Des dirigeant(e)s des Nations Unies tirent la sonnette d’alarme sur la situation désespérée des réfugiés somaliens au Kenya
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
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Dadaab, Kenya, 3 avril 2011 — Les responsables de trois agences des Nations Unies ont exprimé aujourd'hui leur grave préoccupation au sujet des conditions de vie de plus de 314.000 réfugiés somaliens, au cours d'une visite de trois camps de Dabaab, dans le nord-est du Kenya. De nouveaux réfugiés arrivent quotidiennement, s'entassant dans l'une des plus grandes concentrations de réfugiés au monde.
La sécheresse et deux décennies de violence ont contraint les Somaliens à fuir leur pays et à trouver refuge dans les trois camps de Dadaab, qui ont été originellement conçus pour accueillir un total de 90.000 personnes.
« Après plus de 20 ans de guerre, les réfugiés somaliens sont devenus une population véritablement mondiale. Si la majorité des Somaliens se trouvent ici au Kenya et à Djibouti, au Yémen et en Ethiopie, d'autres ont cherché refuge dans les pays des cinq continents. Alors que la guerre continue sans répit, j'appelle tous les pays du monde à garder leurs frontières ouvertes et à leur permettre de vivre dans la dignité » souligne le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres.
M. Guterres a appelé le gouvernement à permettre la réalisation d'une zone résidentielle supplémentaire à Dadaab, connue sous le nom de « Ifo II ».
« J'ai rencontré aujourd'hui des femmes et des enfants somaliens qui ont fui le conflit et sont arrivés traumatisés et souffrant de malnutrition » a expliqué le Directeur exécutif du PAM, Josette Sheeran. « Il est vital qu'en tant qu'agences des Nations Unies, soyons ici pour les protéger et leur fournir la nourriture et les abris dont ils ont besoin comme réfugiés à Dadaab ».
La forte concentration de réfugiés dans un environnement déjà difficile a eu des conséquences négatives sur le voisinage du camp. Les Nations Unies et autres groupes travaillent actuellement avec les villageois des zones avoisinantes pour trouver des solutions locales durables, tels que l'eau et la conservation des sols.
Afin d'éviter que les terres environnantes soient dépouillées à la recherche de bois de feu, les agences humanitaires ont fait don aux réfugiés de radiateurs économes en énergie qui utilisent moins de carburant.
L'hygiène médiocre en raison du surpeuplement des camps expose les réfugiés à des risques sanitaires et à des menaces au niveau de la sécurité. Dans certains cas, une toilette est partagée par quelque 300 personnes.
Les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables, même une fois parvenus dans les camps de Dadaab.
« En plus d'avoir dû fuir de leurs foyers, les femmes sont exposées aux violences sexuelles. Nous devons continuer de faire tout notre possible pour protéger les filles et les femmes, tout en appuyant également leur contribution en tant que membres productives de la communauté » a souligné Michelle Bachelet, Directrice exécutive d'ONU Femmes.
En plus de surveiller la tension qui monte dans les camps en raison de leur surpeuplement, les agences des Nations Unies sont vigilantes quant à la possibilité d'un afflux de réfugiés additionnels venant des pays voisins et des conséquences potentielles que cette situation a sur la sécurité régionale.
Vidéo sur la visite de Mme Bachelet au camp de réfugiés Ifo
Pour de plus amples informations, veuillez contacter :
- PAM/Dadaab, Peter Smerdon, peter.smerdon[at]wfp.org, +254 733 528 911, ou Rose Ogola, + 254 733 501 906 ; PAM/Nairobi, Stephanie Savariaud, stephanie.savariaud[at]wfp.org, +254 733 528 912
- Porte-parole de l'UNHCR Melissa Fleming, fleming[at]unhcr.org, +41 79 557 9122
- Spécialiste des médias d'ONU Femmes Oisika Chakrabarti, oisika.chakrabarti[at]unwomen.org, +1 646 781-4522 ; ONU Femmes/Nairobi, Mohammed Duba, mohammed.duba[at]unwomen.org, +254 725 436 494