À l’heure où les effets de la COVID-19 s’intensifient, ONU Femmes appelle à des actions concrètes pour lutter contre l’autre pandémie fantôme

Lancement de la campagne « 16 Jours d’activisme » : dynamiser les partenaires pour financer les organisations, répondre aux besoins des survivantes, prévenir la violence et collecter les données pour construire une « nouvelle normalité » dans un monde post-pandémique

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New York, le 25 novembre – Alors que la pandémie de COVID-19 et le règne de l’impunité menacent les progrès réalisés pour l’égalité des sexes et l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, ONU Femmes appelle à répondre avec fermeté et détermination à cette crise sans précédent à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. À l’approche du Forum Génération Égalité 2021 – au cours duquel la communauté internationale prendra de nouveaux engagements ambitieux pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes –, les gouvernements, la société civile, les jeunes, les personnes influentes et le secteur privé prêteront leur voix à la campagne mondiale de mobilisation 16 Jours d’activisme pour mettre fin à la violence basée sur le genre, qui démarre aujourd’hui jusqu’au 10 décembre. Ensemble, ces acteurs demanderont la remise à zéro des compteurs pour construire une « nouvelle normalité » et offrir un avenir sans violence à toutes les femmes et à toutes les filles.

Même avant la pandémie de COVID-19, la violence à l’égard des femmes constituait l’une des violations des droits humains les plus répandues, avec près de 18 pour cent des femmes et des filles victimes de violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire intime sur une période de 12 mois. L’accélération de la pandémie s’est accompagnée d’une recrudescence manifeste de la violence, une « pandémie fantôme » alarmante, avec une augmentation des taux de signalement de violence domestique et des cas de violence dans la rue, en ligne ou dans d’autres contextes. Durant les premières semaines de pandémie, les services d’assistance téléphonique ont reçu jusqu’à 5 fois plus d’appels dans certains pays, alors qu’ils ont diminué dans d’autres, les femmes n’ayant plus la possibilité de demander de l’aide par les canaux habituels et étant confinées avec leurs agresseurs. On estime que, pour chaque nouvelle période de confinement de trois mois, 15 millions de femmes supplémentaires pourraient être victimes de violences.

« Nous avons vu le monde entier réagir à la pandémie de coronavirus, avec une mobilisation sans précédent et des investissements et protocoles adaptés et soutenus par une détermination sans faille. La violence à l’égard des femmes est aussi une pandémie – qui existait avant le virus et qui lui survivra.À l’heure où nous sommes confrontés aux ravages de la COVID-19, le moment n’a jamais été aussi opportun pour décider de combiner nos ressources et nos engagements pour s’attaquer aux problèmes majeurs et mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles, une fois pour toutes », a déclaré la Directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka.

En réponse à l’appel à la « paix dans les foyers » lancé par le Secrétaire général des Nations Unies au printemps dernier, près de 150 pays ont accepté de faire de l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles un élément clé de leurs plans d’intervention contre la COVID-19 ; beaucoup ont donné suite en renforçant les services essentiels, tels que les refuges, les lignes d’assistance téléphonique et d’autres mécanismes de signalement. Toutefois, seuls 48 pays, soit moins du quart des 206 pays analysés dans une étude récente, ont intégré les services de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles dans leurs plans d’intervention nationaux et locaux pour répondre à l’épidémie de COVID-19, et très peu d’entre eux ont financé ces mesures dans des proportions suffisantes.

Pour remédier à l’insuffisance généralisée des ressources consacrées à cette question cruciale, ONU Femmes a fait appel à la Coalition d’action contre la violence basée sur le genre, un partenariat novateur qui réunit les gouvernements, la société civile, des responsables de mouvements de jeunes, le secteur privé et les organisations philanthropiques pour élaborer un programme audacieux d’actions catalytiques et mobiliser des fonds pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes. Ces actions et investissements ambitieux seront annoncés lors du Forum Génération Égalité 2021, au Mexique et en France, avec ceux des cinq autres Coalitions d’action Génération Égalité.

Orangez le monde : financez, intervenez, prévenez, collectez !

Les 16 jours d’activisme, qui sont animés par des organisations de terrain partout dans le monde, sont l’occasion de tirer parti du sentiment d’urgence renouvelé qu’a insufflé la COVID-19 et d’initier des mesures concrètes contre la violence basée sur le genre. Dans la perspective des célébrations de cette Journée internationale, ONU Femmes a appelé les États membres à prendre des engagements concrets et réalistes pendant les 16 Jours d’activisme.

Le thème de cette année – « Orangez le monde : financez, intervenez, prévenez, collectez ! » –, annoncé par la campagne Tous UNiS, conforte la réponse rapide apportée par le Secrétaire général des Nations Unies et le système des Nations Unies à la montée inquiétante de la violence contre les femmes et les filles observée cette année.

« Ensemble, nous devons nous attaquer à la violence masculine qui affecte et porte atteinte à tout le monde – les familles, les communautés, les sociétés, les économies – et qui freine tous nos efforts pour la paix et la sécurité, les droits humains et le développement durable. Nous devons renforcer les responsabilités et remettre en question les attitudes et les approches qui favorisent la violence. Nous devons aussi fournir des ressources aux organisations de femmes de la société civile qui sont en première ligne », a affirmé António Guterres, le Secrétaire général des Nations Unies.

Dans cet esprit, la campagne de cette année exhorte tous les gouvernements et les partenaires à accélérer les réponses politiques concrètes dans quatre domaines :

  • FINANCER les services essentiels pour la violence basée sur le genre et les organisations de femmes qui travaillent sur cette question, dans le cadre de toutes les interventions de lutte contre la COVID-19
  • PRÉVENIR la violence basée sur le genre par des campagnes de mobilisation et une politique de tolérance zéro
  • INTERVENIR pour répondre aux besoins des survivantes en mettant en place des services tels que les lignes d’assistance téléphonique, les refuges et les interventions de la justice, y compris pendant les périodes de confinement
  • COLLECTER des données pour améliorer les services, les programmes et les politiques 

Lutter contre la violence basée sur le genre dans les contextes humanitaires

Les femmes et les filles sont touchées de façon disproportionnée par les crises humanitaires. La COVID-19 a montré la nécessité de donner la priorité aux droits et aux besoins des femmes et des filles dans les situations de crise humanitaire. Les violences exercées par un partenaire intime et d’autres formes de violence ont augmenté pendant les périodes de confinement, car les femmes étaient enfermées dans leur maison, leur tente ou leur camp de réfugiés avec leurs agresseurs. 

Alertant sur les besoins croissants de ressources financières pour remédier à cela, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a annoncé aujourd’hui une dotation de 8 millions de dollars à ONU Femmes pour lutter contre la violence basée sur le genre dans les situations d’urgence. 

Cette nouvelle allocation, qui émane du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF), redonnera l’impulsion nécessaire pour aider les organisations locales de femmes et les organisations de femmes travaillant dans les situations d’urgence humanitaire à prévenir la violence basée sur le genre, à faciliter l’accès à la justice et à offrir aux femmes et aux adolescentes des services centrés sur les survivantes. Elle aidera en outre les femmes, y compris les survivantes de la violence, à mettre en place et à diriger des processus de justice transitionnelle (c’est-à-dire des mesures visant à réparer les séquelles de violations massives des droits humains), au niveau local et national. Ce financement sera orienté vers des programmes de deux ans, déployés dans cinq pays où les interventions spécifiques aux besoins des femmes sont actuellement insuffisamment financées. 

Partout dans le monde

Pour la première fois, la commémoration officielle par les Nations Unies de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes aura lieu sous forme virtuelle. Ce sera l’occasion pour les États membres de renforcer et de faire progresser leurs engagements pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles. Le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres, des représentants des États membres des Nations Unies, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Directrice exécutive d’ONU Femmes Phumzile Mlambo-Ngcuka et la Directrice exécutive du FNUAP Natalia Kanem participeront à cet événement virtuel. Les ambassadrices de bonne volonté d’ONU Femmes, Mme Nicole Kidman et Mme Cindy Bishop ; la Défenseure des ODD, ambassadrice de bonne volonté de l’ONUDC et lauréate du prix Nobel de la paix, Mme Nadia Murad ; et la nominée pour le prix Nobel de la paix et fondatrice de Rise, Mme Amanda Nguyen, entre autres, y participeront par vidéo.

Comme les années précédentes, des bâtiments et monuments emblématiques du monde entier seront éclairés en orange pour appeler à un avenir meilleur, un monde où les femmes et les filles pourront vivre à l’abri de la violence. Il s’agit notamment des pyramides de Gizeh et du Sphinx en Égypte, des statues moaï de l’île de Pâques au Chili, du parlement de la République de Moldova, des tours du Koweït et de l’hôtel de ville de Bruxelles en Belgique. Aux Pays-Bas, plus de 200 municipalités seront illuminées en orange en signe de solidarité avec les survivantes de violence et pour célébrer les 16 Jours d’activisme.

Des centaines d’événements à travers le monde mettront également un coup de projecteur sur cette pandémie fantôme. On peut citer par exemple une émission de télévision en Thaïlande consacrée aux engagements des dirigeants à mettre fin à la violence basée sur le genre pendant la crise de la COVID-19, ainsi qu’une série de discussions, de débats, d’expositions d’art dans les universités en Jordanie sur le rôle des hommes et des jeunes dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes. À Bonn, en Allemagne, une visite guidée féministe permettra aux participantes et participants de découvrir une nouvelle facette du passé et du présent de leur ville et de s’informer sur ses filles célèbres et sur le féminisme, en utilisant des coordonnées GPS et des adresses.

Une chaîne humaine au Bangladesh, une flash-mob en ligne avec de jeunes blogueurs vidéo populaires au Tadjikistan, un concours de vidéos sur la violence à l’égard des travailleuses migrantes et la traite des femmes en Indonésie, une formation sur l’autodéfense destinée aux prestataires de services et aux organisations de femmes en Albanie et un événement virtuel de haut niveau au Panama avec des représentants des États membres de la région figurent également parmi les nombreux événements inscrits au programme des 16 Jours.

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ONU Femmes a tendu le micro à des survivantes et aux femmes qui se trouvent en première ligne. Pour lire leurs témoignages et histoires personnelles et découvrir d’autres contenus multimédias, veuillez consulter la page : https://www.unwomen.org/fr/news/in-focus/end-violence-against-women.