Le Kenya et le Zimbabwe investissent dans la prévention de la violence à l’égard des femmes et des filles

Au Kenya et au Zimbabwe, les autorités et les groupes de la société civile recourent à un large éventail de tactiques pour prévenir la violence de genre.

Dans le cadre de la coalition d’action du Forum Génération Égalité d’ONU Femmes consacrée aux violences de genre, le gouvernement kenyan et l’organisation de la société civile Yes Trust Zimbabwe ont chacun tracé leur propre voie en vue de réduire la violence à l’égard des femmes et des filles.

Le Kenya et le Zimbabwe investissent dans la prévention de la violence à l’égard des femmes et des filles

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Des personnes célébrent la signature des déclarations des conseils des anciens des régions de Samburu et du Mont Elgon au Kenya, visant à mettre fin à la pratique des mutilations génitales féminines.
Des personnes célébrent la signature des déclarations des conseils des anciens des régions de Samburu et du Mont Elgon au Kenya, visant à mettre fin à la pratique des mutilations génitales féminines. Photo du Département d'État pour le genre et la discrimination positive

Yes Trust Zimbabwe

Au Zimbabwe, Yes Trust a formé plus de 50 dirigeants.es de communautés locales aux meilleures pratiques de gestion et de signalement des cas de violences de genre, tout en poursuivant également des projets multimédias destinés à sensibiliser le public à ce problème. Ces dirigeants.es ont élaboré des stratégies de plaidoyer multimédias telles que des courts-métrages, des campagnes itinérantes, des festivals et des dialogues sur des stations de radio communautaires pour créer des espaces d’échange et habiliter les personnes qui ont survécu à des violences.

« Notre approche dépasse la sensibilisation – il s’agit de créer des espaces d’échange, de remettre en cause les normes sociales et d’habiliter les personnes qui ont survécu à la violence grâce à des initiatives concrètes », déclare Thina Maphosa, cheffe des programmes chez Yes Trust. « Investir dans les femmes, c’est investir dans un avenir sans violence ».

L’organisation a fondé plus de 50 groupes dirigés par des femmes et des filles qui mènent des programmes visant à éduquer le public sur les stratégies de réduction de la violence et à habiliter les personnes ayant survécu à des violences.

Selon Soneni Moyo, une jeune militante féministe qui a bénéficié d’une formation dans le cadre d’un programme de Yes Trust, l’organisation lui a permis d’acquérir de « compétences inestimables » sur des sujets tels que la santé sexuelle et reproductive, la revendications de ses droits et les services de conseils psychologiques.

« Grâce à Yes Trust, je possède aujourd’hui les compétences et les connaissances dont j’ai besoin pour être une militante affirmée en faveur de ma communauté », a-t-elle confié. « Je suis devenue une championne de l’égalité des sexes, capable de tenir les institutions responsables de leurs actions. Les compétences que j’ai acquises ont fait de moi une personne plus forte et plus confiante ».

Le gouvernement du Kenya

« Nous pensons que l’autonomisation des femmes n’est pas simplement une obligation morale, c’est également un impératif économique », a souligné Phoebe Makungu, du Forum Génération Égalité au Département d’État kenyan pour l’égalité des sexes et l’action affirmative.

« Nos réformes politiques, nos initiatives locales et nos investissements stratégiques définissent les bases d’une société dans laquelle les femmes réalisent leur potentiel, non seulement en tant que survivantes de violences, mais aussi en tant que contributrices actives à l’avancement de notre nation », a-t-elle ajouté.

En coordination avec le Forum Génération Égalité, le gouvernement kenyan a déployé des programmes adaptés au contexte local et ciblant la violence fondée sur le genre dans neuf villes et comtés, notamment des services d’assistance téléphonique gratuits pour signaler les cas de violence de genre et des cliniques de prestation de services pour les personnes qui ont survécu à des violences.

Le gouvernement a également soutenu le Comité de lutte contre les mutilations génitales féminines, un partenaire d’ONU Femmes. En 2021, un conseil des anciens dans la région de Samburu a signé une déclaration d’engagement à promouvoir l’élimination de cette pratique néfaste, et un conseil dans la région du mont Elgon s’est engagé à signer une déclaration similaire cette année.

Dans une déclaration faite lors de la cérémonie de signature de cette déclaration en 2021 à Samburu, le Conseil suprême des anciens a reconnu que ces rites de passage « ne représentaient plus des valeurs et des normes positives. Il s’est avéré qu’à long terme, ils faisaient du mal à nos filles ».

« À partir de maintenant, nous allons prendre des mesures pour protéger les filles et prévenir la pratique des mutilations génitales féminines dans notre communauté », indiquait la déclaration.

Perspectives pour l’avenir

Dans la poursuite de l’égalité des sexes, investir dans les femmes est non seulement un impératif moral, mais également une nécessité économique.

« Nous reconnaissons les défis que cela pose, mais ils ne font que renforcer notre détermination », a déclaré Mme Maphosa. « Notre engagement sur divers médias, et à l’échelle communautaire, ainsi que nos programmes d’autonomisation sont les composantes essentielles d’une stratégie complète visant à instaurer un changement durable ».

Mme Makungu fait écho à ce sentiment, ajoutant que « l’autonomisation des femmes est un investissement dans la prospérité et la force de notre nation. Les avancées que nous accomplissons dans les réformes politiques, les campagnes de sensibilisation et les services reposent sur la perspective d’un avenir dans lequel chaque femme peut s’épanouir , en contribuant efficacement à une société juste et résiliente contre la violence ».

À mi-chemin de la campagne Génération Égalité, Yes Trust Zimbabwe et le gouvernement du Kenya montrent l’exemple au travers d’investissements dans les femmes, le leadership et l’engagement collectif qui sont nécessaires pour bâtir un monde dans lequel les femmes ne sont plus simplement en train d’essayer de survivre, mais où elles réalisent également leur potentiel.