Déclaration conjointe de S.E. M. Georges Rebelo Pinto Chikoti, Secrétaire Général de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et de S.E. Dr Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice Exécutive d’ONU Femmes, sur la campagne « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes »

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La violence à l’égard des femmes constitue une violation des droits de l’homme et un obstacle à la réalisation de l’égalité entre les sexes. L’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) se joint à ONU Femmes dans la lutte collective et déterminée en faveur de l’égalité des sexes et contre la pandémie de violence faite aux femmes et la négation de leurs droits.

La pandémie de COVID-19 a exacerbé les niveaux déjà élevés de violence sous toutes les formes à l’égard des femmes. Le refuge du foyer vers lequel le monde s’est replié n’a pas été un havre de paix pour de nombreuses femmes. En effet, des rapports font état d’une hausse inquiétante des violences domestiques à travers le monde, ce qui indique clairement qu’il s’agit d’une pandémie de l’ombre nécessitant de la part des dirigeants mondiaux une action concertée d’une intensité similaire à celle déployée pour combattre le coronavirus.

Le coronavirus est en train de transformer notre monde et d’aggraver les inégalités dans nos sociétés, en particulier au détriment des femmes qui perdent leur emploi plus rapidement et s’appauvrissent plus vite. Ensemble, nous devons veiller à apporter une réponse coordonnée et inclusive et à consentir des efforts en matière de relance afin de bâtir des économies et des sociétés saines, équitables, sûres, propres et résilientes pour tous, y compris nos femmes et nos filles.

La campagne « Orangez le monde : Financez, intervenez, prévenez, collectez ! » marque les 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre. Débutant le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la campagne s’achève le 10 décembre, Journée internationale des droits de l’homme. Elle souligne l’urgence d’éliminer la violence contre les femmes de sorte qu’elles puissent exercer pleinement leurs droits, et le rôle central qu’elles peuvent jouer pour façonner la manière d’y parvenir.

Lors de leur 9e Sommet tenu en 2019, les chefs d’État et de gouvernement de l’OEACP ont réaffirmé leur attachement à « l’intégration du genre dans les politiques de sécurité et la création d’une base juridique pour la réduction de l’impunité en cas de violences basées sur le genre, notamment par une importante participation et contribution des femmes à l’élaboration de ces politiques, en particulier en temps de conflit et d’instabilité politique ».

À l’occasion du 25e anniversaire de l’adoption historique de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, nous reconnaissons la nécessité de continuer à plaider en faveur de sociétés inclusives et égalitaires qui autonomisent les femmes, condition sine qua non au développement durable, et l’importance capitale de remédier aux insuffisances actuelles en matière de justice et de sécurité, qui sont préjudiciables aux femmes dans le besoin.

Nous prenons acte des actions menées par ONU Femmes en vue de réaliser les droits des femmes pour un avenir égalitaire, notamment les plateformes multipartites et intergénérationnelles de Génération Égalité, la Coalition d'action contre la violence basée sur le genre et sa campagne « Génération Égalité : Pour les droits des femmes et un futur égalitaire », qui réclame la parité salariale, le partage égal des soins non rémunérés et des tâches domestiques, la fin du harcèlement sexuel et de la violence à l’égard des femmes et des filles, les services de soins de santé qui répondent à leurs besoins, ainsi que leur participation égale à la vie politique et à la prise de décisions dans tous les domaines de la vie.

Nous reconnaissons que pour avoir un impact significatif dans ces domaines, il convient de s’appuyer sur d’autres processus en cours ayant une grande pertinence. Nous appelons dès lors nos États membres et nos partenaires à faire en sorte que des stratégies soient adoptées et mises en œuvre non seulement pour mettre fin à la discrimination et à la violence à l’égard des femmes et des filles, conformément à l’Objectif de développement durable no 5, mais également pour concentrer les efforts sur l’édification de sociétés où les femmes sont pleinement autonomisées et leurs contributions reconnues de manière égalitaire. En outre, nous demandons instamment une plus grande collaboration entre nos partenaires au développement et une participation accrue aux deux initiatives menées par ONU Femmes, la campagne Génération Egalité et la campagne pour l’élimination de la violence basée sur le genre.