De meilleurs services ouvrent de nouvelles opportunités pour les femmes au Tadjikistan

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Makhfirat Dadaboeva a été contrainte de quitter l'université à la naissance du premier de ses trois enfants, mais elle est aujourd'hui déterminée à terminer ses études et à trouver un emploi avec l'appui de l'Équipe spéciale du District de Hissar, dans le centre du Tadjikistan. Photo: ONU Femmes /Ana Lukatela

Makhfirat Dadaboeva, une jeune mère, berce le plus jeune de ses trois enfants tout en attendant devant le bureau municipal du District de Hissar, dans le centre du Tadjikistan. Contrainte à abandonner l'université à la naissance de son premier enfant il y a quelques années, elle est désormais déterminée à changer son avenir en terminant ses études et en trouvant un emploi. C'est l'Équipe spéciale du district local, un centre d'aide juridique appuyé par ONU Femmes, qui fournit ces services essentiels aux membres de la communauté défavorisés, parmi lesquels beaucoup sont des femmes.

L'Équipe spéciale de district fournit les services suivants : une assistance juridique, des conseils relatifs aux droits, des services d'orientation, une aide au niveau des démarches administratives pour les personnes ayant un faible niveau d'alphabétisation. Elle propose également une représentation juridique aux femmes, le cas échéant, pour les procédures judiciaires.

Les équipes spéciales lancées dans six districts au cours de ces dernières années par le gouvernement du Tadjikistan, avec l'appui d'ONU Femmes, sont devenues une source d'informations clé pour aider les citoyens en situation de précarité, notamment les femmes rurales qui constituent désormais plus de 70 pour cent de leur clientèle. Preuve de leur succès, le gouvernement a décidé en 2011 d'élargir ce service et de le financer intégralement en vue de créer 72 Équipes spéciales de district dans tout le pays. Et aujourd'hui, de plus en plus de personnes ont recours aux services de ces équipes spéciales.

En 2011, dans la seule province de Sugdh, les 18 équipes spéciales présentes ont offert leurs services à plus de 5 000 clients, couvrant une large gamme de questions allant de la protection sociale à l'enregistrement foncier. Les équipes spéciales aident généralement jusqu'à dix clients par jour, la plupart étant des femmes en situation précaire et à faibles revenus. Les femmes entendent parler de ces services par le biais de la radio, des journaux et d'affiches placardées dans les lycées locaux. Elles se présentent pour régler des problèmes complexes liés à la citoyenneté, à l'inscription à l'état civil et à l'enregistrement foncier ou à l'accès à la protection sociale, telles que les pensions d'invalidité. Les rapports montrent que plus de 70 pour cent d'entre elles rentrent chez elles satisfaites, leurs problèmes ayant connu une issue positive.

Les Équipes spéciales de district Travaillant trois jours par semaine, et une journée supplémentaire grce à la mise en place d'un service de mobilité. Elles couvrent différentes communautés rurales par le biais d'un programme qui fait l'objet d'une communication efficace. Dans le cadre des consultations mobiles, les équipes spéciales mènent également à bien des sessions d'information sur des questions relatives aux ressources financières et à la budgétisation familiale. Dans le district de Hissar où réside la jeune mère de famille Makhfirat Dadaboeva, la « Hukumat » (municipalité) locale a reconnu les résultats obtenus et l'importance des équipes spéciales. Dans ce district, les équipes spéciales jouent un rôle crucial pour aider la population à accéder aux services de protection sociale, notamment au niveau de l'appui aux enfants, en réponse à un taux de malnutrition de 40 pour cent.

Au cours de ces derniers mois, les autorités municipales ont décidé d'utiliser leur propre budget pour élargir les services, par la mise en place de deux équipes spéciales supplémentaires au niveau communautaire. ONU Femmes a fourni à ces équipes spéciales des ordinateurs pour appuyer le suivi et l'évaluation des préoccupations de la population grce à une base de données. L'analyse des cas tirés de cette base de données sert à identifier les lacunes dans les services et à y faire face, en collaboration avec le gouvernement de la province.

Les résultats sont déjà visibles. Grce à des initiatives communes de plaidoyer, les équipes spéciales et les groupes locaux de « Women's Watch » ont récemment réussi à faciliter un accord formel qui exonère les clients en situation de précarité des amendes pour retard de paiement dans certains secteurs, tels que l'obtention de passeport. Les années précédentes, les amendes pour retards de paiement ont constitué un frein principal à l'obtention d'un passeport qui s'avère crucial pour permettre à de nombreuses femmes à faibles revenus d'accéder à d'autres services. Aujourd'hui, l'avenir de ces femmes, qui voient s'ouvrir de nouvelles opportunités d'action, semble s'éclaircir.