Faits et chiffres : Les femmes, la paix et la sécurité
Sur cette page :
- Désarmement et dépenses militaires
- La pandémie de COVID-19 et les femmes et la paix et la sécurité
- Reprise économique et accès aux ressources
- Participation active des femmes dans les processus de paix
- Gouvernance et participation politique des femmes
- Opérations de paix et de maintien de la paix relatives aux questions de genre
- Leadership et connaissances sur la problématiques hommes-femmes dans les opérations sur le terrain de l’ONU
- Promotion et protection des droits des femmes et des jeunes filles
- Financement du programme pour les femmes et la paix et la sécurité
- Stratégies nationales et régionales pour faire progresser la paix et la sécurité des femmes
- Travaux du Conseil de sécurité sur les femmes et la paix et la sécurité
Désarmement et dépenses militaires
- Les dépenses militaires du monde entier ont atteint environ 2 mille milliards de dollars en 2020, une augmentation de 2,6 % par rapport à 2019. Elles ont atteint une moyenne mondiale de 2,4 % du PIB, la part la plus importante depuis 2009 [1].
- Généralement, les pays touchés par des conflits dépensent deux à trois fois plus dans le domaine de la défense qu’en santé alors que dans les pays plus stables [2], c’est l’inverse qui se produit.
- En 2017, les dépenses militaires ont été le principal contributeur (37 %) du coût économique mondial de la violence et ont été estimées à 14,7 mille milliards de dollars [3].
- On estime que le coût de mise à disposition des services de base d’eau, des installations sanitaires et d’hygiène aux populations non desservies, d’une éducation primaire universelle et de premier cycle du secondaire pour tous, et de l’élimination de l’extrême pauvreté et de la faim coûterait seulement 2 %, 6 % et 13 % des dépenses militaires mondiales respectivement [4].
- D’après une étude récente analysant les données de 153 pays de 1990 à 2019, dans les pays avec des niveaux de vie moins élevés et des niveaux de démocratie plus faibles, il existe une forte corrélation entre militarisation et inégalité de genre [5].
- Des recherches démontrent que dans les pays comptant plus de femmes dans les instances gouvernementales législatives et exécutives, les dépenses consacrées à la défense sont moins importantes et celles à la dimension sociale sont plus élevées [6].
- On estime que les coûts annuels directs et indirects d’approvisionnement en services de contraception modernes pour répondre aux besoins de toutes les femmes et jeunes filles des pays en développement coûteraient 12 milliards de dollars ou juste 0,6 % des dépenses militaires du monde entier de 2020 [7].
- Seuls 39 % des plans d’action nationaux relatifs aux femmes, à la paix et à la sécurité adoptés jusqu’en 2020 faisaient mention des problématiques liées aux armes [8].
- Seules 4 des 10 résolutions du Conseil de sécurité sur les femmes et la paix et la sécurité abordent les dépenses militaires et relatives aux armes [2106 (2013), 2122 (2013), 2242 (2015), 2467 (2019)] et seulement sous l’angle des petites armes, des armes légères et du Traité sur le commerce des armes [9].
- Lors des débats annuels sur les résolutions du Conseil de sécurité sur les femmes et la paix et la sécurité, moins de 15 % des orateurs représentant les États membres ou les blocs régionaux font référence aux contrôles des armes ou au désarmement [10].
- La faible représentation des femmes dans les forums multilatéraux traitant du contrôle et de la non-prolifération des armes a été largement documentée, atteignant en moyenne entre 20 et 35 % [11].
- Des données de l’Organisation internationale du Travail démontrent que les pays qui dépensent relativement plus dans le domaine militaire sont considérablement moins susceptibles d’adopter des mesures de protection sociale bénéficiant aux enfants et familles ou aux fonctions relatives à la maternité ou parentales [12].
- Des recherches ont montré que des mesures politiques prises dans le cadre de la COVID et visant la violence faite aux femmes et les services de soins non rémunérés avaient moins de chance d’être adoptées dans les pays touchés par un conflit et dans ceux qui dépensent relativement plus dans le domaine militaire [13].
La pandémie de COVID-19 et les femmes et la paix et la sécurité
- L’Organisation des Nations Unies a averti sur la pandémie fantôme que représente la violence conjugale depuis le début des confinements dans le monde entier à la suite de la COVID-19, et sur l’augmentation considérable des violences conjugales faites aux femmes et aux jeunes filles. De nombreux pays ont relevé une augmentation brusque et immédiate des cas et des demandes d’assistance, avec des augmentations allant de 20 à 100 % dans la plupart des cas. Dans une enquête auprès de 850 réfugiés et femmes déplacées à l’intérieur de leur propre pays dans 15 pays d’Afrique, 73 % ont signalé une augmentation s’agissant de la violence conjugale [14].
- Parmi plus de 3 100 mesures politiques prises pour réagir aux conséquences de la COVID-19 dans 219 pays et territoires, seules 42 % tiennent compte de la problématique hommes-femmes. Une proportion semblable apparaît dans les pays touchés par un conflit [15].
- Parmi les 1 700 mesures politiques prises pour réagir à la COVID-19 et relatives à la protection sociale ou au marché professionnel, seules 23 % visaient la sécurité économique des femmes ou apportaient un appui aux services de soins non rémunérés [16].
- Les femmes représentaient seulement 25 % des équipes spéciales contre la COVID-19 dans 36 pays en conflit et sortant d’une période de conflit lorsque des données étaient disponibles [17].
- Dans le cadre des mesures prises pour réagir à la pandémie de COVID-19, plusieurs pays ont lancé des mesures de protection sociale, notamment pour ce qui est du chômage, de la protection des revenus et des aides sociales pour les familles et les enfants. Les recherches ont montré qu’en moyenne les pays touchés par des conflits adoptaient deux fois moins de mesures de protection sociale en 2020 (4 politiques en moyenne) que les pays qui ne sont pas catégorisés comme touchés par un conflit (qui ont adopté 8 politiques de cette nature en moyenne) [18].
Reprise économique et accès aux ressources
- Des recherches démontrent que dans des pays fragiles et touchés par les conflits, seules 44 % des femmes sont susceptibles d’être payées pour leur travail, par rapport aux 66 % des hommes de ces pays [19].
- Dans les pays sortant d’une période de conflit, environ quatre femmes sur cinq sont rémunérées faiblement dans le secteur de l’agriculture et jouissent de peu de protections juridiques. Les mesures de distanciation sociale obligatoire durant la pandémie de COVID-19 ont fait qu’il était difficile pour les femmes de vendre leurs produits sur le marché. Les femmes ont pris la charge de tâches domestiques et de responsabilités d’aidants plus lourds, et leurs pertes de revenus ont entravé leur capacité à acheter des graines et d’autres matériaux pour la saison de plantation à venir [20].
- Dans le cadre des mesures prises pour faire face à la COVID-19, seuls trois pays fragiles ont adopté des mesures pour venir appuyer les travaux de soins non rémunérés. On s’attend continuellement à ce que les services de soin apportés par les femmes soient le filet de sécurité résistant à tout et pouvant amortir les coûts provoqués par les guerres, les désastres ou les pandémies au détriment de leurs propres aspirations économiques ou de leur participation à la vie publique [21].
Participation active des femmes dans les processus de paix
- Entre 1992 et 2019, les femmes représentaient, en moyenne, seulement 13 % des négociateurs, 6 % des médiateurs et 6 % des signataires dans les principaux processus de paix du monde entier. Environ 7 processus de paix sur 10 n’incluaient aucune médiatrice ou femme signataire [22].
- Parmi les quatre processus de paix menés ou co-dirigés par l’Organisation des Nations Unies en 2020, deux l’étaient par des médiatrices. L’ensemble de ces processus ont été menés à bien en consultant la société civile et ont reçu une expertise relative à la problématique hommes-femmes [23].
- En 2020, les femmes ont représenté 23 % des délégations parties aux conflits dans les processus de pays appuyés par l’ONU, une part qui aurait été plus faible sans les mesures prises de manière constante par l’ONU.
- Le pourcentage des accords de paix avec des dispositions relatives au genre était de 28,6 % en 2020, ce qui est demeuré bien inférieur au pic de 37,1 % en 2015 [24].
- Des recherches ont montré que les accords de paix citant les femmes, jeunes filles ou le genre surviennent souvent à l’étape d’accord global. Aucun des accords de cessez-le-feu atteints entre 2018-2020 n’a inclus des dispositions relatives aux problématiques hommes-femmes ou à l’interdiction de la violence sexuelle [25].
Gouvernance et participation politique des femmes
- Dans le monde entier, seuls 25,5 % des parlementaires nationaux sont des femmes. Dans les pays en conflit ou sortant d’un conflit, la représentation des femmes dans les parlements est encore plus faible à juste 18,9 % en 2020 [26].
- En 2020, les femmes représentaient, au niveau mondial, 36,3 % des postes élus au niveau local et 25,9 % dans les pays touchés par un conflit [27].
- En 2020, les femmes ont offert leurs services en tant que cheffes d’État ou de gouvernement dans seulement 22 pays dans le monde [28].
- La participation des femmes dans l’administration publique dans les pays fragiles et touchés par des conflits est en moyenne de 23 %, moins de la moitié que dans les autres pays [29].
- La représentation des femmes parlementaires dans les pays en conflit ou sortant d’un conflit avec des quotas législatifs est deux fois plus importante que dans les pays ne disposant pas de ces quotas : 23,3 % avec des quotas par rapport aux 11,6 % sans en 2020 [30].
- En 2020, la représentation des femmes dans les gouvernements locaux des pays en conflit ou sortant d’un conflit avec des quotas législatifs relatifs au genre était de 27,5 %, par rapport aux 11 % des pays où des quotas ne sont pas appliqués [31].
- En janvier 2021, les femmes ne représentaient que 21,9 % des ministres du monde entier, et seulement 19,2 % dans les pays en conflit ou sortant d’un conflit [32].
Opérations de paix et de maintien de la paix relatives aux questions de genre
- En décembre 2020, l’Organisation des Nations Unies a dépassé les objectifs de 2020 fixés dans la stratégie de parité entre les sexes, mais a pris du retard pour ce qui est des forces militaires. Les femmes représentaient :
- 18,7 % des observateurs militaires et des officiers d’état-major par rapport aux 17 % ciblés ;
- 29,1 % des agents de police individuels par rapport aux 22 % ciblés ;
- 13,7 % des unités de police formées par rapport aux 10 % ciblés ;
- 34 % du personnel de justice et pénitentiaire fournis par le gouvernement par rapport aux 27 % ciblés ;
- 5,2 % des troupes militaires par rapport aux 6,5 % ciblés [33].
- Au 31 décembre 2020, trois femmes occupaient les postes militaires les plus élevés dans le domaine et quatre femmes menaient des composantes de police de l’Organisation des Nations Unies, un chiffre record de femmes servant dans des postes hautement gradés de l’Organisation [34].
- Si l’on prend en compte le rythme des changements opérés ces 10 dernières années, il pourra falloir encore 30 ans pour atteindre la parité hommes-femmes dans les troupes militaires, 12 ans pour les unités de police constituées, 8 ans pour les officiers de police individuels et 7 ans pour les observateurs militaires et les officiers d’état-major, en prenant en compte tous les autres facteurs [35].
- Dans les résolutions renouvelant les mandats de maintien de la paix, le Conseil de sécurité a ajouté les considérations d’égalité entre les sexes à la demande de soutien à la réforme des forces de sécurité et de défense dans seulement 4 situations propres à chaque pays sur 11 [36].
- En 2020, 17 % des allégations totales d’exploitation sexuelle et d’abus reçues dans le système des Nations Unies impliquaient le personnel des opérations de paix et des missions politiques spéciales. 70 % des 66 allégations signalées étaient relatives à la MINUSCA et MONUSCO, une proportion similaire à celles de 2018 et 2019 [37].
Leadership et connaissances sur la problématiques hommes-femmes dans les opérations sur le terrain de l’ONU
- En février 2021, les femmes représentaient 48 % des chefs de mission et chefs adjoints, une augmentation considérable par rapport aux 20 % de 2015 [38].
- Des 13 missions de maintien de la paix actuelles, 8 comptent des groupes de parité entre les sexes avec un total de 52 conseillers et spécialistes en matière de genre, mais seulement 4 d’entre eux sont à un niveau senior (P5) [39]. Il y avait 15 conseillers en matière de genre dans la police des Nations Unies, et 4 dans les composantes militaires.
- Au 31 décembre 2020, dans 19 missions politiques spéciales, il y a eu 146 employés impliqués pour apporter des connaissances et un appui sur la problématique hommes-femmes. Un quart des missions politiques spéciales disposait d’un conseiller spécialiste en problématique hommes-femmes de haut niveau (P5) [40].
Promotion et protection des droits des femmes et des jeunes filles
- L’Organisation des Nations Unies a signalé 2 500 cas vérifiés de violence sexuelle dans les situations de conflit, commis dans la plupart des cas contre les femmes et les jeunes filles, dans 18 pays en 2020 [41].
- En 2020, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a vérifié 35 cas d’assassinat de défenseuses des droits humains, de journalistes et syndicalistes dans 7 pays touchés par un conflit avec des données dépassant les nombres signalés pour 2019 et 2018 [42].
- En 2020, près de 100 millions de personnes ont été confrontées à l’insécurité alimentaire, une augmentation vertigineuse par rapport aux 77 millions de 2019 [43].
- Parmi les victimes de trafic dans le monde entier, 5 personnes sur 10 sont des femmes adultes et 2 sur 10 sont des petites filles [44].
- Les évolutions de la participation des femmes au sein du leadership des interventions humanitaires dans les contextes de déplacements internes et de réfugiés ont ralenti. D’après le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le nombre de situations signalant soit des niveaux accrus ou stables de leadership féminin a chuté de plus de la moitié (56 %) en 2019 à moins de la moitié (48 %) en 2020 [45].
- L’évaluation humanitaire inter-agences sur l’égalité des sexes et l’émancipation des femmes a identifié le manque de représentation des organisations menées par des femmes comme une lacune dans la prise de décision humanitaire. Toutefois, une évolution remarquable s’est produite depuis 2017, notamment une légère hausse des consultations auprès des femmes et de la participation des organisations locales menées par des femmes dans la création et la planification du cycle des programmes d’action humanitaire [46].
Financement du programme pour les femmes et la paix et la sécurité
- En 2020, le Fonds pour la consolidation de la paix a approuvé des investissements à hauteur de 173 millions de dollars dans 41 contextes et a alloué 40 % pour l’égalité des genres et l’émancipation des femmes, la même part que les deux années précédentes [47].
- En 2020, le Fonds pour la consolidation de la paix a alloué plus de 19 millions de dollars à la protection des femmes et jeunes constructrices de la paix et des défenseuses des droits humains. Presque la moitié de cette quantité a été consacrée à l’appui aux droits des défenseurs LGBTQI par le biais de l’Initiative de promotion des jeunes et de l’égalité des genres du Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix [48].
- Depuis son lancement en 2016, le Fonds pour les femmes, la paix et l’action humanitaire a financé et soutenu la capacité de plus de 420 organisations de la société civile locales et citoyennes menées par des femmes et œuvrant avec elles dans 26 pays touchés par la crise dans le monde entier [49].
- L’aide bilatérale aux contextes fragiles et touchés par les conflits a continué à augmenter, atteignant 47,2 milliards de dollars en 2019. De cette aide, 20,6 milliards de dollars (44 %) ont été attribués pour appuyer l’égalité des genres et l’émancipation des femmes [50].
- En 2019, 5,6 % (2,7 milliards de dollars) de l’aide bilatérale a été consacrée aux programmes d’égalité des genres en tant qu’objectif principal, maintenant une proportion similaire depuis 2010 [51].
- L’aide bilatérale soutenant les organisations et mouvements féministes, dirigées par les femmes et de défense des droits des femmes dans les pays fragiles ou touchés par un conflit est demeurée faible, à seulement 0,4 % (179 millions de dollars) en 2019, et stagnante depuis 2010. Seuls 18 millions de dollars ont été perçus par les organisations des droits de femmes basées dans des pays fragiles et touchés par des conflits, et les groupes travaillant à des formes convergentes de marginalisation bénéficient d’encore moins de financement [52].
- En 2020, sur les 847,1 millions de dollars attribués par le Fonds central de secours pour fournir une aide humanitaire, 147,8 millions de dollars (17,5 %) ont été consacrés à des projets devant contribuer à l’égalité des genres, notamment à travers les différents groupes d’âge. Une quantité supplémentaire de 349,4 millions de dollars (41,4 %) ont été fournis à des projets devant contribuer à l’égalité des genres, mais sans prendre en compte les groupes d’âge [53].
- En 2020, le fonds de financement commun a attribué 586 millions de dollars (64,5 %) à des projets devant contribuer à l’égalité des genres, en prenant notamment en compte les différents groupes d’âge. Ce même fonds a attribué 230 millions de dollars à des projets devant contribuer à l’égalité des genres, mais sans prendre en compte les groupes d’âge, notamment 34 millions de dollars attribués au programme de violence fondée sur le genre [54].
- 73 % des 30,8 millions de dollars attribués par le deuxième appel du Fonds d’affectation spéciale de réponse et de relèvement face à la COVID-19 du Secrétaire général de l’ONU ont contribué à l’égalité des genres [55].
- Certaines entités de l’ONU ont augmenté leurs dépenses générales dans le domaine de l’égalité des genres. En 2020, le Programme des Nations Unies pour le développement a attribué 2,84 milliards de dollars (63 % des dépenses annuelles totales) aux programmes ou projets contribuant à l’égalité des genres, desquels 316 millions de dollars (7 % des dépenses totales annuelles) ont été consacrés à la promotion de l’égalité des genres et à l’émancipation des femmes en tant qu’objectif premier. L’UNICEF a attribué 3,05 milliards de dollars (56 % des dépenses totales annuelles) à des programmes ou projets contribuant à l’égalité des genres, avec 924 millions de dollars (17 % des dépenses annuelles totales) à des projets promouvant l’égalité des genres en tant qu’objectif principal [56].
- Le Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix s’est engagé à consacrer au moins 17 % du budget ordinaire pluriannuel à des initiatives consacrées à l’émancipation des femmes et à faire progresser le rôle crucial des femmes dans la prévention des conflits, et a aussi consacré une nouvelle quantité de 3 millions de dollars dans le domaine des femmes, de la paix et de la sécurité [57].
- En 2020, les dépenses totales d’ONU-Femmes dans les programmes consacrés à la paix, la sécurité et aux interventions humanitaires se sont élevées à 105,52 millions de dollars dans 77 pays, par rapport aux 65 pays de 2019 [58].
Stratégies nationales et régionales pour faire progresser la paix et la sécurité des femmes
- En août 2021, 98 pays et territoires (50 % des États membres de l’Organisation des Nations Unies) ont adopté des plans d’action nationaux sur les femmes et la paix et la sécurité, et 12 organisations régionales disposaient de stratégies régionales ou plans mis en place. 86 % des plans d’action national disposent d’indicateurs de suivi pour contrôler les évolutions [59].
- Le Pacte sur les femmes, la paix, la sécurité et l’action humanitaire (FPS-AH) a été lancé lors du Forum Génération Égalité de Mexico qui a eu lieu le 2 juillet 2021. En octobre 2021, 153 signataires, dont des États membres, des organisations régionales, des entités de l’ONU, le secteur privé, la société civile et le milieu universitaire, ont approuvé le préambule du pacte et les actions cadres en investissant dans au moins une des actions proposées [60].
- Depuis sa fondation en 2016, le Réseau des points focaux Femmes, paix et sécurité a continué de guider et de défendre la mise en œuvre accélérée du programme pour les femmes, la paix et la sécurité parmi les États membres et les organisations régionales. Le réseau, actuellement présidé par le Canada et l’Uruguay, comprend désormais 89 membres [61].
- Depuis que la résolution que le Conseil de sécurité (2015) a demandée à ce que soit intégré le programme femmes, paix et sécurité dans les efforts pour lutter contre l’extrémisme et le terrorisme violents, il y a eu une augmentation considérable des recommandations relatives au genre faites aux États membres par la Direction exécutive du Comité de lutte contre le terrorisme [62].
Travaux du Conseil de sécurité sur les femmes et la paix et la sécurité
- Depuis 2000, le Conseil de sécurité a adopté un total de 10 résolutions consacrées aux femmes et à la paix et à la sécurité : les résolutions 1325 (2000), 1820 (2008),1888 (2009), 1889 (2009), 1960 (2010), 2106 (2013), 2122 (2013), 2242 (2015), 2467 (2019) et 2493 (2019) [63].
- En 2020, le pourcentage des résolutions du Conseil de sécurité faisant référence aux femmes, à la paix et à la sécurité est passé de 67 à 61,4 %, ce qui peut être attribué à un nombre relativement élevé de reconductions techniques et aux résolutions courtes tout au long de l’année. Le pourcentage des déclarations présidentielles avec des références aux femmes et à la paix et à la sécurité est passé de 40 % en 2019 à 77 % en 2020 [64].
- Le pourcentage des oratrices de la société civile a chuté au cours de la première moitié de 2020, chutant de 40 % par rapport à la première moitié de 2019, pour arriver à un total de 28 à la fin de l’année, et divisé de façon égale entre les réunions thématiques et spécifiques aux pays [65].
- Les rapports périodiques présentés au Conseil de sécurité par les missions de consolidation de la paix et les politiques spéciales intègrent les problématiques relatives aux femmes, à la paix et à la sécurité : les 33 rapports (100 %) préparés par le Département des opérations de paix contenaient des analyses sur le genre ou des données ventilées par sexe ; la même démarche s’est appliquée à 41 des 42 rapports (98 %) préparés par le Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix et 88 % ont aussi inclus des recommandations sur les femmes et la paix et la sécurité, par rapport aux 63 % en 2017 [66].
- Depuis 2007, le Conseil de sécurité a organisé plusieurs débats sur les problèmes de sécurité climatiques. Les effets négatifs du changement climatique sur la stabilité ont été reconnus par le Conseil de sécurité dans les résolutions et déclarations présidentielles dans 11 contextes différents, ainsi que dans la résolution 2242 (2015) sur les femmes et la paix et la sécurité [67].
Notes
[1] https://sipri.org/media/press-release/2021/world-military-spending-rises-almost-2-trillion-2020 (en anglais uniquement).
[2] Ruth Carlitz, “Comparing Military and Human Security Spending” [Comparaison des dépenses militaires et pour la sécurité humaine], 2021 (à venir).
[3] Institute for Economics & Peace, “The Economic Value of Peace 2018: Measuring the Global Economic Impact of Violence and Conflict”[La valeur économique de la paix 2018 : mesurer les répercussions économiques globales sur la violence et le conflit], Sydney, october 2018. Disponible sur : http://visionofhumanity.org/reports (en anglais uniquement).
[4] Bureau des affaires de désarmement, annuaire sur le désarmement de 2019. Disponible sur https://yearbook.unoda.org/2019/ (en anglais uniquement).
[5]Adem Elveren, “Evidence on the Impact of Militarization on Gender Inequality: Preliminary
Findings” [Preuves des effets de la militarisation sur l’inégalité des genres : conclusions préliminaires]. Recherche mandatée par ONU-Femmes et devant être publiée en 2021.
[6] Michelle Benson et Ismene Gizelis, “Militarization and Women’s Empowerment in Post-Conflict Societies” [Militarisation et émancipation des femmes dans les sociétés sortant d’un conflit], (à venir). Les données proviennent de 153 pays de 1990 à 2019.
[7] Guttmacher Institute, “Adding It Up: Investing in Contraception and Maternal and Newborn Health” [Tout calculer : investir dans la contraception, la santé maternelle et celle des nouveaux-nés], 2017. New York: Guttmacher Institute.
[8] La plupart des références font mention des petites armes et des armes légères, suivies par les mines, les munitions en grappe et les restes explosifs de guerre. Voir l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement, “Connecting the Dots: Arms Control, Disarmament, and the Women, Peace and Security Agenda” [Relier les points: contrôle des armes, désarmement et le programme relatif aux femmes et à la paix et à la sécurité], 2020.
[9] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. xx.
[10] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 13.
[11] Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement, “Still Behind the Curve” [Toujours en retard], 2019.
[12] Ruth Carlitz, “Comparing Military and Human Security Spending” [Comparaison entre les dépenses militaires et de sécurité humaine], 2021 (à venir).
[13] Ibidem.
[14] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 38.
[15] PNUD et ONU-Femmes, base de données COVID-19 Global Gender Response Tracker, disponible sur https://data.undp.org/gendertracker/ (en anglais seulement).
[16] Ibidem.
[17] Basé sur des calculs de la base de données COVID-19 Global Gender Response Tracker du PNUD et d’ONU-Femmes.
[18] Ruth Carlitz, “Comparing Military and Human Security Spending”, 2021 (à venir). Les données proviennent de l’Organisation internationale du Travail.
[19] Yvonne Quek, “Women’s Work Amid Fragility and Conflict: Key Patterns and Constraints”, 2019, Georgetown Institute for Women Peace and Security.
[20] GIWPS et mission permanente des Émirats arabes unis à l’ONU, “Advancing Women’s Participation in Post-Conflict Reconstruction” [Faire progresser la participation des femmes dans la reconstruction après un conflit], 2020.
[21] PNUD et ONU-Femmes, COVID-19 Global Gender Response Tracker, disponible sur https://data.undp.org/gendertracker/ (en anglais seulement).
[22] Conseil de sécurité des Nations Unies (2020). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 15. Données provenant du Council on Foreign Relations, participation des femmes dans les processus de paix.
[23] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 19.
[24] Cela inclut les accords de paix (co)menés par l’ONU et non ONU. Les données sont extraites de la base de données des accords de paix PA-X (2021) Version 5. Programme de recherche sur les accords politiques, University of Edinburgh (www.peaceagreements.org), accès en juin 2021.
[25] Les données sont extraites de la base de données des accords de paix PA-X (2021) Version 5. Programme de recherche sur les accords politiques, University of Edinburgh (www.peaceagreements.org), accès en juin 2021. La base de données des accords de paix PA-X a identifié sept principales étapes du processus desquelles les accords peuvent faire partie : pré-négotiation/processus ; considérable-exhaustif ; considérable-partiel ; mise en œuvre/renégociation ; renouveau ; cessez-le-feu/lié ; et autres. Pour obtenir davantage d’analyses, veuillez consulter : Robert Forster& Christine Bell (2019). Parité hommes-femmes dans les cessez-le-feu : données comparatives et exemples (rapport PA-X, Spotlight Series). Édimbourg : Global Justice Academy, University of Edinburgh.
[26]Calculs d’ONU-Femmes basés sur les données de l’Union interparlementaire, classement mensuel des femmes dans les parlements nationaux à partir du 1er janvier 2021. Disponible sur https://data.ipu.org/women-ranking?month=1&year=2021
[27] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 51.
[28] Ibidem.
[29] Ibidem.
[30] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 53.
[31] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 53.
[32] Union interparlementaire et ONU-Femmes, carte des femmes en politique, 2021.
[33] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 33.
[34] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 34.
[35] Voir https://elsiefund.org/wp-content/uploads/2021/04/210428_PR-EIF-event-final_English.pdf (en anglais).
[36] MANUL , MONUSCO, MINUSMA, MINUSCA. Voir Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 29.
[37] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 32.
[38] Les données proviennent des départements de l’ONU des affaires politiques, de consolidation de la paix et des opérations de la paix.
[39] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 87.
[40] Ibidem.
[41] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 37.
[42] Données de l’HCDH, en coopération avec l’UNESCO et l’OIT.
[43] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 43.
[44] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 44.
[45] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 42.
[46] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 42.
[47] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 95.
[48] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 50.
[49]Pour plus d’informations, veuillez consulter : https://wphfund.org/ (data from October 2021).
[50] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 91.
[51] Ibidem.
[52] Ibidem.
[53] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 96. Voir également : le marqueur de genre et d’âge de l’IASC https://www.iascgenderwithagemarker.com/en/home/
[54] Les données proviennent du Country Based Pooled Funds (https://cbpf.data.unocha.org/#gam_heading). Voir également le marqueur de genre et d’âge de l’IASC https://www.iascgenderwithagemarker.com/en/home/
[55] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 94.
[56] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 93.
[57] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 93.
[58] Données provenant du Système de notification des pays créanciers de l’OCDE. Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 93.
[59] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 80.
[60] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 79.
[61] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 81.
[62] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 69.
[63] Voir https://www.unwomen.org/fr/what-we-do/peace-and-security/global-norms-and-standards
[64] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 101.
[65] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 102.
[66] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 106.
[67] Conseil de sécurité des Nations Unies (2021). Rapport du Secrétaire général sur les femmes et la paix et la sécurité (S/2021/827), par. 73.
(Dernière mise à jour en octobre 2021.)
Gros plan : Les femmes au pouvoir et dans la prise de décisions
Dans le cadre de la campagne d’ONU Femmes Beijing+20, nous nous penchons sur le rôle des femmes au pouvoir et dans la prise de décisions, l’un des 12 domaines critiques du Programme d’action de Beijing. Nous vous présentons des dirigeantes et des décideuses qui apportent des changements dans leur société.