Je suis de la Génération Égalité : Francy Jaramillo Piedrahita, militante des droits fondamentaux et de la paix

Chaque jour, un peu partout dans le monde, des milliards de personnes choisissent de se placer du bon côté de l’Histoire. Elles s’expriment, prennent position, se mobilisent, et entreprennent des actions, grandes ou modestes, pour faire avancer les droits des femmes. Elles appartiennent à la Génération Égalité.

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Je suis la Generation Egalite
Francy Jaramillo Piedrahita. Photo: ONU Femmes/Ryan Brown

Je suis de la Génération Égalité parce que…

Le machisme est monnaie courante à Cauca, en Colombie. Il est à l’origine d’un clivage important entre les hommes et les femmes. J’ai toujours réprouvé l’idée selon laquelle la femme doit rester à la maison, à l’écart de la vie politique publique. Les politiques publiques influencent des décisions qui touchent autant les femmes que les hommes. Il est donc essentiel que les femmes puissent se faire entendre, surtout si nous ne voulons plus que le seul point de vue masculin régisse l’édification de nos sociétés.

Pour appartenir à la Génération Égalité, Francy vous suggère 3 actions :

  • Engager le débat sur l’égalité des sexes et la construction d’une société où les femmes disposent d’espaces sûrs, et reconnaître l’importance des hommes dans cette démarche
  • Voter pour des femmes occupant des postes à caractère politique
  • Icon- a girl raises her arm
  • Répartir les tâches et les corvées ménagères, et concevoir différemment l’éducation des filles et des garçons. Les filles peuvent jouer au foot, les mères peuvent acquérir des compétences, et les hommes peuvent s’investir dans les travaux ménagers et les soins apportés aux enfants : il ne leur suffit pas d’aider, ils doivent prendre leur part de responsabilité.

Quand j’étais jeune, ma vie sociale était très limitée. Mon père me demandait toujours à quelle heure je comptais rentrer. Il était convaincu que les femmes devaient rentrer tôt.

Un jour, les FARC ont assassiné une de mes sœurs. C’est ce qui a également incité mon père à me surprotéger.

Tous ces facteurs m’ont poussée à m’impliquer dans les questions de genre.

Une fois mes études universitaires achevées, j’ai créé une fondation pour la prévention de la violence à l’égard des femmes.

Ce que veulent les Colombiennes

Dans la Colombie contemporaine, les femmes sont des protagonistes en recherche de parité politique. La loi prévoit une représentation de 30 pour seulement des femmes aux postes politiques, au lieu de 50 pour cent.

Nous voulons des villes sûres, des territoires sécurisés, où nous pouvons parler et circuler en toute sécurité. Nous voulons la pleine application de l’accord de paix.

Mais les difficultés ne manquent pas... Aucun moyen n’a été défini pour la mise en œuvre de l’accord de paix. La violence faite aux femmes représente l’un des plus grands défis actuels.

L’accord de paix promeut la participation des femmes, mais les hommes [dans les zones rurales] refusent qu’elles jouent un quelconque rôle.

Certains groupes de femmes sont plus vulnérables que les autres, notamment celles qui ont pris les armes pendant le conflit.

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« Nous voulons des villes sûres, des territoires sécurisés. »

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Elles sont généralement stigmatisées et victimes de menaces des groupes armés. Le mouvement des femmes et le mouvement LGBTQ ont œuvré de concert pour l’accord de paix, mais les personnes LGBTQ sont également ostracisées.

Tout le monde devrait être activiste des droits des femmes

Le retour de la paix en Colombie permettrait de bâtir une société sachant résoudre pacifiquement les conflits, une société moins inégalitaire, où un jour nous pourrions toutes et tous jouir des mêmes droits.

L’éducation joue un rôle fondamental dans l’édification d’une société nouvelle. Éduquer autrement les hommes et les garçons doit d’abord commencer à la maison et dans le système éducatif. Par le passé, seuls les hommes avaient le droit de cité dans les espaces publics. On leur inculquait le rôle de pourvoyeur, et on leur refusait le droit de ressentir les choses ou de pleurer. C’est peut-être pour cette raison que certains d’entre eux sont si violents.

Si nous agissons tous en faveur des droits des femmes, l’égalité des sexes se renforcera et les relations entre les femmes et les hommes finiront par atteindre la parité.



Francy L. Jaramillo Piedrahita milite pour les droits fondamentaux. Elle travaille depuis plus de 10 ans sur les droits des femmes, les questions LGBTQ et la réconciliation en Colombie. Elle a supervisé la mise en œuvre locale de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’accord de paix entre le gouvernement et les FARC à Cauca, en Colombie.