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L'Égalite Féminisme Autonomisation Autonomie Droits
c’est l’avenir

ONU Femmes - Faits marquants 2021-2022
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Aller de l'avant
Photo : UN Photo / Eskinder Debebe
Sima Bahous
Directrice exécutive d’ONU Femmes

Nous vivons une époque où les crises et les défis ne cessent de se multiplier. Les conflits se poursuivent dans un monde accablé par les effets des changements climatiques et de la pandémie de COVID-19. Des millions de personnes vivent dans la pauvreté et la faim et l’insécurité ne diminuent pas. Les inégalités entre les sexes et la discrimination envers les femmes et les filles – que le Secrétaire général de l’ONU qualifie « d’injustice la plus criante dans le monde » –, sont exacerbées par ces menaces.

À peine huit ans nous séparent de l’horizon 2030, l’échéance des Objectifs de développement durable, et de nombreux pays ne satisfont pas à la plupart des indicateurs de changement, en particulier dans le cadre de l’Objectif 5 sur l’égalité entre les sexes. Nous devons accélérer les progrès en faveur des femmes et des filles. Sans la pleine matérialisation de leurs droits, le monde continuera d’être en reste dans les domaines de la paix, de la sécurité humaine et du développement.

Dans le même temps, ONU Femmes, États membres de l'ONU, les personnes défenseuses de l’égalité des sexes et les mouvements de femmes, partout dans le monde, mènent un combat inlassable en quête de justice, de développement et d’égalité. C’est pourquoi, lorsque je regarde l’avenir, même si je suis consciente des difficultés, je suis optimiste et je sais que nous pourrons les surmonter. Les femmes et les filles ont prouvé, à maintes reprises, qu’elles ne se laisseront pas faire. Elles sont en fait les agents multiplicateurs des solutions qui conduiront à l’égalité et parallèlement profiteront à l’ensemble des sociétés.

La pandémie a clairement mis en évidence – et aggravé – les inégalités marquées auxquelles sont confrontées les femmes. Elles ont perdu leurs emplois plus rapidement que les hommes, sont restées en dehors du marché du travail plus longtemps, ont assumé plus de tâches pour prendre soin de leurs familles et ont dû faire face à une recrudescence de la violence domestique. Pourtant, la pandémie a également démontré à quel point nos progrès à l’avenir dépendent des compétences spécifiques et du leadership des femmes. Ce sont elles qui soutiennent les systèmes de santé, inventent des vaccins qui sauvent des vies et obligent à mettre la question du travail non rémunéré au centre du débat mondial pour construire des économies plus inclusives.

ONU Femmes se tient aux côtés des femmes et des filles dans toute leur diversité, partout dans le monde, pour accélérer le rythme du changement, en faisant reculer les inégalités et la discrimination et en les rapprochant de leurs droits, leur autonomisation et pleine autonomie. Notre nouveau Plan stratégique, élaboré à partir de données probantes et des enseignements tirés de la première décennie d’ONU Femmes, explique comment nous entendons exploiter toutes nos forces pour poursuivre notre rôle de « championne mondiale » de l’égalité des sexes. Au cours des quatre prochaines années, nous utiliserons notre vivier d’expertes et d’experts en matière d’égalité des sexes, le plus important du système des Nations Unies. Nous nous appuierons systématiquement sur notre vaste réseau reliant les mouvements de femmes, les gouvernements, les organismes multilatéraux, le secteur privé, les médias, les jeunes activistes et d’autres parties prenantes.

Nous continuerons d’exercer notre mandat institutionnel unique, en contribuant encore et toujours à la définition de normes solides en faveur de l’égalité des sexes, en exécutant des programmes et en coordonnant le travail dans ce domaine au sein du système des Nations Unies et avec d’autres organismes.

La réalisation de notre ambition dépend en grande partie de l’établissement de partenariats fructueux. Nous sommes reconnaissantes envers nos donateurs de nous avoir aidées à atteindre nos résultats et de partager la responsabilité pour progresser plus rapidement, et nous comptons sur leur soutien continu et élargi pour remplir notre mission.

Sans aucun doute, mettre fin aux inégalités entre les sexes est l’une des tâches les plus complexes au monde encore aujourd’hui. Mais comme l’illustrent ces résultats saillants annuels du travail d’ONU Femmes, grâce aux efforts déployés dans le monde entier, nous continuons d’avancer. Mais nous devons le faire beaucoup plus rapidement. L’égalité est à portée de main. Cela doit nous redonner espoir, mais surtout, cela doit galvaniser notre action.

Organisation partenaire et leader, ONU Femmes poursuit des plans ambitieux
Notre vision pour un monde où l’égalité des sexes est une réalité.
 
Nos résultats
Grâce au leadership d’ONU Femmes et au soutien continu dont elle a bénéficié entre 2018 et 2021
35,000

femmes ont acquis des compétences en leadership politique

41

pays ont mis en œuvre des plans d’action et des budgets pour l’égalité des sexes

44

pays, où vivent 1,6 milliard de femmes et de filles, ont adopté des politiques visant à promouvoir l’autonomisation économique des femmes

4,357

entreprises privées ont souscrit aux Principes d’autonomisation des femmes

57

pays où vivent 2,5 milliards de femmes et de filles se sont attaqués aux normes discriminatoires qui justifient la violence basée sur le genre

69

pays où vivent 2,7 milliards de femmes et de filles ont amélioré les services en faveur des survivantes de la violence basée sur le genre

99

99 pays et territoires ont convenu de plans d’action pour les femmes, la paix et la sécurité

1.9m

de femmes et de filles ont bénéficié de services humanitaires vitaux

38

entités des Nations Unies ont présenté un rapport sur la parité des sexes par le biais d’un tableau de bord rendu public

1,000

1 000 engagements pour le changement ont été pris lors du Forum Génération Égalité

71

entités des Nations Unies ont présenté un rapport sur les progrès réalisés en matière de genre dans le cadre d’ONU-SWAP 2.0

 
Les Raisons de
notre Optimisme

ONU Femmes est la championne mondiale de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. Nous agissons dans le respect de nos normes, nous plaidons avec des preuves à l’appui, et nous montrons la voie grâce à notre expertise. Nous rassemblons des forces et des personnes et nouons des partenariats pour accélérer le changement. Partout dans le monde, nos programmes permettent d’améliorer la vie des femmes et d’avancer concrètement vers l’égalité et leur autonomisation.

Mais l’époque actuelle est pleine de défis, aggravés par un climat de menaces et d’incertitudes multiples. Pourtant, à ONU Femmes, nous regardons tout autour de nous et vers l’horizon, et nous savons que le changement est possible. Chacune et chacun d’entre nous a un rôle à jouer et nous sommes nombreuses et nombreux déjà à nous engager. Voici 10 raisons d’être optimistes, 10 raisons nous obligeant à garder le cap.

 
01
Dans toutes les régions du monde, toutes et tous se mobilisent en faveur de l’égalité des sexes
 

Génération Égalité Cérémonie d'ouverture à Paris

Plus de 50 000 personnes ont répondu à l’appel « Agir pour l’égalité ». Elles se sont engagées à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour activer les mesures nécessaires permettant de matérialiser le Programme d’action de Beijing de 1995, adopté lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes. Le Forum Génération Égalité, un rassemblement orchestré par ONU Femmes et ayant mobilisé des milliers de personnes pendant deux ans pour les droits des femmes et des filles, a abouti à deux grandes rencontres à Mexico et à Paris en 2021 : ce Forum a symbolisé notre force mobilisatrice. Des féministes et des défenseurs des droits, toutes générations confondues, sont venus s’y exprimer et planifier leurs actions. Des chefs d’État et de gouvernement y ont assisté, manifestant un engagement politique fort, tout comme des chefs d’entreprise et d’organisations philanthropiques, des influenceurs culturels et sociaux et des personnalités éminentes de l’ensemble des Nations Unies. De jeunes activistes leur ont posé la question suivante : « Êtes-vous prêts à vous unir à la cause des jeunes féministes ? Parce que maintenant nous exigeons des résultats réels et substantiels ! ».

Le Forum a incité les participantes et participants à s’unir pour prendre 1 000 engagements en faveur d’actions ambitieuses visant à faire de l’égalité des sexes une réalité. Ils ont annoncé la somme extraordinaire de 40 milliards de dollars US en investissements financiers pour mettre en marche des actions rapides. Les participantes et participants ont également pris part à la cocréation d’un Plan d’accélération mondial. Des personnes de toutes les régions du monde ont partagé leurs idées, notamment des jeunes d’Europe et d’Asie centrale, des activistes de la Génération Égalité Afrique et des musiciens d’Amérique latine et des Caraïbes.

Aujourd’hui, les auteurs de ces engagements doivent tenir leurs promesses. Catalysées par ONU Femmes, les Coalitions d’action servent de propulseurs aux progrès sur les questions fondamentales liés à l’égalité des sexes, qu’il s’agisse du droit à disposer de son corps, du travail et des soins non rémunérés, ou de la justice économique. Un nouveau Pacte sur les femmes, la paix et la sécurité et l’action humanitaire a été signé par près de 160 parties prenantes. Celles-ci se sont engagées à aider financièrement les femmes dirigeantes afin d’apporter la paix dans les communautés en difficulté, notamment dans le bassin du lac Tchad, en plaidant pour des financements plus larges et en demandant au Conseil de sécurité de l’ONU et aux gouvernements de respecter leurs engagements déjà pris (depuis longtemps et non encore remplis) envers les femmes, la paix et la sécurité.

 
02
L’économie féministe est réelle – et elle profite à tout le monde.
Photo : ONU Femmes / Nicolas Axelrod

Autrefois, l’économie était considérée comme la chasse gardée des hommes. Aujourd’hui, l’économie féministe est bien là. Qu’est-ce que cela signifie ? Premièrement, il faut comprendre que les économies sont plus qu’un système de transactions monétaires alimentées par les marchés. Deuxièmement, les économies florissantes ne dépendent pas que du travail rémunéré – elles dépendent aussi du travail accompli dans les foyers pour prendre soin des familles. Enfin, nous devons toutes et tous protéger notre planète, et pas seulement l’exploiter. Les emplois décents, la santé et la sécurité alimentaire sont des aspects fondamentaux et non des options.

ONU Femmes défend l’économie féministe, surtout dans le sillage de la pandémie qui a montré à quel point le bilan de l’action en faveur des femmes était médiocre. Elles ont davantage perdu leur emploi, ont dû faire face à une pandémie fantôme de violence intrafamiliale et ont assumé plus de tâches de soins non rémunérées. Pour expliquer de quelle façon les économies peuvent fonctionner au service de toutes et tous, nous avons réuni 100 expertes et experts mondiaux des Nations Unies, de la société civile et des institutions de recherche afin de créer le Plan féministe de durabilité et de justice sociale. Il appelle à repenser et à donner la priorité aux politiques économiques et sociales sur les moyens de subsistance, les soins et l’environnement. Il s’agit d’un plan pour un avenir plus équitable et plus durable contenant des idées pratiques et permettant de commencer dès maintenant. ONU Femmes montre déjà la voie à suivre en Amérique latine et dans les Caraïbes, en travaillant en étroite collaboration avec la Commission économique régionale pour aider 11 pays à concevoir et à mettre en œuvre des systèmes nationaux de prestation de services divers et notamment de garde d’enfants. Par exemple, le Costa Rica et le Paraguay ont commencé en 2021 à déployer des politiques nationales en ce sens.

Le changement, au moins en partie, doit provenir de meilleurs mécanismes de mesure. ONU Femmes est en train d’intensifier son programme Les femmes comptent (Women count) dans 70 pays. Il aide à recueillir de meilleures données sur les femmes dans l’économie et sur l’ensemble des Objectifs de développement durable. Aux Maldives, par exemple, une étude réalisée par le Bureau national de la statistique auprès d’opérateurs de télécommunication du secteur privé a permis de générer des statistiques qui ont conduit à de nouvelles mesures de protection sociale pour les travailleuses vulnérables et à l’amélioration des services de santé mentale. Au Mexique, une campagne innovante lancée sur les médias sociaux a suscité l’attention du grand public sur divers constats et les obstacles auxquels font face les femmes pour accéder à un travail décent. Des caméras cachées ont permis de montrer la réaction choquée de femmes, travailleuses domestiques à la recherche d’un emploi, à qui il était demandé de travailler dans des conditions indécentes.

 
03
Des prestations aux budgets, l’égalité des sexes est en train de devenir le courant dominant.
Photo : ONU Femmes / Lauren Rooney

Quel peut être le point commun entre la relance post-COVID, les budgets nationaux et les systèmes de protection sociale ? De plus en plus, ces domaines de politiques cristallisent les problèmes spécifiques auxquels les femmes sont confrontées. Lentement mais sûrement, les priorités des femmes orientent désormais les politiques nationales pour en devenir l’axe dominant. ONU Femmes est à la tête du mouvement en ce sens. Lorsque notre outil innovant de suivi des politiques COVID-19, mis en place en partenariat avec le PNUD, a révélé les énormes lacunes dans les mesures proposées par les politiques pour répondre aux besoins des femmes, plus de 20 pays sont passés à la vitesse supérieure. Le Chili, par exemple, a mis en place des subventions pour aider les femmes entrepreneures et celles qui travaillent et ont de jeunes enfants à charge. Avec l’appui d’ONU Femmes, les gouvernements au Maroc, au Mozambique et au Népal ont décidé de verser des aides en espèces aux femmes les plus durement touchées par la pandémie.

Plus de 60 pays disposent maintenant de systèmes pour suivre la manière dont les budgets nationaux tiennent compte des priorités en matière d’égalité des sexes, une avancée longtemps préconisée par ONU Femmes. Des changements importants sont intervenus en Albanie par le biais du budget, par exemple grâce à des subventions plus importantes aux agricultrices et aux nouvelles recrues féminines de la police. Le leadership grandissant d’ONU Femmes en matière de financement innovant a permis l’adoption de nouvelles lignes directrices sur les titres obligataires pour combler l’écart entre les sexes. Elles sont suivies au Mexique et dans le cadre de l’avancement des investissements sensibles aux questions de genre en Amérique latine et aux Caraïbes. Aux Nations Unies, ONU Femmes mobilise tout le poids du système pour soutenir l’action internationale sur un ensemble varié de questions fondamentales liées à l’égalité des sexes, telles que l’accès à l’énergie, la migration et la lutte contre la violence à l’égard des femmes.

Peu à peu l’égalité des sexes devient le courant dominant, et les femmes le deviennent en même temps. Bien qu’il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à la parité des sexes, la tendance va progressivement dans la bonne direction. Un nombre record de femmes occupent aujourd’hui des postes politiques et sont à la tête de grandes entreprises. Les femmes ont dirigé la recherche liée au coronavirus et ont maintenu les systèmes de santé à flot, car elles constituent le gros des effectifs dans le secteur de la santé. Pour en savoir plus sur le leadership des femmes, voir Les générations parlent de genre, avec des points de vue de l’Europe et de l’Asie centrale. En Amérique latine et dans les Caraïbes, les femmes sont à l’avant-garde de la mobilisation en matière de droits humains et sur le changement transformationnel.

 
04
Davantage de lois sont en train de faire tomber les barrières, au soutien des droits des femmes.
Photo : ONU Femmes / Daria Komleva

La justice ne peut exister sans égalité de traitement pour les femmes et les filles inscrite dans la loi. Toutefois, de nombreux systèmes juridiques contiennent encore des dispositions discriminatoires – pouvant limiter les droits des femmes en matière de reproduction, avec qui elles peuvent se marier, définir si elles peuvent posséder des terres et même les métiers qu’elles peuvent exercer. Pourtant, des réformes juridiques importantes ont abouti ces dernières années. ONU Femmes est à l’origine d’un grand nombre de ces avancées. Aux côtés des mouvements féministes, des parlementaires, des autorités judiciaires, de la police et d’autres, elle s’est mobilisée pour pousser à l’adoption de lois et de pratiques juridiques plus justes.

Au cours des quatre dernières années, l’organisation a travaillé sur plus de 760 projets de réforme législative à l’échelle mondiale – la moitié d’entre eux pour pousser à l’abrogation des lois manifestement discriminatoires. Dans 44 pays, 1,6 milliard de femmes et de filles bénéficient désormais de lois et réglementations qui encouragent pleinement leur autonomisation économique, par exemple grâce à la garantie d’emplois plus sûrs et à l’accès aux services de garde d’enfants. En Moldavie, le travail de recherche et de plaidoyer d’ONU Femmes en 2021 pour inciter à l’aménagement de lieux de travail respectueux des besoins familiaux, ont conduit à l’adoption d’un projet de loi élargissant les services de crèche assurés par les employeurs pour les enfants de moins de 3 ans. En Égypte, une collaboration avec l’Autorité de régulation financière a contribué à la création de nouvelles normes pour que les femmes aient accès aux outils financiers. Pour aider les législateurs de tous les pays à adopter des lois tenant compte des sexospécificités, ONU Femmes et l’Union interparlementaire ont publié un guide où sont exposés les principes fondamentaux pour ce faire.

Alors que la proportion de femmes occupant un siège dans les organes parlementaires nationaux vient juste de passer la barre du quart, un nombre croissant de pays disposent maintenant de lois visant à atteindre la parité des sexes dans les élections et la prise de décision. La Commission des Nations Unies sur la condition de la femme, dont ONU Femmes assure le secrétariat, a déclaré un objectif ambitieux en 2021, convenant que chaque pays devait viser l’équilibre 50/50. L’imposition d’un quota pour garantir la participation des femmes au Kirghizistan a abouti à des résultats électoraux révolutionnaires au niveau local où les femmes occupent maintenant 38,7 % des sièges des conseils municipaux, alors qu’elles n’en occupaient que de 10 % jusque-là.

 
05
Violence basée sur le genre: elle est bannie partout.
Photo : ONU Femmes / Ismael Jiménez

Il n’y a pas si longtemps encore, la violence basée sur le genre n’était guère remise en cause et n’était pas sanctionnée. Les taux de violence restent élevés partout, touchant une femme sur trois à un moment donné de sa vie, et ils ont fortement augmenté pendant la pandémie de COVID-19 à cause des mesures de confinement. L’engagement pour y mettre fin, néanmoins, est plus vif que jamais, et il se reflète dans des lois plus strictes, des budgets plus inclusifs, des services plus complets, une prise de conscience élargie et une importance bien plus grande accordée à la prévention, outre un recul des normes sociales néfastes. Au cours des quatre dernières années, ONU Femmes à travers son plaidoyer et son expertise a aidé 57 pays, où vivent 2,5 milliards de femmes et de filles, à renforcer leurs stratégies nationales pour mettre fin à la violence. La qualité des services aux survivantes de violences a été améliorée dans 69 pays.

En 2021, l’Ouganda a adopté des réformes critiques, aiguillonnées par la collaboration d’ONU Femmes avec le mouvement national des femmes. L’une de ces réformes protège le droit à la propriété des femmes, une mesure essentielle pour minimiser leur vulnérabilité face à la violence. Une deuxième oblige tous les employeurs à prendre des mesures pour mettre fin au harcèlement sexuel au travail. L’application effective et le respect des lois étant tout aussi importants que leur adoption, ONU Femmes aide également les pays à améliorer leur système judiciaire. En Asie et dans le Pacifique, l’organisation a lancé des formations spécialisées pour les procureurs et la police. Son plaidoyer créatif est aussi une aide précieuse, par exemple par le biais de campagnes comme celle menée au Honduras et en Uruguay, ou par l’intermédiaire d’un influenceur social au Kenya. Dans les États arabes, ONU Femmes est à l’avant-garde de la sensibilisation à la violence en ligne, et alerte l’opinion sur la rapidité avec laquelle elle peut se transformer en menaces physiques et infractions se matérialisant hors ligne.

Au niveau mondial, ONU Femmes mène la barque pour recueillir des données probantes permettant de révéler l’ampleur de la violence basée sur le genre. Sa série complète de rapports nationaux et mondiaux sur l’évaluation de la pandémie de l’ombre au cours de la pandémie de COVID-19 a permis que le problème continue de capter l’attention du public et de fournir des recommandations pour améliorer les lois et les services. Nous avons également fourni des ressources aux femmes faisant face aux situations les plus critiques, comme les migrantes en Thaïlande et les femmes autochtones et des zones rurales en Argentine. Les subventions du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes ont aidé des organisations de la société civile en 2021 à étendre les mesures de prévention de la violence et de réponse, et ce au profit de 22,5 millions de femmes et de filles.

 
06
Contre toute attente, les femmes n’abandonnent jamais.
 

Lutter pour les droits des femmes et des filles dans un Afghanistan en mutation

En Ukraine, la guerre a poussé des millions de femmes et de filles hors de leurs foyers et les a exposées à des violences sexuelles et des viols en lien avec le conflit. En Afghanistan, les femmes sont confinées chez elles et les portes des lieux de travail et des écoles leur restent fermées. Ce ne sont là que deux exemples des terribles crises qui affectent les femmes et les jeunes filles dans le monde. Mais ils montrent aussi, de manière indéniable, que même lorsque les femmes sont acculées, elles conservent la force de résister.

« Des Afghanes ont occupé des postes de ministre, sont devenues des activistes des droits des femmes, des pilotes, des athlètes, et elles ont même dirigé des équipes de robotique. Et elles ont dû se battre pour tout ce qu’elles ont aujourd’hui. Quand vous obtenez quelque chose à force de lutte, vous ne l’abandonnez pas si facilement... Nous allons nous battre pour cela… vous verrez », c’est ce qu’a déclaré Naheed Farid, ancienne parlementaire. Elle a fait partie d’une délégation de femmes afghanes défenseuses des droits humains qui se sont adressées aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU et à d’autres États membres peu après la prise de pouvoir par les talibans dans leur pays. De Kaboul, vous pouvez écouter le point de vue de notre experte sur la façon dont ONU Femmes travaille avec les femmes afghanes, en dépit d’énormes difficultés, pour soutenir les mouvements de la société civile et pour appeler au progrès et à la redevabilité. L’élan supplémentaire vient des efforts constants de plaidoyer visant à aligner l’aide internationale sur les droits des femmes et l’égalité des sexes.

En Ukraine, une première évaluation du conflit, menée par ONU Femmes et l’organisation CARE, a montré que, dans de nombreuses communautés, les femmes dirigent l’intervention humanitaire. C’est ONU Femmes qui coordonne l’inclusion de l’égalité des sexes dans tous les aspects de l’action humanitaire déployée par les Nations Unies et finance les organisations de femmes dans ce pays. Nous contribuons à appuyer leurs efforts inlassables et courageux pour fournir de la nourriture, des abris, une assistance juridique, un soutien en santé mentale et d’autres formes d’aide aux personnes évacuées et forcées de fuir. En 2021, ONU Femmes a travaillé avec 1 241 organisations et groupes de femmes locaux pour orienter la planification et les services humanitaires afin de venir en aide aux femmes et aux filles touchées par des crises. Dans 91 pays, des dispositions relatives à l’égalité entre les sexes figurent désormais dans les évaluations des risques de catastrophe et des besoins qui s’ensuivent. Retombée positive s’il en est, les femmes vivant dans les zones rurales au Bangladesh se sentent maintenant plus en sécurité dans leurs foyers et s’agissant de leurs moyens de subsistance.

 
07
Auparavant, les accords de paix ignoraient le sort des femmes; désormais, cela évolue de plus en plus dans l’autre sens.
Photo : UN MINUSCA / Igor Rugwiza

Les tables de négociation de la paix, longtemps, ont presque exclusivement été le domaine des hommes. Aujourd’hui, dans le monde entier, aux tables de discussions officielles, le « chaînon manquant de la paix » sont les femmes – un point défendu par une campagne primée, menée par ONU Femmes au Liban. Néanmoins, certains signes montrent que la porte s’entrouvre. Le nombre des accords de paix comportant au moins certaines dispositions sur l’égalité hommes-femmes a doublé entre 2018 et 2020, passant de 13,8 % à 28,6 %, dans de nombreux cas en raison de l’expertise et du plaidoyer convaincants d’ONU Femmes au niveau mondial et national.

Nous travaillons aux côtés d’associations de femmes (646 en 2021) pour plaider en faveur de l’inclusion. En outre, le Fonds pour la paix et l’aide humanitaire des femmes, dont ONU Femmes assure le secrétariat, confie des ressources à des femmes leaders de la société civile, travaillant au plus près de la base dans 26 endroits touchés par des crises. En 2021, plus de 450 organisations ont employé ces ressources pour travailler à la paix, en partant de rien. Aux Nations Unies, où ONU Femmes coordonne l’action en faveur de l’égalité des sexes, dans tous les processus de paix menés ou codirigés par le système onusien des femmes font maintenant partie des équipes de médiation et des missions de négociation ; les femmes membres de la société civile sont consultées et des experts en matière d’égalité des sexes y sont associés. Les réseaux régionaux de médiatrices ouvrent de nouveaux espaces pour que les femmes puissent jouer leur rôle légitime dans les pourparlers de paix.

Les progrès viennent également du nombre croissant de jugements historiques qui considèrent maintenant la violence sexuelle non pas comme une tactique de guerre, mais comme un crime de guerre qui doit être puni. Une liste d’enquêtrices d’ONU Femmes a réuni les preuves et documents nécessaires pour que des condamnations soient prononcées ; déjà, ONU Femmes se prépare à déployer des experts en matière d’égalité des sexes pour soutenir la Commission d’enquête sur la guerre en Ukraine. De plus en plus, les enquêtes s’orientent sur de nouveaux terrains, tels que l’escalade des taux de violence contre les défenseures des droits humains des femmes, telle Laila Lutf Al-Thawr au Yémen.

 
08
Les femmes et les jeunes filles sont au premier plan de la lutte contre les effets du changement climatique
 

Il n'est pas trop tard : l'action climatique par et pour les femmes

Des rues aux salles de conseil d’administration d’entreprise, les femmes sont sur le front de la lutte contre les changements climatiques. Aux États-Unis, Mindy Lubber, PDG de Ceres, appelle les dirigeants des marchés de capitaux à agir pour stabiliser le climat et à rendre les économies plus inclusives. Au Népal, Kamala Thapa rappelle au monde combien il est possible d’apprendre auprès des femmes autochtones à vivre en harmonie avec la nature. Ivo Markovic se bat pour une justice environnementale en Serbie. La poésie en vidéo d’Hellen Bulugu sert à émouvoir et à mouvoir des actions climatiques en République-Unie de Tanzanie. ONU Femmes relaie le leadership féminin face à la crise climatique à l’échelle mondiale et rallie les responsables des instances des Nations Unies pour qu’ils s’en fassent l’écho.

Le fait est que lorsque les femmes sont au pouvoir, par exemple en occupant des sièges parlementaires, elles n’hésitent pas à durcir les mesures pour contrôler les émissions. Si les petites exploitantes agricoles avaient un accès égal aux ressources productives, les rendements agricoles augmenteraient de 30 % et quelque 150 millions de personnes ne souffriraient plus de la faim. De plus, la déforestation et les émissions de gaz à effet de serre diminueraient. Sachant que ce qui est bon pour l’égalité des sexes est bon aussi pour la justice climatique, ONU Femmes a aidé près de 450 000 femmes rurales à obtenir un meilleur accès aux biens productifs au cours des quatre dernières années. Dans 47 pays, elle s’est unie à 245 organisations de femmes et acteurs de la résilience face aux catastrophes dans l’aide dont elles ont besoin pour mieux s’adapter aux effets du climat, par exemple par le biais de systèmes d’alerte météorologique au Malawi ou de systèmes de pêche climato-résilients au Maroc.

Il a fallu du temps pour que les négociations mondiales sur le climat intègrent officiellement l’égalité des sexes, mais cela semble chose faite. ONU Femmes a travaillé avec les gouvernements dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques pour mettre en marche un plan d’action genre. En 2022, la Commission de la condition de la femme a convenu d’un plan-cadre pour les dirigeants mondiaux visant à promouvoir la participation et le leadership complets et égalitaires des femmes et des filles dans la lutte contre les changements climatiques, et la réduction des risques de catastrophe et environnementaux.

 
09
Plus que jamais, un nombre croissant de personnes peuvent clamer leur appartenance LGBTIQ+ et parler de leur expérience.

Libres et égaux en dignité et en droits. Quand il est question du corps, c’est le droit de chacun et chacune d’en décider. Pourtant, la discrimination à l’égard des personnes LGBTIQ+ demeure abominable. Deux milliards de personnes vivent dans des pays où certaines relations amoureuses et consensuelles peuvent constituer un délit. Les personnes LGBTIQ+ sont exposées à de multiples atteintes à leur intégrité – chantage, emprisonnement, perte d’emploi, intimidation, stérilisation forcée et autres violations flagrantes de leur autonomie corporelle.

Cela dit, le vent semble tourner. À une période générationnelle charnière, le mouvement mondial LGBTIQ+ défend fièrement ses droits, défiant les attitudes discriminatoires. Plus que jamais dans l’histoire, chaque personne peut choisir de se marier avec le ou la partenaire de vie de son choix, bénéficier des services de santé requis, et cocher une case sur un formulaire officiel qui offre un choix différent de la dichotomie masculin/féminin.

ONU Femmes est la championne mondiale de l’égalité des sexes. Pour cela, il faut fondamentalement être solidaire de toutes les personnes ayant des orientations sexuelles, des identités de genre, des expressions de genre et des caractéristiques sexuelles diverses. Nous faisons campagne pour promouvoir les droits, parler librement de questions telles que ce que signifie être une femme, des outils inédits tels que celui visant à assurer l’inclusion dans l’action humanitaire, et nous célébrons la diversité, le courage et la résilience en relayant la voix des activistes. Nous partageons nos succès, par exemple l’ouverture de l’espace de la société civile au Libéria, l’octroi de subventions aux défenseurs des droits LGBTIQ+ au Brésil et aux instances de défense des homosexuels au Liban. Nous faisons aussi passer les messages, en reconnaissant leur pouvoir – par exemple celui de l’activiste cambodgien LGBTIQ+ Thida Kuy, qui affirme : « en tant qu’homme trans, je me sens compris lorsque j’écoute des histoires similaires à la mienne. Je crois que nos sociétés ne peuvent prospérer qu’en s’écoutant les unes les autres ».

 
10
Bousculer les normes, partager la charge des soins. Les hommes sont de plus en plus nombreux à assumer leur part de travail.
Photo : ONU Femmes / Dar Al Mussawir

L’égalité des sexes profite à tout le monde et permet de vivre dans un environnement plus pacifique, plus prospère et plus juste. De plus en plus d’hommes et de garçons s’affirment en tant que féministes et défendent l’abolition des discriminations fondées sur le genre, ainsi que le respect des droits des femmes et des filles. Grâce à des initiatives comme HeForShe, un mouvement mondial de solidarité de l’ONU pour l’égalité des sexes – avec ses propres liens HeForShe #IDo Manifesto – plus de 2,4 millions d’hommes et de garçons ont pris un engagement individuel en faveur du changement.

Le célèbre acteur turc, Kerem Bursin, est fier d’être un féministe et défenseur affirmé de l’égalité des sexes qui plaide pour l’abolition des normes de genre toxiques. Aux États-Unis, l’acteur et réalisateur Justin Baldoni exhorte les hommes à mettre fin à la violence basée sur le genre. Il en va de même de la chanteuse Stewart Sukuma au Mozambique et du slammer de poésie et auteur Sory Diakite au Mali. S.E. Ali Bongo Ondimba, Président du Gabon, défend aussi l’égalité des sexes. Aux Fidji, Sani Daoni et Tomu Dari travaillent avec des congrégations religieuses pour rejeter la violence et embrasser la paix.

ONU Femmes a mobilisé l’ensemble de l’équipe de pays de l’ONU en Argentine pour appeler au « partage du travail de soins » au sein des familles. Dans les Balkans occidentaux, des joueurs de football de renom exhortent les hommes à mettre fin à la masculinité toxique et à changer de mentalité pour embrasser l’égalité. L’actrice Anne Hathaway, ambassadrice de bonne volonté des Nations Unies, a plaidé ardemment lors du Forum Génération Égalité pour un changement de la façon dont le monde perçoit la prestation de soins. Les utilisateurs de médias sociaux en Asie et dans le Pacifique ont échangé des solutions pour briser les mythes sur les genres. Ces tactiques fonctionnent, comme le confirment les données mondiales indiquant que l’acceptation sociale de la violence conjugale est en déclin. Les multiples appels d’ONU Femmes à la prévention, à la transformation des normes sociales et à l’engagement des hommes et des garçons ont contribué à cette évolution. En d’autres termes, le changement est en route.

Nos Partenaires
Photo : ONU Femmes / Adriana Borra

En 2021, ONU Femmes a reçu 556,3 millions de dollars US en contributions, C’est la troisième année consécutive que ces contributions augmentent et cette année a été un record absolu pour l’organisation.

Nous sommes reconnaissants à nos 179 partenaires de financement pour leurs généreuses contributions, en dépit de ces temps difficiles au niveau financier. Leur soutien nous a permis de continuer à faire avancer l’agenda mondial pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.

Nous remercions tout particulièrement les États-Unis d’Amérique, la France, l’Inde, l’Irlande, le Luxembourg et la Norvège pour leur contribution accrue aux ressources ordinaires ; et nos cinq principaux partenaires de financement, la Commission européenne, la Finlande, le Bureau du Fonds d’affectation spéciale multipartenaires (Canada), la Norvège et la Suède, ainsi que nos cinq principaux alliés du secteur privé : la Fondation Alipay, la Fondation BHP Billiton, la Fondation Bill & Melinda Gates, de Beers PLC et le Comité national islandais.

Photo : ONU Femmes / Prashanth Vishwanathan

Au cours des quatre dernières années, ONU Femmes a mis en place une architecture organisationnelle de plus en plus efficace, efficiente et responsable, s’appuyant sur des processus opérationnels solides. En 2021, pour la dixième année consécutive, nous avons reçu le rapport d’audit de nos activités et avons mis en œuvre toutes les recommandations antérieures, ce qui est un accomplissement important. Nonobstant les contraintes imposées par la pandémie de COVID-19, de robustes plans de continuité des activités et mesures d’atténuation des risques ont permis de maintenir un niveau de performance global solide, ce qui garantit une confiance continue.

Alors que nous démarrons notre nouveau Plan stratégique 2022-2025, nous espérons pouvoir toujours compter sur nos partenaires pour nous apporter leur aide financière précieuse et flexible, comme ils l’ont fait jusqu’à présent au soutien de nos efforts mondiaux visant à réaliser des progrès concrets en matière d’égalité et d’autonomisation dans la vie des femmes et des filles et à atteindre les Objectifs de développement durable pour toutes et tous.

Estado de rendimiento financiero 2021 / État de la performance financière 2021

Rapport sur les ressources ordinaires

Revenus en 2021, un record absolu
556.3 millions USD
Contributions en 2021 par rapport à 2020
+ 51 %

de contributions volontaires

- 0.4 %

en ressources ordinaires

+ 2 %

au titre des autres ressources

Partenaires financiers en 2021
179

partenaires financiers

81

États membres de l’ONU

41

partenaires du secteur privé ont apporté 21,7 millions USD

Partenariats avec des entreprises sélectionnées
109

organes de média ont rejoint le Pacte médiatique

217

leaders de l’industrie publicitaire soutiennent l’initiative Unstereotype Alliance

4,357

entreprises ont souscrit aux Principes d’autonomisation des femmes