Les femmes apportent une contribution considérable aux économies, que ce soit dans les entreprises, les exploitations agricoles, en tant que chefs d'entreprise ou employées, ou en effectuant des tâches non rémunérées à la maison. Mais elles restent également touchées de manière disproportionnée par la pauvreté, la discrimination et l'exploitation.

FAQ sur l’autonomisation économique

  • L’autonomisation économique des femmes est un processus transformateur par leequel les systèmes économiques deviennent justes, équitables et prospères. Il tend à la création d’un monde où toutes les femmes jouissent de leurs droits économiques et sociaux, exercent leur pouvoir et leur influence pour lutter contre les inégalités et parviennent à rééquilibrer les règles du jeu. Pour ce faire, toutes les femmes doivent avoir les mêmes droits, le même accès, et le même niveau de propriété et de contrôle sur les ressources, les actifs, les revenus, leur temps libre et leur vie.

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    L’égalité de genre est un droit humain fondamental et il est essentiel pour promouvoir des sociétés pacifiques, saines et prospères. Le développement ne sera durable que si ses résultats profitent à parts égales aux femmes, aux hommes et aux personnes qui ne se conforment pas à l’identité de genre ; et les droits des femmes ne deviendront une réalité que s’ils s’inscrivent dans le cadre d’efforts globaux visant à garantir que toutes les personnes puissent vivre dans le respect et la dignité.

    De nombreuses initiatives internationales soutiennent l’autonomisation économique des femmes, notamment le Programme d’action de Beijing, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, une série de conventions de l’Organisation internationale du travail sur l’égalité entre les hommes et les femmes dans le monde du travail, et plusieurs accords multilatéraux relatifs à l’environnement tels que le cadre mondial pour la biodiversité de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique. ONU Femmes soutient l’autonomisation économique des femmes conformément à ces engagements mondiaux, et face au nombre croissant de preuves qui montrent que l’égalité des sexes contribue de manière significative à faire progresser les économies et le développement durable.

  • La promotion de l’autonomisation économique, des droits et de la résilience des femmes ouvre la voie à l’égalité des sexes, à l’éradication de la pauvreté et à une prospérité économique durable sur le plan environnemental. Une croissance économique inclusive et durable associée à une répartition adéquate des richesses pour remédier aux inégalités de revenus est essentielle à la prospérité. Toutefois, les inégalités entre les hommes et les femmes continuent d’entraver le développement économique et le partage des fruits de la prospérité. Les femmes apportent une contribution énorme à l’économie, que ce soit dans les entreprises, les exploitations agricoles, en tant que cheffes d’entreprises ou employées, ou encore en assumant les tâches domestiques et de soins non rémunérées. Cependant, des obstacles importants empêchent les femmes de contribuer de manière égale au développement économique, et d’en bénéficier.

  • L’ autonomisation économique des femmes est essentielle pour atteindre les droits des femmes et l'égalité des genres.  Il s’agit de veiller à ce que les femmes puissent participer de manière égale et bénéficier d'un travail décent et d'une protection sociale  ; qu’elles aient accès aux marchés et puissent contrôler les ressources, leur temps, leur corps et leur vie ; et qu’elles puissent faire entendre leur voix, agir et participer de manière significative à la prise de décisions économiques à tous les niveaux, depuis leur foyer jusqu’aux institutions internationales.

    Promouvoir la justice économique et les droits des femmes dans l’économie et combler les écarts entre les sexes dans le monde du travail sont des voies essentielles pour atteindre les Objectifs de développement durable et faire du Programme de développement durable à l’horizon 2030 une réalité. La participation des femmes dans le marché du travail présente également d’autres avantages. Par exemple, un lien a été établi entre l’augmentation de 11 % de la participation des femmes à la population active en Amérique latine et dans les Caraïbes et la hausse des investissements dans l’éducation et les services de soins à autrui, la baisse du taux de fécondité et l’accès à la technologie, entre autres facteurs.

    L’égalité de genre et l’autonomisation économique des femmes contribuent aussi à éliminer la faim, à garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à réaliser le droit à l’alimentation non seulement pour les femmes elles-mêmes, mais aussi pour leurs familles et communautés.

  • Le patriarcat, les déséquilibres de pouvoir, certaines lois, politiques et normes sociales discriminatoires sont des facteurs porteurs de l’inégalité des sexes et du manque d’autonomie économique des femmes. Ces obstacles empêchent les femmes de participer pleinement aux activités économiques et accroissent leur vulnérabilité à la pauvreté, à l’insécurité alimentaire et à la violence, ainsi que leur exclusion.

    L’inégalité des droits économiques et des opportunités pour les femmes les enferme dans la pauvreté, créant des écarts par rapport aux hommes en matière de revenus, d’épargne, d’actifs et de bien-être tout au long de leur vie. Les responsabilités familiales et la discrimination salariale signifient que les femmes ne perçoivent qu’un tiers du revenu total du travail à l’échelle mondiale. Les femmes se heurtent également à des obstacles pour accéder aux ressources telles que la terre, la technologie et les services financiers. Par exemple, les femmes ne jouissent que de 64 % des droits accordés aux hommes dans 190 pays et le niveau de protection juridique des droits fonciers des femmes est faible dans la moitié des pays déclarants (34 pays sur 68). Moins de 15 % des propriétaires de terres agricoles dans le monde sont des femmes. Notons néanmoins que l’écart entre les sexes au regard de la possession d’un compte bancaire est tombé à 6 % en 2021, après avoir stagné à 9 % depuis 2011.

  • Parvenir à l'autonomisation économique des femmes signifie briser les barrières et débloquer des opportunités à plusieurs niveaux : depuis le comportement des individus, des communautés et des institutions jusqu’aux lois et politiques qui façonnent les économies tant au niveau national que mondial. Il s’agit également de rassembler un large éventail d’acteurs à cet objectif commun, en particulier les organisations de la société civile, le secteur privé, les employeurs, les organisations internationales, les institutions financières, sans oublier les responsables et décideurs politiques du secteur public.

  • Aujourd’hui, une femme sur dix dans le monde vit dans une pauvreté extrême et plus d’une sur quatre est touchée par l’insécurité alimentaire. Si les tendances actuelles se poursuivent, d’ici 2030, on estime que 8 % de la population féminine mondiale – soit 342,4 millions de femmes et de filles – vivront encore avec moins de 2,15 dollars US par jour. L’autonomisation des femmes a une influence positive sur la santé et le bien-être général des ménages et des sociétés. Il est prouvé que l’amélioration de l’accès des femmes à l’éducation, aux services sociaux, à la propriété des actifs et au pouvoir de décision peut entraîner une baisse significative de la pauvreté. Par exemple, en améliorant l’accès à l’éducation et aux services de planification familiale, en garantissant des salaires équitables, en s’attaquant aux impacts du changement climatique sur les femmes et en élargissant les filets de protection sociale, les gouvernements pourraient sortir plus de 100 millions de femmes et de filles de la pauvreté. Il est particulièrement important d’investir dans les services de soins à autrui, car cela peut aider les femmes à réintégrer le marché du travail et accélérer les efforts visant à vaincre la pauvreté.

  • L'autonomisation économique des femmes peut être mesurée de différentes manières, que ce soit en examinant les réalisations individuelles, la dynamique des ménages, le progrès communautaire ou plus les efforts collectifs plus larges. Ces mesures peuvent être évaluées à travers des données telles que les niveaux de revenu, l’accès aux biens, le temps libre, ainsi qu’à d’autres facteurs tels que le sentiment d’indépendance d’une femme dans la prise de décisions économiques. Les experts se servent souvent de différents indices – économiques, sociaux, politiques et environnementaux – pour obtenir une image complète du degré d’autonomie économique des femmes. Par exemple, l’Indice d’autonomisation des femmes dans l’agriculture mesure leur autonomie dans le secteur agricole en analysant la production, l’accès aux ressources, les revenus, les postes de direction et le temps dont elles disposent.

    Les mesures de l'autonomisation économique des femmes sont également intégrées aux Objectifs de développement durable (ODD) et à plusieurs cibles des ODD. Cependant, les données permettant de suivre les progrès concernant les ODDs liés à l'autonomisation économique des femmes sont incomplètes. ONU Femmes s’efforce d’améliorer la collecte et l’utilisation des données ventilées par sexe pour mesurer l’autonomisation économique, notamment grâce au programme phare Women Count et à une collaboration étroite avec des économistes féministes et notre équipe chargée des recherches et des données.

  • L’autonomisation des femmes a un impact important sur les économies de la planète, contribuant à leur croissance et à leur durabilité.  Lorsque les femmes sont autonomes, elles sont plus susceptibles de participer au marché du travail. Cela augmente la main-d'œuvre globale, entraînant une productivité et une production économique plus élevées. Donner aux femmes les moyens d’entreprendre favorise l’innovation et une prospérité économique inclusive et plus durable. Les entreprises dirigées par des femmes contribuent à la création d’emplois et de richesses et à la diversification des économies. L’autonomisation économique des femmes est souvent corrélée avec un meilleur accès à l’éducation et aux soins de santé. Lorsque les femmes ont accès à ces services, elles sont mieux équipées pour participer à la vie active, prendre des décisions informées et contribuer à un développement économique écologiquement durable.

  • L’amélioration de l’autonomisation économique au sein des communautés requiert une approche multidimensionnelle qui élimine les obstacles et promeut des politiques et des programmes inclusifs. Avec une éducation ouverte et de qualité, et ensuite une formation professionnelle, les femmes peuvent acquérir les connaissances qui leur sont nécessaires pour participer efficacement à l’économie. L’accès à des ressources et à des services financiers abordables permet aux femmes de gérer leurs finances et de se constituer un patrimoine. Mais pour garantir l’égalité salariale et un travail décent pour tous, il faut s’attaquer de front à la discrimination sur le lieu de travail.

    Soutenir les entreprises et l’entrepreneuriat des femmes par des initiatives qui offrent des formation, du mentorat, l’obtention de financements et des possibilités de réseautage crée un environnement plus porteur pour que ces initiatives prospèrent. En outre, permettre aux femmes d’occuper des postes de direction de communautées et de participer aux processus décisionnels peut également améliorer leur indépendance économique.

    Reconnaître et réduire la part prépondérante des femmes dans l’accomplissement des tâches domestiques et de soins non rémunérées peut également contribuer à renforcer leur pouvoir économique. Lorsque les responsabilités familiales non rémunérées sont plus équitablement réparties, les femmes ont de meilleures chances d’occuper un emploi rémunéré et de s’insérer dans le marché du travail. L’élimination des lois et des politiques discriminatoires à leur égard, ainsi que la modification des normes sociales et de genre préjudiciables sont également essentielles pour que les femmes deviennent plus autonomes.

  • Le secteur privé est un moteur pour la création d’emplois, l’amélioration du travail décent, l’innovation et la fourniture de biens et de services essentiels. En tant que employeur principal des femmes, le secteur privé joue un rôle majeur dans la réalisation de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.

    Selon l’Organisation internationale du travail, les entreprises privées créent une part importante des emplois – dont plus de 90 % dans les pays en développement. Le secteur privé est indispensable au progrès de l’autonomisation économique des femmes dans le monde du travail lorsqu'il assume ses responsabilités envers  : a) la protection et le respect des droits des femmes ; b) la promotion des femmes à des postes de direction et de prise de décisions ; c) l’adoption de normes sociales positives ; d) la contribution à l’autonomisation économique et à l’autonomie des femmes ; f) l’adoption de politiques et d’horaires de travail compatibles avec les responsabilités familiales ; et e) la prévention et protection des femmes face aux violences et discriminations sur le lieu de travail.

  • Les politiques de congé de maternité, de paternité et globalement de congé parental sans perte de rémunération, sont essentielles à la réalisation de l’égalité de genre et à la prospérité de la société. Le congé parental payé pour tous les parents, quel que soit leur sexe, y compris les parents adoptifs, les parents d’accueil, ou ceux ayant des enfants par des mères porteuses ou des techniques de procréation médicalement assistée, n’est qu’un exemple de politique favorable à la famille, en permettant aux personnes qui travaillent de concilier leurs responsabilités professionnelles et familiales et de contribuer à des économies inclusives et prospères. De telles dispositions garantissent la sécurité économique des travailleurs et favorisent l’emploi décent des femmes. Le respect du congé de maternité / paternité /parental, rémunéré de la même façon, inclusif et accessible, est crucial pour assurer un partage égal des tâches de soins non rémunérées entre l’homme et la femme. Pour les personnes qui occupent un emploi avec un bas salaire ou à temps partiel — la plupart étant des femmes et des personnes de couleur — l’accès aux congés payés est limité, et cela doit changer.

  • Les personnes travaillant dans le secteur informel perçoivent souvent des salaires inférieurs et font face à des conditions dangereuses, avec un risque plus élevé d’abus tels que le harcèlement sexuel. L’informalité se caractérise par l’absence de protection sociale, ce qui a des répercussions à long terme pour les femmes. Par exemple, dans le monde, moins de femmes perçoivent des pensions et, par conséquent, davantage de femmes âgées vivent aujourd’hui dans la pauvreté.

    Les femmes qui travaillent dans le secteur informel sont également brimées car elles n’ont pas droit à la parole (pour négocier ou peser dans les décisions), n’ont pas de visibilité (reflétée par la rareté des données et des preuves sur le travail informel), ni de validité (dans leur identité ou reconnaissance juridique). C’est pourquoi la contribution aux économies nationales de millions de femmes (y compris les femmes migrantes) travaillant dans le secteur informel est méconnue et sous-évaluée. L’intégration des travailleuses et des entreprises dirigées par des femmes dans l’économie formelle, sous la protection de la loi et loin des incertitudes du secteur informel, constituerait une avancée importante en faveur du droit des femmes au travail, au travail décent, et à la protection sociale.