La police et les juges contre la violence sexiste dans le Cône Sud

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Le rapport, présenté à la mi-juillet par ONU Femmes et l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), au sujet des mécanismes permettant de répondre à la violence contre les femmes dans le Cône Sud, donne une présentation générale de la situation des systèmes judiciaires, juridiques et de sécurité des citoyens dans l'ensemble de la région. L'étude part de cette hypothèse fondamentale que la violence contre les femmes, notamment au sein des familles et des couples, est une réalité douloureuse qui perdure; néanmoins, l'étude se fait également l'écho de l'espoir qui a surgi ces dernières années grce aux différentes réponses à ce fléau apportées par les gouvernements aux niveauxjuridique, judiciaire et de la sécurité des citoyens.

Le travail mené par les bureaux de sécurité au niveau de la prévention et de l'attention portée à la violence est mis en exergue dans le rapport. Au Brésil, en Uruguay et en Argentine, la première réponse des gouvernements au problème de la violence domestique passe par les unités de police spécialisées. En Argentine, Mariano Savia coordonne la Garde Urbaine Municipale (GUM) de Rosario. ONU Femmes travaille étroitement avec cette unité, formant ses agents dans le contexte du programme « Des villes sans violence à l'égard des femmes, des villes sûres pour tous » (grce au financement du gouvernement espagnol), faisant ainsi de Rosario une ville-pionnière à cet égard en Amérique latine. M. Savia souligne que l'une des causes de l'insécurité qui touche la population est la violence sexiste et l'abus des enfants. Il ajoute que la GUM a mis en place un protocole d'intervention contre la violence domestique qui donne de très bons résultats. Il explique que le nombre de plaintes a augmenté, ce qui montre que les femmes croient désormais davantage que leurs plaintes seront suivies d'effets.

Au niveau du système judiciaire, les pays du Cône du Sud possèdent des législations contre la violence domestique, mais la plus part de ces lois ne mettent pas l'accent sur le genre. Au Paraguay, le Secrétariat à l'égalité des sexes au sein du système judiciaire, le premier de ce genre dans le Cône Sud, travaille avec enthousiasme à faire respecter les droits des femmes au sein des tribunaux. A la tête de ce Secrétariat, le juge María Mercedes Buongermini indique que des progrès doivent être réalisés pour faire changer les mentalités, tant des officiers de justice que des particuliers qui ont recours au système judiciaire. Elle souligne qu'ONU Femmes appuie ce secrétariat depuis sa création, un an plus tôt, et a participé à d'autres projets tels que le contrôle et la formation en vue d'améliorer l'accès aux femmes qui sont victimes de violence, menés à bien par l'ONG CLADEM.

Maria Graciela Mendoza, Coordonnatrice de ce programme et Carmen Echauri, Directrice d'ONU Femmes au Paraguay, se félicitent toutes deux des résultats de ces initiatives en indiquant que la question de la violence à l'égard des femmes a été intégrée dans l'ordre du jour institutionnel du Paraguay. Preuve de cela, le projet préliminaire pour la Loi globale pour lutter contre la violence à l'égard des femmes, élaboré conjointement par les secteurs exécutif, législatif et judiciaire. C'est une loi que María Mercedes Buongermini considère comme révolutionnaire et qui est en passe de redonner l'espoir à de nombreuses femmes du Paraguay.

Donnees

Mécanismes permettant de répondre à la violence contre les femmes dans le Cône Sud.

  • Seul le Chili considère les femicides comme des crimes spécifiques dqns sonCode pénal.
  • L'Argentine et le Brésil sont les seuls pays du Cône Sud possédant des loins globales contre la violence à l'égard des femmes.
  • Au Paraguay et en Uruguay, les politiques de lutte contre la violence donnent priorité à la sécurité globale des citoyens, ce qui reflète le lien de cette question avec les droits de l'homme.