Clôture du Forum des parties prenantes : les gouvernements appelés à s’engager pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles

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« Le moment est venu pour les gouvernements de traduire les promesses internationales en mesures nationales concrètes. Nous devons toutes et tous faire davantage pour protéger les femmes et prévenir cette violation généralisée des droits humains, mais les gouvernements et les dirigeants doivent montrer l'exemple » a déclaré Michelle Bachelet, Secrétaire générale adjointe et Directrice exécutive d'ONU Femmes, lors de la session de clôture du Forum des parties prenantes sur la prévention et l'élimination de la violence à l'égard des femmes, organisé au Siège des Nations Unies les 13 et 14 décembre 2012.

Les États membres, la société civile, les entités des Nations Unies et le secteur privé se sont rencontrés pendant deux jours à New York pour examiner le travail normatif existant ainsi que pour favoriser le dialogue, constituer des alliances et sensibiliser sur les engagements et normes existantes en matière d'élimination de la violence à l'égard des femmes, en préparation de la 57e session de la Commission de la condition de la femme (CSW57).

« Tout ce que nous avons entendu au cours de ces deux jours nous dit que nous pouvons parvenir à un consensus et que cela devrait nous aider à atteindre les conclusions acceptées et à assurer le succès de la prochaine session de la CSW » a indiqué Marjon V. Kamara, Présidente de la Commission de la condition de la femme. « Mais nous avons également entendu ici que le plus grand succès résidera dans la manière dont ces conclusions et la législation existante influeront en fin de compte sur la vie des femmes ».

Les diverses tables rondes organisées dans cadre de la réunion ont traité de la manière de prévenir et d'éliminer la violence selon des perspectives différentes, entre autres en examinant les engagements mondiaux existants et en assurant le leadership, la coordination et les ressources nécessaires. Elles se sont également focalisées sur les stratégies de prévention ayant porté leurs fruits ainsi que sur l'identification des meilleurs politiques et services mis en place à travers le monde.

Les participants ont souligné le besoin de renforcer les normes et standards pour prévenir et lutter contre toutes les formes de violences à l'égard des femmes et des filles, aux niveaux mondial, régional et national - ainsi que la nécessité de leur mise en œuvre. Ils ont également souligné qu'il était important d'élargir et de renforcer les institutions, mécanismes et outils - de même que les capacités - nécessaires à cet effet.

Mme Bachelet a annoncé que 12 pays ont déjà rejoint l'initiative ENGAGEONS-NOUS récemment lancée par ONU Femmes, qui demande instamment aux Chefs d'État et de gouvernement de prendre de nouveaux engagements concrets en vue de mettre fin à la violence à l'égard des femmes et des filles. L'initiative a été lancée le 25 novembre, et encouragera les pays à poursuivre leurs engagements d'ici à la CSW57, qui aura lieu en mars 2013.

La réunion a également comporté un Forum des survivantes de la violence qui sont devenues des militantes efficaces dans le domaine de la lutte contre la violence domestique, les agressions sexuelles sur les enfants, la violence liée aux conflits, ce qu'on appelle les « crimes d'honneur », ainsi que les viols et la traite des êtres humains. Parmi les nombreux témoignages particulièrement forts entendus sur cette question, un message puissant a été lancé à l'adresse des décideurs politiques, afin qu'ils tiennent compte des voix des femmes dans l'élaboration et l'application des politiques.

« Je remercie ONU Femmes d'avoir eu l'idée novatrice de laisser s'exprimer ces rescapées à la faveur de cette table ronde » a commenté Autumn Burris, originaire des États-Unis, qui a été victime d'agression sexuelle, de viol, du travail sexuel et de la violence domestique. Cette dernière a appelé à la mise en place de davantage de programmes et services tenant compte de l'expérience des rescapées, ainsi qu'à une meilleure coordination entre les gouvernements et les ONG ».

« Il n'y a rien de plus réel et de plus profond que d'écouter les femmes rescapées de la violence, dont les histoires nous incitent à défendre la justice et les droits humains, et à faire davantage pour prévenir, lutter et mettre fin à la violence à l'égard des femmes » a affirmé Mme Bachelet dans ses remarques de conclusion. « Nous avons brisé le silence, et les pays ont désormais mis en place de nombreuses lois, politiques et programmes… Mais ce n'est pas suffisant, puisqu'il ne se passe pas une journée sans que nous entendions parler de cas horribles de poursuite de la violence, qui est la manifestation la plus cruelle de la discrimination à l'égard des femmes ».

Ce Forum des parties prenantes faisait partie du processus préparatoire de la CSW57, qui mettra l'accent cette année sur le thème prioritaire de « l'Élimination et la prévention de toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des filles ».

Mme Bachelet a souligné que la CSW devait faire l'objet d'une participation inclusive, et indiqué que les conclusions qui y seront adoptées doivent également traiter de la question de la violence sexuelle en période de conflit. Elle a précisé en outre que ces conclusions doivent servir de pierre angulaire pour les discussions sur la question qui auront lieu dans le cadre du G8 l'an prochain.

« Les attentes sont grandes, et il est légitime qu'elles le soient. Dans certains pays, jusqu'à 7 femmes sur 10 seront battues, violées, abusées ou mutilées au cours de leur existence. Une crise d'une telle proportion ne nécessite rien de moins que la plus haute attention des dirigeants mondiaux. Il ne pourra y avoir ni paix, ni progrès tant que les femmes continuent de vivre dans la peur de la violence » a conclu Mme Bachelet.

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