Accès à la justice

L'épidémie de VIH/sida amplifie les violations des droits fondamentaux des femmes et accroît leur vulnérabilité au VIH/sida. Leurs droits en matière de santé sexuelle et de la procréation peuvent ne pas être protégés de manière adéquate. Des mesures visant à s'attaquer aux liens entre la violence basée sur le genre et le VIH/sida peuvent faire défaut. Lorsque les femmes ne peuvent pas revendiquer leurs droits à l'héritage et à la propriété, elles peuvent perdre les terres et le logement indispensables à leur survie, comme cela arrive lorsque les hommes de leur famille meurent du sida. La législation ou son absence, des pratiques juridiques et coutumières injustes, des services juridiques insuffisants et le manque de prise de conscience de leurs droits sont tous des facteurs qui peuvent dissuader les femmes touchées par le VIH/sida de demander justice et les empêcher d'accéder à la justice. Les lois pénales peuvent empêcher les femmes de se protéger contre le VIH/sida, de suivre un traitement et de se faire soigner.

Nos solutions

L'une des principales stratégies d'ONU Femmes pour étendre l'accès des femmes à la justice consiste à promouvoir l'autonomisation juridique des femmes qui vivent avec les VIH/sida et en souffrent, notamment par le biais de nouveaux services, connaissances et compétences. Par exemple, en Afrique subsaharienne, un partenariat avec l'Agence canadienne de développement international a permis d'octroyer de petites subventions à 20 initiatives locales variées en faveur des droits des femmes à la propriété et à l'héritage. Grâce à ce projet, plus de 650 dirigeants communautaires, 650 auxiliaires juridiques et 9000 membres de la communauté de neuf pays ont reçu une formation et été sensibilisés au respect des droits des femmes à la propriété et à l'héritage selon le droit constitutionnel et coutumier, dans des domaines tels que l'enregistrement des titres de propriété foncière, la planification de la succession et la rédaction de testaments. Ces efforts ont participé à l'augmentation de l'accessibilité et de la disponibilité des services juridiques et ils ont contribué à familiariser les femmes aux droits que leur reconnaît la loi.

Au Zimbabwe, Women and Law in Southern Africa Research and Education Trust (la Société pour la recherche et l'éducation relatives aux femmes et au droit en Afrique australe), partenaire d'ONU Femmes, gère des centres mobiles d'aide juridique qui se rendent dans des zones rurales et urbaines marginalisées afin d'atteindre des femmes frappées par le VIH/sida qui ne connaissent que très mal la législation et ne peuvent pas se permettre de faire appel à une aide juridique. Ces centres les aident à comprendre leurs droits et à acquérir des compétences capitales telles que la manière de rédiger et d'enregistrer un testament. Pour accroître encore cette action de sensibilisation, 18 cercles d'autonomisation rassemblent régulièrement les femmes afin qu'elles se soutiennent mutuellement par le partage des leçons qu'elles ont acquises. Et enfin, des bureaux d'aide spécialisée sont désormais à la disposition des femmes qui se rendent à la Haute Cour de justice et au tribunal de première instance à Harare.

En Tanzanie, l'Organisation pour le développement des femmes massaï a appris aux autorités cadastrales de cinq villages à mettre les documents cadastraux à la disposition des femmes. À ce jour, 500 femmes ont demandé des titres fonciers à leur nom. Dans un même village, 200 parcelles de terres ont été attribuées à des femmes.

Dans le cadre de l'amélioration générale de l'accès des femmes aux prises avec le VIH/sida à la justice, ONU Femmes aide les pays à renforcer leurs capacités d'intégration de cette question dans les mesures adoptées pour appliquer la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDEF). Par exemple, en Indonésie, la formation des dirigeantes séropositives relative à la Convention a aidé les activistes à exposer les perspectives de genre dans le cadre de la révision de la planification nationale concernant le VIH/sida. Grâce à cela, le Plan d'action et de stratégie national sur le VIH et le sida 2010-2014 de l'Indonésie met l'accent sur les femmes et insiste sur le rôle des hommes dans la lutte contre le sida, notamment en matière de soins. Le rapport suivant de l'Indonésie adressé au Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes a fourni des données sur les femmes et le VIH/sida ainsi que des informations sur la stigmatisation, la prévention, le traitement et les connaissances relatives au VIH/sida.