Déclaration d’ONU Femmes à l’occasion de la Journée internationale des peuples autochtones
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ONU Femmes se joint à tous les peuples autochtones, partout dans le monde, notamment les femmes et les filles autochtones, pour commémorer la Journée internationale des peuples autochtones. Le thème de cette année, « Langues autochtones », nous met au défi de faire en sorte que les femmes et les filles autochtones puissent se faire entendre – au sens propre du terme – dans toute la diversité des sphères politiques, civiles, sociales, économiques et culturelles qu’elles occupent.
Pour pouvoir contribuer à la vie publique, que ce soit en tant que citoyennes, politiciennes, activistes en faveur des droits humains ou dirigeantes communautaires, il est essentiel que les femmes autochtones aient la capacité de s’exprimer dans la langue de leur choix. Cette capacité est également vitale pour leur accès aux services publics, y compris à des soins de santé élémentaires conformes aux critères des droits humains en matière de disponibilité, d’accessibilité, d’acceptabilité et de qualité. Un problème linguistique ne devrait jamais être une raison pour refuser aux femmes autochtones l’accès à un établissement de santé ou à des services vitaux tels que des soins de santé procréative. De même, lorsque des femmes autochtones demandent justice auprès d’institutions judiciaires – qu’elles soient formelles ou autochtones – l’accessibilité signifie que leur droit à des services d’interprétariat et à fournir des éléments factuels dans la langue qui leur est familière doit être respecté. Les systèmes d’éducation – depuis la petite enfance jusqu’aux formations pour adultes, en passant par les niveaux d’éducation primaire, secondaire et tertiaire – doivent respecter les besoins linguistiques des femmes et des filles autochtones et, dans la mesure du possible, promouvoir une éducation bilingue.
Les langues ne sont pas simplement un moyen de communication : ce sont des composantes essentielles de l’histoire, de l’art, des traditions orales, de la littérature et de la philosophie de vie des communautés autochtones. En tant que gardiennes de leurs cultures distinctes, les femmes autochtones assument un rôle essentiel dans la transmission de leur langue aux générations futures, préservant ainsi leur identité, leur diversité et leur unité sociale.
Pourtant, les langues autochtones, de même que les moyens de subsistance, les cultures, les terres ancestrales et les ressources naturelles des peuples autochtones, continuent d’être menacées par la dépossession et les déplacements de « l’extractivisme ». Sur les 6 000 à 7 000 langues parlées dans le monde aujourd’hui, on estime que la vaste majorité (96 pour cent) ne sont parlées que par 3 pour cent de la population mondiale (UNESCO) – et un grand nombre sont les langues de peuples autochtones.
La résolution de ce problème constitue une part importante de la réalisation de la promesse de l’Agenda 2030 consistant à ne laisser personne pour-compte. Dans les douze prochains mois, ONU Femmes fera également appel à l'activisme iinnovant des femmes autochtones, dans le cadre des travaux qu’elle mène en vue de créer Génération égalité, son mouvement mondial de commémoration du 25e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, et de garantir un avenir d’égalité pour tous les peuples.
Aujourd’hui, nous soutenons les femmes et les filles autochtones dans leur appel à raviver, à préserver et à faire perdurer leurs langues, et afin qu’elles puissent s’exprimer haut et fort pour être clairement entendues dans les nombreuses sphères où elles vivent.