Tous UNIS ! L’activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles !

La violence à l’égard des femmes et des filles demeure la violation des droits humains la plus répandue et la plus étendue dans le monde ; on estime qu’elle touche 1 femme sur 3 – un chiffre qui est resté principalement inchangé ces dix dernières années.
Les estimations mondiales les plus récentes montrent qu’en moyenne, plus de 5 femmes ou filles sont tuées toutes les heures par une personne de leur propre famille.
Il y a cinq ans, le mouvement #MoiAussi (#MeToo en anglais) a suscité une mobilisation mondiale, soulignant l’urgence de prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles et d’y répondre. Depuis, le monde a connu des actions de sensibilisation et un élan sans précédent, grâce au travail sans relâche des activistes en faveur des droits humains des femmes.
D’autres mouvements à l’échelle mondiale, tels que #NiUnaMenos, #BalanceTonPorc et #TimesUp, contribuent également à accélérer le changement. Jamais l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles n’a bénéficié d’un tel niveau de priorité politique. Des progrès ont été accomplis dans le renforcement des lois et des politiques, des services essentiels et des stratégies de prévention.
Progrès réalisés face aux obstacles
En parallèle, les mouvements de lutte contre les droits sont en hausse et les organisations, les défenseur·se·s et les activistes en faveur des droits des femmes font l’objet d’attaques.
Selon la Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains, les femmes défenseuses sont confrontées à une répression, une violence et une impunité accrues, malgré les engagements formels des États à s’acquitter, sans discrimination, de leurs obligations juridiques relatives aux droits humains.
Dans de nombreux pays, nous avons déjà observé l’usage de la force par les gouvernements pour faire taire les manifestants contre le féminicide. Dans certains contextes, les organisations de défense des droits des femmes ont perdu leur statut juridique.
Des données de Front Line Defenders révèlent que les meurtres de défenseur·se·s des droits humains des femmes sont en hausse ; les femmes sont régulièrement ciblées par des violences en ligne destinées à affaiblir leurs interventions publiques sur les médias sociaux.
Seulement 1 % des fonds sont consacrés à l’appui de l’activisme
Malgré ces tendances inquiétantes, la présence d’un mouvement féministe indépendant et solide est le seul facteur essentiel à faciliter la promotion de changements politiques.
Selon une étude réalisée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et ONU Femmes en réponse à la pandémie de COVID-19, les pays dans lesquels les mouvements féministes sont influents ont adopté en moyenne trois mesures de plus pour faire face à la violence infligée aux femmes par rapport aux pays où il n’existe pas de tels mouvements influents. Malgré ces éléments factuels, les organisations de défense des droits des femmes et les mouvements féministes indépendants continuent de souffrir d’un grave manque de financements.
Certaines études montrent que seulement 1 % de l’aide axée sur l’égalité des sexes provenant des gouvernements est dédiée aux organisations de femmes indépendantes, et cette situation ne s’améliore pas, malgré l’intensification de l’élan en faveur des droits des femmes et la justification des besoins à satisfaire.
Investissements dans les organisations de défense des droits des femmes
Jusqu’ici, l’initiative Spotlight a investi 146 millions de dollars US dans des organisations de la société civile et elle a permis a plus de 1 000 organisations locales de défense des droits des femmes d’étendre leur influence, grâce à l’investissement inégalé de 500 millions d’euros de l’Union européenne. Le Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes a fourni à ce jour 198 millions de dollars US à plus de 600 initiatives dirigées par la société civile dans 140 pays et territoires.
Toutefois, beaucoup plus d’efforts doivent être déployés. Il est essentiel d’appuyer et d’investir dans des organisations de défense des droits des femmes et des mouvements féministes forts pour mettre fin à la violence faite aux femmes et aux filles. Le Plan d’action lié à la violence fondée sur le genre des Coalitions d’action du Forum Génération Égalité travaille à améliorer et augmenter progressivement de 50 % les financements destinés aux organisations, aux activistes et aux mouvements de défense des droits des femmes, y compris ceux qui s’attaquent à la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles dans toute leur diversité d’ici à 2026.
Pour ces raisons, le thème de la campagne « TOUS UNiS ! » pour 2022 appelle à renforcer l’appui en faveur de l’activisme contre la violence à l’égard des femmes et des filles.
Tout au long de la période des 16 Jours d’activisme, du 25 novembre au 10 décembre, tous les partenaires de la campagne « TOUS UNiS ! », dont les agences des Nations Unies, les Coalitions d’action du Forum Génération Égalité, la société civile, le secteur privé, les associations sportives, les groupes de jeunes, les universités et les écoles, sont encouragés à :
- Coordonner les événements et les activités de la campagne « Orangez le monde » afin de favoriser l’appui et le financement des organisations de défense des droits des femmes
- Déployer des campagnes numériques axées sur la résistance face au recul que connaît le travail mené par les activistes en faveur des droits des femmes, les personnes ayant survécu à la violence, les défenseur·se·s des droits humains, etc.
- Appeler les parties prenantes, les partenaires et les personnes à faire connaître leurs initiatives de l’activisme et leurs actions pour « Oranger le monde » et prévenir la violence à l’égard des femmes
- Participer à la compagne numérique de financement participatif et à la promouvoir avec les mots-dièse #UNTFeminist et #TrustFeminists
- Promouvoir des débats publics et organiser des séminaires en ligne ou des programmes radio pour encourager les personnes, les organisations et d’autres acteurs à agir
- Engager les médias et les faiseurs d’opinion et examiner des approches alternatives afin de promouvoir une meilleure compréhension de l’urgence d’accroître les investissements dans les politiques, les stratégies, les programmes et les ressources destinés à prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles et à y répondre
- Porter la couleur orange et créer des espaces virtuels « oranges » – par exemple, des sites Internet, des comptes sur les médias sociaux, etc. – le 25 novembre et tout au long des 16 Jours d’activisme, jusqu’au 10 décembre.
Vous ne savez pas par où commencer ?
Accédez à la trousse à outils « Orangez le monde/TOUS UNiS ! » dès aujourd’hui, et devenez un·e activiste !