« En fournissant plus d’opportunités aux femmes… nous pouvons nous assurer qu’elles puissent jouer un rôle de premier plan dans la reconstruction de nos nations » — Directrice exécutive

Déclaration de Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes pour la Journée mondiale de l’aide humanitaire

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En cette Journée mondiale de l'aide humanitaire, nous rendons hommage aux femmes, filles, hommes et garçons qui ont fait preuve de résilience face à des épreuves inimaginables et une violence persistante. Nous saluons également les premières et premiers intervenants ainsi que les travailleuses et travailleurs humanitaires qui continuent à œuvrer pour le relèvement, et ce même après le rétablissement de la paix.

Selon le rapport concernant le Sommet mondial sur l’action humanitaire convoqué par le Secrétaire général des Nations Unies (the report of the United Nations Secretary‑General for the World Humanitarian Summit), les conflits sont à l’origine de 80 pour cent de tous les besoins humanitaires. J’ai eu personnellement l’occasion de constater l’impact des conflits et du relèvement du pays lors de ma visite en Afghanistan cette année.

À Kaboul, j'ai remis des certificats à 48 personnes diplômées du programme soutenu par ONU Femmes, le « Programme de stage de six mois pour les personnes récemment diplômées afghanes », qui fournit aux femmes et aux filles des opportunités en matière d’autonomisation économique, avec comme objectif d’apporter la stabilité aux familles, et ainsi de créer une paix durable. Bien qu’elles aient grandi pendant des années dans un climat de conflits violents et de répression qui ciblaient spécifiquement les femmes et les filles, ces jeunes femmes inspiratrices et émouvantes ont évoqué leurs espoirs d'un avenir où la paix sera concrétisée par la fin des normes sociales discriminatoires, et où elles pourront vivre une vie pleinement autonome. Dans cette nouvelle génération de jeunes femmes afghanes qui changent le statu quo, elles incarnent le concept de la résilience.

En Afghanistan, les femmes et les filles continuent d’être affectées par les conflits prolongés et les catastrophes naturelles récurrentes, ainsi que par la pauvreté, la discrimination et l’exploitation. Par exemple, les restrictions de mouvement et le manque d’accès aux écoles ‑ en raison de fermetures ou d’occupations par les combattants ‑ représentent d’énormes obstacles pour les femmes et les filles. Alors que l'inscription dans les écoles connaît une amélioration en Afghanistan, seulement 36 % des écoliers en école primaire et secondaire sont des filles, et les femmes ne représentent que 20 % des étudiants à l’université. Pour de nombreuses femmes, l’accès au travail et le contrôle de leur propre argent sont extrêmement difficiles compte tenu des restrictions culturelles imposées au travail en dehors de la maison, et auxquelles viennent s’ajouter des questions de sécurité.

Un aspect essentiel de l‘action humanitaire est la reprise de la vie quotidienne après conflit, notamment la reconstruction des infrastructures pour assurer l'accès à l’eau potable et aux systèmes sanitaires, la lutte contre la violence qui continue souvent de se manifester, et l’enseignement aux femmes des compétences économiques vitales qui assureront leur autonomisation sur le long terme. ONU Femmes s’appuie sur des projets pilotes comme notre programme de stage en Afghanistan pour introduire des modèles qui incluent la promotion économique et l’implication d’un organisme de développement économique en vue d’autonomiser les femmes dans ce domaine.

Les situations humanitaires peuvent également permettre d’améliorer la situation des femmes. Malgré les difficultés extrêmes auxquelles les femmes afghanes sont confrontées dans les sphères sociales et économiques, le parlement afghan est actuellement composé de 28 pour cent de femmes ‑ chiffre supérieur à la moyenne mondiale de 22 pour cent ‑, grâce aux quotas introduits suite à la chute des talibans.

Pour que la vie reprenne après les crises humanitaires, nous devons nous assurer que les expériences vécues par les femmes sur le terrain sont en adéquation avec les progrès effectués pour faciliter l’accès des femmes à des postes de leaders dans les sphères politiques, et dans la rhétorique internationale. En fournissant plus d'opportunités aux femmes, notamment par l’intermédiaire de notre programme de stage, nous pouvons nous assurer qu’elles jouent un rôle de premier plan aux côtés des travailleuses et travailleurs humanitaires intervenant au quatre coins du monde et contribuer à la reconstruction de nos nations.