Où je me tiens : « La coopérative de Yanouh m’a permis d’accroître mes revenus et ma liberté de mouvement »
Malgré une certaine résistance de la part de son mari, Ibtissam Jaber a pu devenir membre de la coopérative de Yanouh, située en zone rurale au Sud-Liban. Mère de sept enfants, Ibtissam Jaber aime confectionner des produits agroalimentaires traditionnels et sait combien il est important qu’elle contribue aux revenus de son ménage.Date:
Malgré une certaine résistance de la part de son mari, Ibtissam Jaber a pu devenir membre de la coopérative de Yanouh, située en zone rurale au Sud-Liban. Mère de sept enfants, Ibtissam Jaber aime confectionner des produits agroalimentaires traditionnels et sait combien il est important qu’elle contribue aux revenus de son ménage. Grâce à la vente de ses produits lors de foires alimentaires dans tout le pays, elle est maintenant passée du statut de petite productrice à celui de chef d’une petite entreprise rentable.
Mon mari n’a jamais aimé l’idée que je puisse travailler en dehors de la maison. Quand mes amies m’ont encouragée à rejoindre la coopérative de Yanouh et m’ont invitée à la première réunion sur le projet, il m’a interdit d’y aller.
Je lui ai alors expliqué quels avantages économiques je pourrais tirer d’une participation aux formations et aux foires, et l’idée l’a intrigué. Il m’a dit : « D’accord, tu peux y aller, mais seulement à la formation, et seulement si elle se fait dans notre village ». Après quelques explications supplémentaires pour le convaincre, il m’a répondu : « D’accord, tu peux aller aux formations et aux foires, mais seulement si elles se déroulent dans notre région ». Et après lui avoir exposé une argumentation encore plus convaincante, il m’a dit : « D’accord, tu peux aller aux foires à Beyrouth ». Il s’était finalement fait à l’idée. Cela a été une grande victoire pour moi.
Cette année, j’ai vendu mes produits à « Ardi », une foire-expo de l’alimentaire très connue à Beyrouth. L’événement a duré 10 jours. Chaque matin, je me levais, j’envoyais mes enfants à l’école et je me rendais à Beyrouth comme une vraie femme d’affaires ! Mes produits m’ont rapporté 4 000 dollars US. Jamais je n’aurais imaginé gagner autant d’argent dans ma vie. Lorsque je vendais mes produits depuis la maison, je ne gagnais que 200 dollars US par semaine.
Le fait de rejoindre la coopérative de Yanouh a changé ma vie. Cela m’a non seulement permis d’augmenter les revenus de ma famille, mais m’a aussi donné une liberté de mouvement en tant que femme. Les relations avec mon mari et au sein de ma famille se sont améliorées. Mon fils m’a aidée à encourager son père, mon mari, à devenir membre de la coopérative. Et maintenant, l’une de mes filles suit mes traces et elle aussi est devenue membre !
Comme beaucoup d’autres femmes dans ce village, je cultive et je transforme des produits agroalimentaires traditionnels pour nos proches parents et nos voisins, par exemple du concentré de tomates et des olives marinées, depuis que je suis toute jeune. Pourquoi ne pas unir nos forces et donner un coup de pouce aux revenus et au bien-être de notre communauté en faisant ce que nous aimons le plus faire ? Les séances de formation m’ont incitée à devenir plus innovante en cuisine. J’ai hâte d’expérimenter de nouvelles recettes et de nouveaux produits, notamment la confiture de pastèque. »
Ibtissam Jaber, âgée de 46 ans, est une entrepreneure qui travaille avec la coopérative agricole de Yanouh. En tant que bénéficiaire de l’Association libanaise de planification familiale et du projet du Fonds pour l’égalité des sexes d’ONU Femmes « Promotion du statut économique de la femme au Sud-Liban », elle participe aux formations en techniques de production et compétences commerciales et vend ses produits à l’occasion de foires alimentaires. Son histoire témoigne de l’importance de l’autonomisation des femmes pour mettre fin à la pauvreté (ODD 1) et de la valeur d’une autonomisation économique qui soit à la fois inclusive et durable (ODD 8).