Ukraine: De hauts responsables des Nations Unies appellent à une enquête rapide sur les allégations de violences sexuelles et demandent des mesures renforcées pour protéger les femmes et les filles

La présente déclaration est attribuable à Mme Pramila Patten, Représentante Spéciale du Secrétaire Général de l'ONU chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, et Mme Sima Bahous, Directrice exécutive d’ONU-Femmes.

Disponible aussi en anglais, espagnol et russe.

Nous sommes profondément choquées par les images de civils tués à Boutcha et dans d’autres localités, et gravement préoccupées par les allégations croissantes de violences sexuelles perpétrées contre les femmes et les filles dans le contexte de la guerre en Ukraine. Nous faisons écho aux appels du Secrétaire Général des Nations Unies à l’arrêt immédiat de la guerre en Ukraine. De telles guerres et les déplacements corrélatifs de population augmentent les risques de violences sexuelles de toutes formes, y compris le trafic d’êtres humains qui impacte tout particulièrement les femmes et les filles. Une enquête rigoureuse sur les violences sexuelles doit être menée pour assurer la justice et déterminer les responsabilités, en tant qu’élément central de dissuasion et de prévention de tels crimes. Il est essentiel que tous les efforts soient déployés pour assurer la protection et la fourniture des services d’urgence vitaux pour les survivantes de violences sexuelles. Alors que la sécurité et les restrictions d’accès continuent de poser d’importants problèmes quant à la vérification des informations par les Nations Unies, cela ne doit pas paralyser une action urgente et immédiate pour mettre en place une réponse adaptée et des mesures de prévention.

Ukraine: De hauts responsables des Nations Unies appellent à une enquête rapide sur les allégations de violences sexuelles et demandent des mesures renforcées pour protéger les femmes et les filles

Les allégations de violences sexuelles soulèvent de sérieuses questions sur d’éventuels crimes de guerre. Le droit international humanitaire et les droits de l’homme, qui interdisent catégoriquement le viol et toute forme de violence sexuelle et de traitement inhumain en temps de conflit, doivent être pleinement respectés par toutes les parties au conflit. Des ordres doivent être immédiatement transmis par les chaines de commandement respectives pour interdire le viol et autres formes de violence sexuelle, avec des mesures préventives concrètes et assorties de délais suivant les résolutions 2106 et 2467 du Conseil de sécurité.

Pour répondre aux besoins urgents des populations touchées, les Nations Unies renforcent les services de protection et d’intervention pour les victimes et survivantes de violences sexuelles, y compris en réponse à leurs besoins en matière de santé sexuelle et reproductive. Ces services sont conçus et mis en oeuvre en collaboration avec la société civile ukrainienne, en particulier avec les organisations locales de femmes. Toute réponse doit être axée sur les survivantes et leurs besoins, en veillant à ce que leur sécurité et leur bien-être soient des considérations essentielles.

Nous félicitons et exprimons notre gratitude aux pays qui reçoivent et accueillent des réfugiés et les encourageons à veiller à ce que des services exhaustifs soient disponibles pour les survivantes de violences sexuelles. Les États membres et la société civile peuvent compter sur notre soutien plein et entier dans leurs efforts de prévention et de réponse à la violence sexuelle, ainsi que dans l’accomplissement de leurs obligations d’assurer la justice pour les survivantes.