Faits et chiffres : les femmes dans le sport
Le monde du sport féminin est en pleine transformation, attirant une attention et une reconnaissance sans précédent.
Les Jeux olympiques de Paris seront les plus égalitaires en termes de genre de l’histoire. Ce tournant important témoigne des efforts incessants et des réalisations remarquables des athlètes féminines qui battent des records, brisent les stéréotypes et inspirent les générations futures.
Rejoignez-nous pour découvrir les progrès réalisés vers l’égalité des sexes sur le terrain et en dehors.
Les filles et le sport
- Le sport est un excellent moyen d’enseigner aux filles les compétences dont elles ont besoin pour avancer dans la vie. Les filles qui pratiquent un sport développent leur estime de soi, leur confiance en elles, leur résilience et apprennent à travailler en équipe. Elles ont tendance à rester plus longtemps à l’école, à retarder la grossesse et à obtenir de meilleurs emplois.
- 80 % des femmes PDG présentes sur la liste Fortune 500 ont pratiqué un sport pendant leurs années de formation, ce qui souligne l’influence considérable d’une exposition très jeune au sport sur le développement des femmes et leur capacité à atteindre leur plein potentiel.
- 92 % des personnes interrogées par Parity Now dans le cadre d’une étude mondiale reconnaissent qu’il est important que les filles fassent du sport en grandissant, 61 % jugeant cela « très important ».
- Malgré les avantages évidents d’une pratique sportive, les filles sont deux fois plus nombreuses à abandonner le sport à l’âge de 14 ans que les garçons. Cet écart s’explique par plusieurs facteurs, tels que les attentes sociales, le manque d’investissement dans des programmes de qualité, entre autres.
Médias
- Le sport féminin connaît actuellement une hausse sans précédent de l’attention, attirant à la fois des fans dévoués et des investisseurs.
- Environ 35 commentatrices sportives ont été engagées par les services olympiques de radiodiffusion pour Paris 2024, portant le pourcentage de femmes commentatrices à près de 40 % – soit une augmentation de près de 80 % par rapport à Tokyo en 2020 et de plus de 200 % par rapport à Rio en 2016.
- Aux États-Unis, la Women’s National Basketball Association (WNBA – Ligue professionnelle de basket-ball féminin) sera diffusée pendant les heures de grande écoute pour la deuxième année consécutive en 2024.
- Après avoir stagné pendant trente ans, la couverture médiatique du sport féminin a triplé depuis 2019, passant de 5 % à 16 % en 2022. Si cette tendance se poursuit au même rythme, la part des femmes dans la couverture pourrait atteindre 20 % d’ici 2025.
- Sur les réseaux sociaux, les conversations relatives au sport féminin ont augmenté à 18,5 % en 2022, ce qui représente une augmentation annuelle moyenne de 2,53 %.
- Les athlètes féminines ont beaucoup plus d’influence que les autres types d’influenceurs. En effet, 88 % des personnes interrogées considèrent les athlètes féminines comme des modèles pour les jeunes femmes.
- L’audience du sport féminin est en plein boom. Suivie par près de 2 milliards de personnes à travers le monde, la Coupe du monde féminine de la FIFA 2023 a été l’événement sportif féminin le plus regardé de l’histoire.
- Le record du monde de la plus grande affluence pour un événement sportif féminin a été établi à Lincoln, Nebraska, le 30 août 2023, où 92 003 personnes ont rempli un stade pour assister à un match de volley-ball. Le précédent record avait été établi le 20 avril 2022 au Camp Nou, en Espagne, lorsque 91 648 personnes avaient assisté à la demi-finale de la Ligue des champions de l’UEFA entre les joueuses du FC Barcelone et de Wolfsburg.
- Aujourd’hui, 7 personnes sur 10 regardent le sport féminin. Près de 73 % d’entre elles déclarent regarder le sport féminin au moins plusieurs fois par an – ce qui n’est pas très loin du pourcentage de celles qui regardent le sport masculin à la même fréquence (81 %).
- Plus de la moitié (54 %) des personnes qui suivent le sport féminin ont commencé à le faire au cours des trois dernières années.
Rémunération, montant des récompenses et contrats de sponsoring
- En 1973, le tennis a ouvert la voie à l’égalité des prix lorsque Billie Jean King a fondé la Women’s Tennis Association (Association des joueuses de tennis). Aujourd’hui, les quatre principaux tournois de tennis offrent des prix en argent égaux aux hommes et aux femmes.
- L’Australie, la Norvège, la Nouvelle-Zélande et le Brésil figurent sur la liste croissante des fédérations nationales de football qui se sont engagées à assurer l’égalité salariale entre les équipes nationales masculines et féminines. En 2022, au terme d’une bataille juridique de plusieurs années, l’équipe nationale féminine de football des États-Unis a obtenu un accord historique sur l’égalité salariale qui leur garantit désormais un taux de rémunération égal pour tous les matchs, y compris la Coupe du monde. L’accord comprenait également une enveloppe de 22 millions de dollars pour indemniser les joueuses de la discrimination subie par le passé.
- En 2023, le montant des prix attribués par la Coupe du monde féminine s’est élevé à 150 millions de dollars, ce qui marque certes une augmentation de 300 % par rapport à 2019, mais représente un tiers seulement des 440 millions de dollars obtenus par les hommes en 2022 au Qatar.
- En 2018, la World Surf League (Ligue mondiale de surf) a annoncé qu’elle attribuerait des prix en argent egaux aux surfeurs et aux surfeuses lors des événements qu’elle organiserait à partir de la saison 2019 et au-delà.
- En 2023, le championnat du monde masculin de squash de la Professional Squash Association (PSA – Ligue professionnelle de squash) a attribué 500 000 dollars de prix à chaque sexe, tandis que le championnat du monde féminin de la PSA a été doté d’un prix plus élevé que celui des hommes pour la première fois dans l’histoire du sport.
- Le nombre de contrats de parainage dans le sport professionnel féminin a augmenté de plus de 22 % d’une année à l’autre, selon les dernières données de Sports United.
- En 2024, la superstar de la Women's National Basketball Association (WNBA), Caitlin Clark, a conclu un contrat de sponsoring record en tant qu’ambassadrice de la marque Wilson, le géant des articles de sport. Elle a signé un contrat de huit ans avec Wilson en avril 2024 et un autre de 28 millions de dollars avec Nike, qui comprend également la création de sa propre paire de chaussures.
- Malgré ces progrès rapides et nombreux, des écarts importants subsistent. Les athlètes féminines continuent de lutter avec moins d’opportunités professionnelles, un écart salarial considérable, moins de sponsors, moins de temps d’antenne et à des conditions de jeu inégales.
- Le premier choix de la WNBA, Caitlin Clark, a obtenu un salaire de 76 000 dollars pour sa première année, tandis que le premier choix de la NBA reçoit 10 millions de dollars.
- Aucune femme ne figure parmi les 100 athlètes les mieux payés au monde dans la liste 2024 du magazine Forbes.
- Une enquête mondiale sur les salaires dans le sport réalisée par Sporting Intelligence en 2017 a montré que, parmi les athlètes d’élite, les femmes ne gagnent en moyenne que 1 % de ce que gagnent les hommes.
La violence à l’égard des femmes et des filles
- Les femmes et les filles sont victimes de violence dans tous les contextes et environnements sportifs et dans leurs différents rôles, qu’elles soient athlètes, entraîneuses, journalistes, thérapeutes, arbitres ou supporters.
- Bien que les efforts de suivi des cas de violence se multiplient à travers le monde, nous manquons encore de données concernant l’ampleur et la prévalence de la violence dans le sport. Néanmoins, les recherches disponibles, les preuves empiriques et les témoignages montrent que les femmes et les filles de toutes cultures subissent des violences dans le monde sportif, allant du harcèlement à l’agression sexuelle.
- Lorsque l’équipe nationale féminine espagnole a remporté son trophée après avoir gagné la Coupe du monde féminine de la FIFA 2023, une joueuse a subi un baiser non désiré de la part du président de la fédération espagnole de football, cet officiel a été suspendu par la FIFA pour une durée de trois ans. Cet épisode a déclenché un mouvement de soutien en faveur de l’équipe féminine espagnole et a sensibilisé le monde entier à la prévalence de tels abus dans le sport féminin. La procédure engagée contre l’auteur des faits est toujours en cours en Espagne. Les abus dont les joueuses se plaignaient depuis des années n’avaient jamais été pris au sérieux jusqu’à ce qu’ils soient exposés à la vue du monde entier.
- Les mesures de protection conçues pour protéger les athlètes féminines des abus sexuels et psychologiques sont sous-financées et souvent inefficaces, quand elles ne sont pas tout simplement ignorées. Pendant ce temps, d’autres mesures d’intégrité sportive bien financées tendent à se concentrer sur la lutte contre le dopage et le trucage de matchs.
- Près de 21 % des athlètes féminines professionnelles ont subi des abus sexuels dans le cadre du sport lorsqu’elles étaient enfants, soit presque deux fois plus que les athlètes masculins (11 %).
- Récemment, des scandales largement médiatisés ont impliqué la gymnastique, le patinage artistique, la natation, la natation synchronisée, le football, le basketball, le water-polo et le taekwondo.
- Trop souvent, les fédérations sportives ont tenté de dissimuler les cas de harcèlement et les abus pour protéger leur réputation, comme ce fut le cas avec USA Gymnastics. Grâce au courage des survivantes, elles ont réussi à obtenir un verdict de culpabilité avec plusieurs peines de prison à vie après des décennies d'abus par le médecin de l'équipe.
Harcèlement et abus en ligne
- Lorsque les athlètes féminines remportent des succès, elles sont régulièrement la cible de réactions hostiles en ligne, y compris dans les médias grand public. Ces agressions viennent s’ajouter au harcèlement et aux abus qu’elles subissent lors de leurs entraînements et de leurs compétitions. Et lorsqu’elles osent s’exprimer, elles subissent trop souvent de graves représailles.
- Une étude de World Athletics a révélé que 85 % des abus en ligne commis avant et pendant les Jeux olympiques de Tokyo étaient dirigés contre des femmes. 63 % des abus identifiés ont été commis contre seulement deux athlètes – toutes deux noires et de sexe féminin.
- Une étude de suivi sur Twitter et Instagram menée pendant les Championnats du monde d’athlétisme d’Oregon 2022 a révélé que 40 % des messages abusifs étaient sexualisés ou constituaient des abus sexuels et visaient en grande majorité des femmes.
- La BBC a mené une troisième enquête auprès de femmes athlètes d’élite et plus de 30 % d’entre elles ont indiqué avoir été victimes d’abus graves en ligne. La BBC a pris des mesures pour traiter ce problème sur ses propres réseaux sociaux, tout en s’engageant à accorder plus de temps d’antenne au sport féminin.
- En réponse aux abus constatés lors des Jeux olympiques de Tokyo, le Comité international olympique a mis en place un service de protection contre les abus en ligne lors des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, ouvert à tous les athlètes en compétition qui disposent de réseaux sociaux accessibles au public.
Les femmes à des postes de direction dans le sport
- La présence de femmes aux postes de direction dans le sport est essentielle pour stimuler les investissements et améliorer les politiques du sport en lien avec les objectifs d’égalité des sexes. Des progrès notables ont été accomplis au cours des dix dernières années, mais des lacunes subsistent.
- 41 % des membres du Comité international olympique sont des femmes, soit 100 % de plus qu’en 2013, et on observe une plus grande diversité en termes d’âge et de représentation régionale.
- La parité homme-femmes au sein des commissions du CIO a été atteinte en 2022 et maintenue en 2023, un cap historique qui représente une augmentation de 100 % depuis 2013. 14 des 33 commissions du CIO (soit 42,4 %) sont dirigées par des femmes. 33 % des membres de la Commission exécutive du CIO sont des femmes.
- Aux Jeux de Tokyo 2020, seulement 13 % des entraîneurs étaient des femmes.
- Selon l’étude la plus récente de la Sport Integrity Global Alliance (2023), seulement 26,9 % des postes de direction des fédérations sportives internationales sont occupés par des femmes. La même étude indique que sur les 31 fédérations sportives internationales étudiées, seules trois ont une femme à leur tête. Sur 206 comités olympiques nationaux, 24 % seulement sont dirigés par des femmes.
- Pendant plus de 100 ans, aucune femme n’a fait partie du Conseil de la FIFA. En 2016, la FIFA a nommé sa première femme Secrétaire générale. En 2018, la FIFA a lancé sa première stratégie mondiale pour le football féminin et en 2019, elle s’est engagée à investir 1 milliard de dollars dans le football féminin.
- D’ici 2026, chacune des 211 associations membres de la FIFA comptera au moins une femme au sein de son comité exécutif. En mai 2024, 83 % d’entre elles comptaient déjà au moins une femme au sein de leur comité exécutif, contre 64 % en 2019.
- L’International Surfing Association (ISA – Ligue internationale de surf) a été la première à promouvoir la représentation des femmes aux postes de juge. Grâce à son programme de formation pour les juges femmes mis en place en 2020, l’ISA encourage les femmes dans ce domaine.
[Ces faits et chiffres ont été compilés et révisés en juillet 2024]