Votre guide pour la CSW67

Tout ce que vous devez savoir sur le plus grand rassemblement international de championnes et champions de l’égalité des sexes aux Nations Unies, à partir du 6 mars.

Chaque année, au mois de mars, des activistes, des défenseuses et défenseurs, des expertes et experts, et des représentantes et représentants gouvernementaux du monde entier se réunissent à l’occasion de la réunion annuelle de la Commission de la condition de la femme (CSW).

La 67e session de la CSW, qui se déroulera à New York du 6 au 17 mars 2023 en mode présentiel, ce qui n’avait pas été le cas depuis 2019, aura pour thème : « Innovation et évolution technologique, et éducation à l’ère numérique aux fins de la réalisation de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles ». 

La CSW est le plus grand rassemblement mondial de féministes, d’universitaires, de fonctionnaires et de décideuses et décideurs politiques dans l’optique de faire le point sur les progrès, de renouveler leurs aspirations collectives et de tracer une nouvelle feuille de route en matière d’égalité des sexes. 

Elle prend la forme de multiples réunions et rapprochements entre parties prenantes, qui comprennent des regroupements d’expertes et experts, des dialogues interactifs, des tables rondes ministérielles, des interventions de jeunes et des contributions essentielles de la part d’experts reconnus. Chaque année, il s’agit d’un espace unique et particulièrement fructueux et revivifiant pour les féministes du monde entier. Que vous ayez à modérer une discussion, que vous assistiez à un événement parallèle ou que vous restiez au fait des points de l’agenda grâce aux retransmissions en direct et aux messages quotidiens diffusés sur les médias sociaux, voici ce que vous devez savoir sur la CSW : 

 

Votre guide pour la CSW67

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Les délégués de la 64e session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW) se réunissent dans la salle de l’Assemblée générale au siège des Nations Unies à New York en mars 2020. Les États membres ont adopté une déclaration politique commémorant le 25e anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, juste avant la suspension de la session en raison de l’apparition de la COVID-19. Photo : ONU Femmes/Ryan Brown
Les délégués de la 64e session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW) se réunissent dans la salle de l’Assemblée générale au siège des Nations Unies à New York en mars 2020. Les États membres ont adopté une déclaration politique commémorant le 25e anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, juste avant la suspension de la session en raison de l’apparition de la COVID-19. Photo : ONU Femmes/Ryan Brown

À quand remonte la CSW ?

La première Commission de la condition de la femme remonte à 1947, deux ans à peine après la fondation de l’ONU, année où un groupe d’une quinzaine de femmes représentant des gouvernements du monde entier s’est réuni à New York pour commencer à jeter les bases juridiques internationales de l’égalité des sexes.  

Ces femmes dirigeantes, pionnières, ont lancé des projets visant à sensibiliser le monde entier aux problèmes des femmes et à réformer les lois discriminatoires d’alors. La Commission a par exemple contribué à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme, plaidé pour que le mot « hommes » ne soit pas employé comme synonyme d’humanité et pour un vocabulaire plus inclusif. Elle a préparé les premières conventions internationales sur les droits politiques des femmes, les droits des femmes dans le mariage, le droit à un salaire égal à travail égal, et œuvré pour avancer sur bien d’autres fronts. 

Au cours des décennies qui ont suivi, la Commission a organisé quatre Conférences mondiales sur les femmes, créé plusieurs bureaux des Nations Unies chargés de diverses questions relatives aux droits des femmes – qui ont fusionné pour donner naissance à ONU Femmes en 2011 –, et s’est attachée à placer ces questions au centre des préoccupations liées au développement international.  

Aujourd’hui, la Commission joue un rôle directeur en matière de renforcement, d’approfondissement et d’élargissement du cadre normatif mondial relatif à l’égalité des sexes et de suivi de la mise en œuvre des actions convenues. Pour en savoir plus sur l’histoire, les progrès et les fonctions de la Commission, cliquez ici

Pourquoi la CSW reste-t-elle d’actualité encore aujourd’hui ?

Depuis la création de la CSW, des progrès considérables ont été réalisés pour intégrer l’égalité des sexes dans les courants de pensée et l’action internationale. Pourtant, les femmes et les filles du monde entier continuent d’être accablées de charges disproportionnées, d’être confrontées à des préjugés sexistes et à une discrimination systémique, des barrières qui entravent leur autonomie, limitent leur accès à la justice et les privent de leurs droits fondamentaux.  

À l’échelle mondiale, des siècles nous séparent encore de l’égalité des sexes. Selon diverses estimations, il faudra 286 ans pour combler les lacunes juridiques et supprimer les lois discriminatoires, 140 ans pour que les femmes occupent à égalité avec les hommes des postes de pouvoir et de direction dans le monde du travail, et au moins 40 ans pour parvenir à une représentation paritaire au sein des parlements nationaux. Il était estimé, fin 2022, qu’environ 383 millions de femmes et de filles vivaient dans une pauvreté extrême. Et toutes les 11 minutes, une femme ou une fille est tuée par un membre de sa propre famille.  

Alors que le monde est en proie à de multiples crises qui se juxtaposent – la pandémie de COVID-19, la hausse du coût de la vie, l’intensification des conflits armés et les changements climatiques –, les femmes et les filles en subissent systématiquement les impacts de manière différenciée et disproportionnée. Les femmes, estime-t-on, auraient perdu quelque 800 milliards de dollars US en revenus à cause de la pandémie en 2020, et leur participation sur le marché du travail est bien plus faible qu’elle ne l’était avant la pandémie.  

Avec pour thème cette année la technologie et l’innovation au service de l’autonomisation des femmes et des filles, la CSW67 est un espace privilégié pour faire le point sur les progrès technologiques et veiller à ce que le rythme si rapide de ces progrès ne conduise pas à laisser les femmes et les filles pour compte. Le moment est venu d’adopter une approche de la numérisation centrée sur l’humain et de faire en sorte que les principes féministes d’inclusion et d’intersectionnalité soient des forces guidant aussi l’innovation technologique. 

Il est urgent d’agir pour combler les écarts entre les sexes dans l’accès au numérique, façonner des écosystèmes d’innovation inclusifs, intégrer l’angle du genre dans la conception, le développement et le déploiement de la technologie et de l’innovation, et éliminer la violence basée sur le genre facilitée par l’emploi des outils technologiques actuels. Pour en savoir plus : Comment manœuvrer vers un avenir numérique équitable

Quels sont les points à l’ordre du jour de la CSW67 ?

Pour cette reprise des rencontres de la CSW en face à face (la dernière remontant à 2019), le menu est donc très chargé, tant du côté des séances officielles que de celui des rencontres parallèles. 

La 67e session de la CSW s’ouvrira dans la matinée du 6 mars 2023, les membres du bureau seront élus, puis commenceront les discussions sur la façon dont l’innovation, la technologie et l’éducation à l’ère numérique peuvent et doivent être des outils au service de l’autonomisation des femmes. 

Au cours des journées qui suivront, les rencontres seront axées sur les meilleures pratiques et politiques pour : réduire la fracture numérique entre les sexes, promouvoir l’éducation à l’ère numérique, encourager l’innovation inclusive et le changement technologique pour l’autonomisation des femmes et des filles, et créer des espaces en ligne sûrs et inclusifs. Pour la première fois cette année, la CSW invitera des jeunes à participer pleinement aux dialogues aux côtés des décideuses et décideurs : ainsi, un espace leur sera offert pour que leurs voix soient entendues au plus haut niveau et que les contributions soient prises en compte. Le déroulement des réunions officielles sera bien sûr suspendu pour commémorer la Journée internationale des femmes, le 8 mars.  

Des expertes et experts interviendront, des représentantes et représentants d’organisations non gouvernementales feront des déclarations, et avant que ne s’achève la deuxième semaine, la Commission adoptera une série de conclusions qui serviront de plan directeur pour améliorer la vie des femmes et des filles par le biais de l’innovation, de la technologie et de l’éducation à l’ère numérique. 

Parallèlement à la session de la Commission, les représentantes et représentants des États membres, des entités des Nations Unies et plusieurs ONG prendront part à des centaines de rencontres parallèles axées sur les enjeux critiques de l’égalité des sexes aujourd’hui. Y participeront des conférencières et expertes féministes du monde entier qui couvriront divers sujets, notamment l’utilisation de la technologie et de l’innovation pour améliorer la situation des femmes et des filles, leurs droits numériques et leur accès au numérique, ainsi que la participation des jeunes dans les espaces technologiques, etc.  

ONU Femmes va aussi organiser pendant la quinzaine des rencontres parallèles importantes, notamment :   

La liste complète des rencontres organisées en marge de la CSW67 est disponible ici.