Communiqué de presse : Un nouveau rapport de l’ONU fait état de l’intensification des conflits violents et, dans ce contexte qui compromet la paix et la sécurité, la situation des femmes s’aggrave.

Des défenseures des droits des femmes et plusieurs organismes des Nations Unies exposent au Conseil de sécurité des Nations Unies les principaux problèmes et défis posés par la mise en œuvre du programme « Femmes, paix et sécurité ».

New York — Comme le montre un récent rapport du Secrétaire général de l’ONU, les conflits violents vont croissants et, dans ce contexte, il est à craindre que les avancées de cette génération dans le domaine des droits des femmes subissent un revers : pour autant, les objectifs de l’agenda de travail « Femmes, paix et sécurité » sont encore loin d’être atteints. Le rapport souligne la forte détérioration de la paix et de la sécurité dans le monde, ce qui provoque d’immenses souffrances et a un impact significatif et spécifique sur les femmes et les filles dans les pays en proie à des conflits.

Communiqué de presse : Un nouveau rapport de l’ONU fait état de l’intensification des conflits violents et, dans ce contexte qui compromet la paix et la sécurité, la situation des femmes s’aggrave.

La publication de ce rapport du Secrétaire général intervient en marge du débat public annuel du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité qui se tient aujourd’hui à New York, sur le thème « Renforcement de la résilience et du leadership des femmes, voie vers la paix dans les régions gangrénées par les groupes armés ». Mme Amina Mohammed, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Mme Sima Bahous Directrice exécutive d’ONU Femmes et Mme Zahra Nader, Rédactrice en chef de Zan Times, d’Afghanistan, seront appelées à intervenir.

« Dans un moment de crises interdépendantes et sans précédent, la dernière chose que le monde devrait faire est de revenir sur ses engagements pour l’agenda pour les femmes, la paix et la sécurité. Nous avons le devoir de faire nos meilleurs efforts pour protéger les femmes en temps de crise. Plus important encore, nous pouvons tous bénéficier de la pleine implication des femmes dans la réalisation de la paix. Le rapport du Secrétaire général indique clairement ce qu’il faut faire : protéger et promouvoir l’autonomisation des femmes défenseures des droits humains, garantir la participation des femmes aux pourparlers de paix et financer la participation des femmes à la paix et à la sécurité. Il n'y a pas de meilleur test de notre engagement pour la paix que la mesure dans laquelle nous veillons à ce que les femmes soient au cœur de sa poursuite », a déclaré Mme Sima Bahous, Directrice exécutive d’ONU Femmes.

Dans de nombreux pays, des groupes extrémistes violents et des acteurs militaires ont pris le pouvoir par la force et ont révoqué les engagements en matière d’égalité des sexes ; ils persécutent les femmes, parce qu’elles osent s’exprimer, ou simplement parce qu’elles sont des femmes. L’une des expressions les plus extrêmes de la régression des droits des femmes et des filles est celle aujourd’hui observée en Afghanistan, où les talibans ont fermé les établissements d’enseignement secondaire pour filles, interdisent aux femmes de montrer leur visage en public, et restreignent leur droit de quitter leur propre foyer.

Il est amplement démontré que les accords de paix sont plus durables lorsque les femmes sont à la table des négociations ; toutefois, une baisse de leur participation est observable. En effet, en 2021, le taux de présence de femmes dans les processus de paix dirigés par les Nations Unies était de 19 pour cent, contre 23 pour cent en 2020 ; de plus, leur exclusion et sous-représentation ont été remarquées dans les processus menés par d’autres instances que les Nations Unies.

Dans le même temps, partout dans le monde, les violences et les attaques contre les femmes défenseures des droits humains sont en augmentation : en 2021, 29 de ces femmes, journalistes et syndicalistes, ont été officiellement tuées, et il est légitime de penser que le chiffre réel est bien plus élevé.

Les tendances peu encourageantes se confirment également lorsque l’on observe la façon dont l’argent public est dépensé : les dépenses militaires ont atteint un niveau record de 2,1 billions en 2021, et ce au détriment des investissements dans la sécurité des populations humaines. Parallèlement, et alors qu’il est le plus nécessaire, le financement des organisations de femmes dans les pays touchés par des conflits est passé, entre 2019 et 2020, de 181 millions à 150 millions de dollars US.

Le rapport contient plusieurs recommandations sur la façon de faire progresser le programme « Femmes, paix et sécurité », et propose notamment d’accorder une attention particulière à la question de la protection des femmes défenseures des droits humains, en leur offrant un soutien politique constant, visible et explicite.

  Ouvrir la porte à l’inclusion et à la participation des femmes à toutes les instances concernées est gage de paix durable et de prévention des conflits, et c’est donc l’une des autres recommandations figurant aussi dans le rapport.