, dont la pauvreté et les conflits, et la garantie que leurs droits sont protégés et promus, quel que soit leur statut migratoire, seront également bénéfiques pour nous toutes et tous. Nous continuerons à travailler avec un vaste éventail de partenaires locaux et de la société civile en soutien à la prestation de services et à l’avancement des dispositifs de protection sociale et juridique. De nombreux efforts doivent encore être déployés, notamment au vu des incidences persistantes de la pandémie sur les emplois et la vie des femmes migrantes, alors que, de plus en plus, migrer devient la seule option viable pour tant de femmes. Prenons l’engagement d’agir ensemble, de toute urgence.