Il est essentiel d’investir dans le leadership des femmes pour améliorer la réponse au sida dans la région de l’Asie et du Pacifique

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Busan, Corée du Sud — ONU Femmes appuie la participation des dirigeantes séropositives de Chine, d'Indonésie, de l'Inde, du Vietnam et des Philippines dans la réponse régionale à la pandémie du sida. Au moment où les gouvernements, les donateurs et la société civile se réunissent à l'occasion du 10ème Congrès international sur le sida dans la région de l'Asie et du Pacifique, organisé du 26 au 30 août 2011 à Busan, en Corée du Sud, ONU Femmes promeut un renforcement de l'investissement dans les principales femmes touchées, notamment les femmes séropositives.

« Il est essentiel d'investir dans le leadership de ces femmes si l'on veut que les pays de la région répondent aux nouveaux objectifs ambitieux fixés par leurs responsables lors de la Réunion de haut niveau sur le sida de l'Assemblée générale, qui sera organisée en juin » indique Moni Pizani, Représentant et Directeur de programme régional d'ONU Femmes pour l'Asie de l'Est et du Sud-Est.

ONU Femmes a parrainé des dirigeantes issues de la région de l'Asie et du Pacifique, y compris des dirigeantes séropositives, afin qu'elles puissent participer au Forum des femmes organisé préalablement au Congrès international sur le sida dans la région de l'Asie et du Pacifique à Busan, en Corée du Sud, le 25 août 2011. (Photo: ONU Femmes.)
ONU Femmes a parrainé des dirigeantes issues de la région de l'Asie et du Pacifique, y compris des dirigeantes séropositives, afin qu'elles puissent participer au Forum des femmes organisé préalablement au Congrès international sur le sida dans la région de l'Asie et du Pacifique à Busan, en Corée du Sud, le 25 août 2011 (Photo: ONU Femmes.)

Bien qu'on estime qu'1,7 million de femmes d'Asie et du Pacifique vivent avec le VIH en 2009, il y a quand même une bonne nouvelle pour la région : si la proportion de femmes vivant avec le VIH en Asie et dans le Pacifique a augmenté, passant de 21% en 1990 à 36% en 2002, ce chiffre s'est stabilisé au cours de ces dernières années à environ 35%. En outre, les récents résultats des tests ont montré que les traitements antirétroviraux sont efficaces dans 96% des cas pour ce qui est de réduire la transmission du VIH au sein des couples où l'un des partenaires est atteint par le VIH. Cela est encore plus significatif quand on sait que la transmission du VIH entre les hommes ayant des comportements à hauts risques et leurs partenaires intimes est devenue une cause plus importante des nouvelles infections, ainsi que le montrent de manière croissantes les faits.

Au cours du Forum des femmes organisé préalablement au Congrès, le 25 août, les dirigeantes de toute la région se sont réunies pour mettre en exergue les besoins et les priorités des femmes et des filles dans le cadre de cette épidémie intense.

« Nous sommes des femmes et des filles vivant avec le VIH, des travailleuses du sexe, des transsexuelles, des migrantes, des femmes qui utilisent des drogues » indiquent les dirigeantes dans une déclaration commune publiée au terme du Forum. « Nous sommes des veuves du sida, des orphelines du sida, des femmes et des partenaires intimes des MSM [hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes], et de personnes qui se droguent. Nous partageons beaucoup des vulnérabilités et des problèmes auxquels sont confrontées toutes les principales communautés touchées, mais à cause de notre sexe, nous subissons ces vulnérabilités et ces problèmes de manière différente ».

Un des principaux défis identifiés a été que si l'engagement politique envers l'égalité des sexes est constamment réaffirmé, il ne se traduit pas par l'apport de ressources en faveur des femmes et des filles les plus à risques et touchées. Il ne se traduit pas non plus dans des programmes ciblés qui font participer les femmes de manière significative à la solution. « Nous avons approuvé des cadres au niveau mondial ; au niveau national, il existe des politiques et des stratégies en matière d'égalité des sexes, et le Fonds mondial a sa stratégie en matière d'égalité des sexes, mais quand vous voyez ce qui se passe sur le terrain, et la mesure dans laquelle celles-ci ont été appliquées, vous constatez un énorme écart » souligne Anandi Yuvaraj, Coordinatrice de la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH/sida en Asie et dans le Pacifique, et déléguée parrainée par ONU Femmes.

« Une participation significative des principales femmes affectées fait toujours défaut à tous les niveaux de la réponse au sida, et se trouve aggravée par l'accès limité aux ressources, y compris aux mécanismes de financement direct » ajoute Yuvaraj.
ONU Femmes travaille actuellement avec la Fondation de l'ASEAN et ONUSIDA à appuyer la formation au leadership, un appui technique durable et le mentorat pour promouvoir un nouveau cadre de dirigeantes dans huit Etats membres de l'ASEAN. Mais il est urgemment nécessaire d'assurer un investissement plus important et durable pour promouvoir le leadership des femmes séropositives.

« Si nous voulons véritablement changer le cours de l'épidémie et mettre fin à cette pandémie, nous devons saisir cette occasion d'accompagner nos engagements par des actes et des ressources, et de faire participer les femmes séropositives à la conception de solutions efficaces » avait souligné Michelle Bachelet, Secrétaire générale adjointe et Directrice exécutive d'ONU Femmes au cours de la récente Réunion de haut niveau sur le sida de juin 2011. « Elles savent ce qu'il y a à faire - et nous savons quoi faire. Nous devons juste le faire ».

Pour de plus amples informations, veuillez contacter:

  • Busan: Katy Pullen, katypullen[at]gmail.com
  • Bangkok: Montira Narkvichien, montira.narkvichien[at]unwomen.org