Lors d’une réunion de haut niveau des Nations Unies, les dirigeantes et dirigeants mondiaux ont relancé la vision du Programme d’action de Beijing, le programme le plus transformateur pour faire progresser l’égalité des sexes
Les dirigeantes et dirigeants prennent des engagements concrets pour accélérer la réalisation de l’égalité des sexes, car la COVID-19 menace d’avoir des répercussions néfastes sur les gains obtenus au cours des dernières décennies.Date:
(New York, 2 octobre) — Plus de 100 pays se sont engagés hier à prendre des mesures concrètes visant à promouvoir l’égalité des sexes pour les femmes et les filles partout dans le monde, à l’occasion d’une réunion virtuelle de haut niveau tenue au cours de l’Assemblée générale des Nations Unies. Cette rencontre, placée sous le thème « Accélérer la réalisation de l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles », a marqué le 25e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, la feuille de route la plus complète pour l’autonomisation des femmes et des filles.
La Déclaration et le Programme d’action de Beijing constituent un appel pressant à agir en faveur de l’élimination des obstacles systématiques et structurels qui empêchent les femmes et les filles de jouir de leurs droits humains dans tous les domaines sociaux, économiques, politiques et environnementaux, et présentent un catalogue complet de mesures stratégiques destinées à concrétiser la vision. Toutefois, 25 ans après l’adoption de ces textes, les dirigeantes et dirigeants mondiaux ont reconnu que la redistribution du pouvoir et des ressources entre les femmes et les hommes dans les sphères publique et privée, qui est inextricablement liée aux objectifs plus généraux de l’égalité pour toutes et tous, n’a pas été réalisée. Dans l’ensemble, les progrès réalisés se situent bien en deçà de ce à quoi les États se sont engagés en 1995.
Dans une Déclaration politique adoptée lors de la 64e session de la Commission de la condition de la femme en mars 2020, les États membres ont réaffirmé leur volonté politique d’agir. Ils ont également reconnu que de nouveaux défis ont émergé et ils ont identifié des moyens spécifiques permettant de combler ces lacunes et de relever ces défis. Parmi ceux-ci figurent l’élimination de toutes les lois discriminatoires, l’élimination des obstacles structurels, des normes sociales discriminatoires et des stéréotypes sexistes, y compris dans les médias ; l’affectation d’un financement à la hauteur des engagements en matière d’égalité des sexes ; le renforcement des institutions permettant de promouvoir l’égalité des sexes ; l’exploitation du potentiel de la technologie et de l’innovation pour améliorer la vie des femmes et des filles ; la collecte, l’analyse et l’utilisation régulières de statistiques ventilées par sexe ; enfin, le renforcement de la coopération internationale visant à mettre en œuvre les engagements en matière d’égalité des sexes.
Le rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur l’examen et l’évaluation de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, avec les contributions de 173 pays, a souligné que les engagements n’ont pas été accompagnés d’actions, d’investissements ou de responsabilisation, et qu’une approche visant à traiter les symptômes plutôt que les causes a mené à un état de crise perpétuelle.
Par ailleurs, les répercussions sociales et économiques lourdes de conséquences de la pandémie de COVID-19 touchent de façon disproportionnée les femmes partout dans le monde, qu’il s’agisse d’une hausse importante de la violence à l’égard des femmes, notamment de la violence familiale, ou de la position défavorable des femmes sur le marché du travail, du fait qu’elles assurent la majeure partie des soins non rémunérés et des tâches domestiques, ou d’une augmentation estimée à 9,1 pour cent du taux de pauvreté des femmes. On estime qu’en raison de la pandémie, en 2021, 47 millions de femmes et de filles supplémentaires pourraient tomber dans l’extrême pauvreté, portant alors ce nombre à un total de 435 millions. Les conséquences de la pandémie menacent de réduire à néant des décennies de progrès et de nombreuses avancées chèrement acquises.
Au cours de l’événement, les dirigeantes et dirigeants ont réitéré leur engagement à faire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing une réalité vécue pour toutes les femmes et les filles. À cette fin, ils accélèreront les efforts engagés pour atteindre l’Objectif de développement durable 5 sur l’égalité des sexes. Ils travailleront également à la poursuite de la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, du Protocole de Maputo, de la Convention d’Istanbul et d’autres instruments et traités. Les participantes et participants aux Coalitions d’action du Forum Génération Égalité prendront des mesures concrètes pour obtenir des résultats mesurables.
Le travail accompli jusqu’à présent dans un large éventail de domaines constitue désormais un tremplin vers de nouveaux progrès. Des mesures seront prises pour lutter contre toutes les formes de violence à l’égard de toutes les femmes et de toutes les filles, afin d’atténuer l’impact du changement climatique et d’atteindre la parité dans la vie publique et politique, y compris dans les parlements et dans les pays et sociétés du monde entier. Elles porteront notamment sur la mise en œuvre de mesures de protection sociale, de subventions salariales et de services de soins pour contrer les répercussions sexospécifiques de la pandémie de COVID-19, le renforcement de la propriété foncière et des droits fonciers, des mesures d’égalité salariale ainsi que sur le soutien aux femmes dans l’économie informelle et aux femmes entrepreneures. Une collaboration accrue avec la société civile en vue de créer des espaces sûrs permettant aux femmes et aux filles de faire entendre leur voix, d’exercer des responsabilités et de garantir la jouissance de leurs droits humains est également nécessaire.
Alors que la pandémie actuelle de COVID-19 a entraîné de nouveaux défis, les dirigeantes et dirigeants se sont engagés à saisir l’occasion d’un changement transformateur, en restant focalisés sur la réduction de la fracture numérique entre les sexes afin de s’assurer que les femmes et les filles peuvent contribuer à la technologie et à l’innovation et en tirer profit.
« En 1995, les pays du monde ont adopté la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, le programme mondial le plus complet et le plus transformateur pour la réalisation de l’égalité des sexes. Il ne fait aucun doute que nous avons accompli des progrès importants. Néanmoins, aucun pays ne peut prétendre avoir atteint la parité entre les sexes, et la crise actuelle menace d’éroder les avancées chèrement acquises », a déclaré Volkan Bozkir, le Président de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. « La discussion d’aujourd’hui a montré qu’il nous reste encore beaucoup de chemin à faire. Toutefois, elle a également montré que nous sommes déterminés à accélérer la réalisation de l’égalité des sexes », a ajouté le Président de l’Assemblée générale.
Lors de la séance d’ouverture de la réunion de haut niveau, le Secrétaire général António Guterres a appelé à exercer une forte pression en vue de tenir les promesses non tenues du Programme d’action de Beijing. « Cela commence par la représentation égale des femmes aux postes de direction, dans les gouvernements, les conseils d’administration, dans les négociations sur le climat et à la table de négociations de paix, partout où sont prises des décisions qui affectent la vie des personnes. » Il a ajouté : « Pour y parvenir, il faudra des mesures ciblées, y compris des mesures d’action positive et des quotas. C’est une question de droits humains et un impératif social et économique. »
En s’appuyant sur les bases posées par les représentants du gouvernement et plus de 30 000 représentantes et représentants de la société civile qui ont assisté à la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes et à son Forum des ONG à Huairou, en Chine, il est impératif de mieux reconstruire après la pandémie. Cela signifie mettre les femmes au centre de la prise de décision et mettre en place les changements structurels qui sont spécifiquement conçus à cet effet.
ONU Femmes a préconisé des actions visant à changer le cours de l’histoire pour les femmes et les filles, à travers un leadership audacieux, une volonté politique inébranlable et des investissements urgents, en particulier dans les organisations de femmes, les ministères et les agences de femmes et auprès de jeunes féministes à la tête du changement.
« L’heure est venue pour les personnes préconisant la rupture, qu’elles soient jeunes ou plus âgées », a déclaré Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes. « Les femmes réclament un bond en avant permettant une représentation supérieure à 50 pour cent, ou la parité dans tous les domaines, notamment dans les gouvernements, les conseils d’administration et l’ensemble de l’économie, en faisant bénéficier les femmes de mesures de relance budgétaire dans le cadre de la COVID-19, la participation à tous les processus de paix, ainsi que le comblement de la fracture numérique », a-t-elle poursuivi. « Nous avons besoin de mesures fortes et audacieuses, pas de mesures prises graduellement. Les femmes du monde entier croient en l’ONU et en la solidarité des nations, et au fait que « nous, les peuples », tous ensemble, pouvons changer l’avenir », a ajouté la Directrice exécutive d’ONU Femmes.
Xi Jinping, Président de la République populaire de Chine, pays hôte de la Conférence de Beijing, a recommandé que la protection des droits et des intérêts des femmes devienne un engagement national et a annoncé une contribution de 10 millions de dollars à ONU Femmes au cours des cinq prochaines années.
La Décennie d’action des Nations Unies pour la réalisation des Objectifs de développement durable est l’occasion pour le monde entier de transformer la vie des générations actuelles et futures des femmes et des filles. À l’appui de la Décennie d’action des Nations Unies, ONU Femmes a lancé six Coalitions d’action, qui sont des partenariats mondiaux, innovateurs et multipartites constitués afin de mobiliser les gouvernements, la société civile, les organisations dirigées par les jeunes, les organismes des Nations Unies et le secteur privé dans le but de catalyser l’action collective et de susciter des investissements accrus permettant d’obtenir des résultats concrets qui changent la donne et font progresser l’égalité des sexes. Les Coalitions d’action seront présentées lors du Forum Génération Égalité, un rassemblement mondial, axé sur la société civile, en faveur de l’égalité des sexes, organisé par ONU Femmes et réuni conjointement sous l’égide des gouvernements du Mexique et de la France, en partenariat avec la société civile. Dans son allocution, le président français Emmanuel Macron a annoncé le nouveau calendrier du Forum qui se tiendra en juin 2021 à Paris, en France. Le Forum constituera un moment crucial pour l’activisme, la solidarité féministe et le leadership des jeunes avec l’ambition de parvenir à des changements transformateurs.
Pour de plus amples renseignements, le contenu rédactionnel et les ressources, consultez les sites
UNGA : https://www.un.org/pga/75/event/high-level-meeting-on-the-twenty-fifth-anniversary-of-the-fourth-world-conference-on-women/
ONU Femmes : https://www.unwomen.org/fr/news/in-focus/general-assembly
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ONU Femmes, Sharon Grobeisen media.team@unwomen.org
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