Réponse d’ONU Femmes à la crise du COVID-19

Le FNUAP et ONU Femmes ont distribué plus de 1 300 kits d’hygiène contenant des produits essentiels, tels que du savon et des protections hygiéniques, aux femmes vivant dans des centres de quarantaine et des prisons au Salvador. Ces actions, coordonnées par l’équipe de pays des Nations Unies, ont été menées parallèlement à une campagne numérique de sensibilisation sur les moyens de prévenir l’infection et la transmission du virus. Photo : FNUAP

ONU Femmes a mis en œuvre une réponse rapide et ciblée visant à atténuer l’incidence de la crise du COVID-19 sur les femmes et les filles et à garantir qu’elles bénéficient des mesures de relèvement à long terme.

La réponse d’ONU Femmes au COVID-19 comprend des conseils en matière de politique à suivre ainsi que des interventions, et elle s’inscrit dans le cadre d’un programme plus large mené à l’échelle des Nations Unies. Partout dans le monde, la réponse d’ONU Femmes se concentre sur cinq priorités :

  1. Atténuer et lutter contre la violence basée sur le genre, y compris la violence domestique
  2. Élaborer des plans de protection sociale et de relance économique bénéficiant aux femmes et aux filles
  3. Veiller à ce que les populations soutiennent et appliquent un partage équilibré de la charge de travail en matière de soins
  4. Veiller à ce que les femmes et les filles dirigent et participent à la planification des interventions et à la prise de décisions s’agissant du COVID-19
  5. Tenir compte des questions de genre dans les données et les mécanismes de coordination

Une proposition de programme mondial a été élaborée pour soutenir cette réponse : Mesures sexospécifiques de prévention et de gestion de la pandémie de COVID-19 : de l’intervention d’urgence au relèvement et à la resilience (en anglais) (version en russe).

Atténuer et lutter contre la violence basée sur le genre, y compris la violence domestique

La réponse d’ONU Femmes est axée sur les six domaines suivants :

  • Prévention et sensibilisation
  • Soutien aux évaluations rapides
  • Accès aux services essentiels, y compris les lignes d’assistance et les refuges
  • Violence à l’égard des femmes dans l’espace public
  • Soutien aux groupes de femmes

ONU Femmes supervise ou mène des évaluations rapides de la violence à l’égard des femmes et des filles associée au COVID-19 dans de nombreux pays, dont l’Afrique du Sud, la Bosnie-Herzégovine, l’Égypte, les Fidji, la Jordanie, le Liban, la Libye, le Malawi, le Maroc, la Palestine, les Tonga, la Tunisie et le Vanuatu. Le programme Safe and Fair en Asie-Pacifique fait état d’un risque accru d’exploitation et de violence sexuelles de la part de la police et des gardes armés aux contrôles aux frontières, ainsi que d’une augmentation du risque de violence psychologique pour les travailleuses migrantes ayant perdu leur emploi et ne pouvant plus subvenir aux besoins de leur famille.

ONU Femmes se concentre sur la prévention de la violence ainsi que l’accès aux services essentiels, comme la santé, la justice et le maintien de l’ordre, les services sociaux et les lignes d’assistance, et coordonne ces services afin que les personnes ayant été victimes ou témoins de violences en bénéficient. Au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Libéria, au Mali, au Niger, au Nigéria, en RCA et au Sénégal, ONU Femmes renforce l’accès à des services essentiels et de qualité pour les femmes victimes de violence au cours de la pandémie. ONU Femmes soutient également ses partenaires afin d’améliorer les protocoles d’orientation et de prestation de services, y compris en collaboration avec les forces de l’ordre et les institutions judiciaires en Afrique du Sud, en Bolivie, en Équateur, au Soudan, à Trinité-et-Tobago et au Vanuatu.

Élaborer des plans de protection sociale et de relance économique bénéficiant aux femmes et aux filles

L’action d’ONU Femmes porte sur quatre domaines :

  • Appui aux évaluations et promotion des politiques visant à favoriser l’élaboration de réponses politiques adaptées
  • Soutien aux entreprises appartenant à des femmes
  • Mobilisation du secteur privé
  • Procédures d’approvisionnement sensibles aux questions de genre

Partout dans le monde, ONU Femmes soutient déjà des entreprises appartenant à des femmes. Dans les États arabes, en Amérique latine et dans les Caraïbes, ONU Femmes se focalise sur les secteurs économiques affectés par le COVID-19 qui emploient des femmes, notamment ceux du tourisme et de l’hôtellerie. Grâce à la formulation de lignes directrices et au renforcement des capacités, s’agissant du développement d’outils et de plans, ONU Femmes s’efforce d’atténuer les risques et l’incidence de l’épidémie dans le secteur informel.

En Afrique du Sud, ONU Femmes propose une série de cours virtuels dans des salles de classe en ligne, avec des partenaires tels que Google et MTN. Cette structure virtuelle aide 4 500 entreprises appartenant à des femmes à demander et percevoir les fonds de relance gouvernementaux.

En Géorgie, ONU Femmes a organisé, en partenariat avec une organisation non gouvernementale, des entretiens avec plus de 80 femmes propriétaires de petites entreprises, principalement dans le secteur agricole et dans les communautés rurales, sur l’impact du COVID-19.

ONU Femmes récolte également des fonds, des fournitures essentielles et de la nourriture pour soulager les personnes dans le besoin. Au Sénégal, ONU Femmes achète du riz aux femmes productrices, que le gouvernement redistribue aux familles vulnérables recevant des fonds en espèces tous les mois. Au Liban, ONU Femmes s’appuie sur les programmes de travail contre rémunération et d’emploi pour offrir des transferts de fonds inconditionnels. Dans les camps de réfugiés jordaniens, ONU Femmes travaille avec le Programme alimentaire mondial (PAM) pour mener des interventions directes avec des espèces grâce à la technologie blockchain et à la plateforme OneCard.

Veiller à ce que les populations soutiennent et appliquent un partage équilibré de la charge de travail en matière de soins

S’agissant de cette question, les travaux d’ONU Femmes s’articulent autour de trois axes clés :

  • Soutien aux évaluations des besoins et à l’élaboration de politiques publiques adaptées
  • Soutien aux personnes responsable des soins, y compris les travailleurs domestiques
  • Campagnes de modification des comportements

En Argentine, une enquête en ligne sur la charge des soins et le travail à distance a été menée conjointement avec l’Organisation internationale du Travail afin de recueillir des contributions relatives aux stratégies et politiques publiques. En Équateur, en partenariat avec le PNUD, les transferts d’argent destinés aux femmes sont effectués sous forme de « rémunération contre travail », à l’aide de la base de données sur la prestation d’aide sociale du Ministère de l’Inclusion. Au Salvador, des subventions spéciales de soutien aux femmes fournissant des services de soins non rémunérés en réponse au COVID-19 sont en cours d’élaboration.

Il est urgent de modifier les normes sociales pour favoriser une répartition équitable des responsabilités en matière de soins dans le contexte actuel de confinement. La campagne #HeForSheAtHome incite les hommes et les garçons à contribuer à équilibrer le fardeau des soins dans leurs foyers. ONU Femmes Maroc s’emploie à encourager les hommes et les garçons à s’acquitter, au même titre que les femmes, des tâches domestiques et relatives à la garde d’enfants, y compris l’éducation de ceux-ci. ONU Femmes Malawi apporte son soutien à la sensibilisation des influenceurs, des réseaux de jeunes et des leaders religieux et traditionnels sur le COVID-19, et travaille sur les pratiques culturelles susceptibles d’avoir une incidence sur la propagation de la maladie. ONU Femmes Liban va lancer avec le PNUD une campagne conjointe de sensibilisation sur les normes sociales, le partage de la charge des soins et la lutte contre la violence domestique. En Amérique latine, la campagne CaringForWork, menée en partenariat avec l’OPS, l’OMS et l’OIT vise à accroître la visibilité des femmes responsables de tâches relatives à la santé et aux soins.

Veiller à ce que les femmes et les filles touchées par le COVID-19 dirigent et participent à la prise de décisions

Ici, les travaux d’ONU Femmes se concentrent sur quatre domaines clés :

  • Rassemblement des dirigeants et décideurs pour défendre le caractère essentiel du leadership des femmes dans la réponse
  • Soutien aux organisations de femmes et aux femmes intervenant en première ligne dans la réponse
  • Soutien aux femmes vivant avec le VIH
  • Campagnes de sensibilisation et mobilisation sociale

Grâce au Fonds pour les femmes, la paix et l’action humanitaire d’ONU Femmes, à l’Initiative Spotlight et au Fonds d’affectation spéciale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, les organisations de femmes continueront d’être soutenues. Ce soutien sera par ailleurs élargi et adapté aux nouvelles réalités marquées par les restrictions de mouvements et d’accès en raison du COVID-19. Une vaste série de consultations avec des organisations de la société civile de la région Europe et Asie centrale, couvrant 18 pays et territoires de programme et impliquant 128 organisations de femmes, permet la formulation de recommandations concrètes en matière de politiques. Au Bangladesh, des agents spécialistes des questions de genre travaillant dans 12 camps s’efforcent de soutenir les activités de préparation et d’intervention face au COVID-19, aux cyclones et à la mousson, et d’apporter une aide plus large pour les cas de violence basée sur le genre, entre autres questions de protection.  Au Myanmar, ONU Femmes mobilise, autonomise et équipe les organisations de femmes, en particulier les femmes rohingyas ayant suivi le Programme de leadership de genre de Rakhine, afin d’informer et de sensibiliser la communauté sur la prévention et la réponse au COVID-19. Au Népal, ONU Femmes a réuni 17 dirigeants représentant des organisations et réseaux de femmes et de groupes marginalisés, notamment ceux d’organisations s’occupant des personnes en situation de handicap, la communauté LGBTI et les femmes dalits, venant des sept provinces du Népal, pour recenser les nouvelles problématiques et les porter, d’une seule voix, à l’attention du gouvernement et de l’équipe de pays humanitaire. À Gaza et en Cisjordanie, en Palestine, une plateforme rassemblant plus de 30 partenaires et organisations de femmes a été créée afin de favoriser le partage de l’information et de faire davantage entendre la voix des organisations de femmes dans les processus humanitaires, en particulier en ce qui concerne les plans de préparation et d’intervention face au COVID-19. 

Tenir compte des questions de genre dans les données et les mécanismes de coordination

ONU Femmes apporte un soutien technique direct aux gouvernements et aux partenaires des Nations Unies pour s’assurer que les stratégies nationales d’intervention répondent aux besoins des femmes et des filles. Au Liban, ONU Femmes travaille avec l’OMS pour appuyer la protection et le déploiement de mesures tenant compte du genre et soutient la réponse nationale du Gouvernement. Des experts des questions de genre sont déployés pour contribuer à l’élaboration de la réponse du gouvernement tunisien au COVID-19. Au Timor-Leste, ONU Femmes fournit une assistance technique aux ministères sectoriels afin de veiller à ce que l’état d’urgence inclue la protection et les questions de genre. Au Viet Nam, ONU Femmes et l’UNICEF soutiennent le Ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales en vue de l’élaboration de codes de conduite et de mesures de protection pour les femmes et les enfants dans les centres de quarantaine mis en place dans le cadre de l’épidémie de COVID-19. Au Paraguay, le PNUD, l’UNICEF, le FNUAP et ONU Femmes fournissent conjointement des services consultatifs au Ministère de la Femme. ONU Femmes en Jordanie a élaboré, conjointement avec la Commission nationale jordanienne pour les femmes, un document d’orientation sur l’intégration des questions de genre dans la préparation, la planification et la réponse au COVID-19.