La Guinée adopte la loi sur la parité, assurant une représentation égalitaire pour les femmes sur les listes électorales

Date:

Participants in a UN Women and UNDP workshop on the Gender Parity Law. Photo: UNDP
Participants à un atelier d'ONU Femmes et du PNUD sur la loi sur la parité hommes-femmes. Photo : PNUD

Le 2 mai 2019, la République de Guinée a adopté une loi sur la parité selon laquelle les femmes doivent constituer 50% des listes électorales. L'article 2 de la loi, qui a été adopté à l'unanimité, stipule que : « La parité s'applique à toute liste de candidats à des élections nationales et locales, ainsi qu'à des fonctions électives dans des institutions publiques ».

La loi est en vigueur depuis les élections législatives de 2013, où les femmes, représentant 51,7% de la population et 50,8% des électeurs, n’ont obtenu que 25 sièges (21,9%) sur 114 à l’Assemblée nationale (source : UIP). ONU Femmes et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont appuyé les femmes parlementaires guinéennes à élaborer la loi sur la parité dans le cadre d'un projet conjoint financé par le gouvernement du Canada. Ce partenariat a également permis de soutenir les efforts de plaidoyer des femmes parlementaires et des organisations de la société civile en vue de l'adoption de la loi au parlement.

President of the Forum of Women Parliamentarians of Guinea, Hadja Fatoumata Binta Diallo. Photo: UNDP
Hadja Fatoumata Binta Diallo, présidente du Forum des femmes parlementaires de Guinée. Photo : PNUD

Lors de la séance de vote sur la loi, la présidente du Forum des Femmes Parlementaires de Guinée, Hadja Fatoumata Binta Diallo, a remercié ONU Femmes, le PNUD et le gouvernement du Canada pour leur soutien et a déclaré : « La loi permettra aux femmes guinéennes d'avoir des mandats électoraux et des fonctions électives dans les institutions publiques. »

La nouvelle loi envoie un signal clair sur la ferme volonté d’élargir le leadership politique des femmes dans tout le pays. Les articles 3 et 6 de la loi précisent que la liste des candidats doit être composée à tour de rôle de candidats des deux sexes et que les listes ne sont recevables que si cette condition est remplie.

« Une mise en œuvre rigoureuse est essentielle », a déclaré Soulef Guessoum, conseillère régionale de ONU Femmes pour la Gouvernance et la Participation Politique des Femmes. « Auparavant, la Guinée avait un quota de 30% réservé aux femmes au niveau national, mais cela n'a jamais été atteint dans la pratique. En prévoyant une alternance entre hommes et femmes sur les listes électorales, la nouvelle loi prépare le terrain pour améliorer la représentation des femmes dans les assemblées élues. L’application d’un système similaire en Tunisie a permis une représentation de 31% de femmes avec un système proportionnel et de 42% au Sénégal avec un système électoral mixte. Une application rigoureuse de la loi est le prochain défi pour les femmes guinéennes. » a-t-elle ajouté, en précisant que ONU Femmes et le PNUD continueront à travailler ensemble pour soutenir la mise en œuvre et l'application de la loi sur la parité.

L’ambassadrice du Canada en Guinée, Lise Filiatrault a quant à elle déclaré : « Au nom du gouvernement du Canada, je félicite le Parlement guinéen, et en particulier le Forum des femmes parlementaires, d'avoir adopté à l'unanimité la loi sur la parité. Cette nouvelle loi aidera à donner la parole à des générations de femmes guinéennes qui souhaitent contribuer à l'avenir de leur pays. Le Canada est fermement convaincu que lorsque les structures de gouvernance sont plus inclusives et plus équilibrées entre les sexes, tout le monde en profite. »

Le système électoral guinéen est mixte. Sur les 114 députés, les deux tiers sont élus sur une liste nationale basée sur la représentation proportionnelle et un tiers est élu selon le système uninominal majoritaire.