ONU Femmes mobilise ses partenaires pour s’élever contre la violence sexuelle à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes

« Orangez le monde : la Génération Égalité s’oppose au viol » est le thème retenu cette année par l’ONU pour les 16 jours d’activisme

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The official commemoration of the International Day for the Elimination of Violence against Women on 25 November in New York. Photo: UN Women/Ryan Brown
Photo: ONU Femmes/Ryan Brown

À compter du 25 novembre, qui marque la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, de nombreux évènements tels que des marches, des concours artistiques, des rallyes cyclistes et des marathons seront organisés partout dans le monde dans le cadre des activités du système des Nations Unies pour les 16 Jours d’activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes. Le but est d’exhorter à l’action pour éliminer ce fléau qui touche une femme sur trois dans le monde.

À l’ONU, la campagne annuelle de 16 jours, qui mobilise les gouvernements comme le grand public, fait partie de l’initiative du Secrétaire général « Tous UNiS, d’ici à 2030, pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ». La couleur orange, symbole d’espoir et d’un avenir meilleur exempt de violence à l’égard des femmes, marque les commémorations de l’ONU, qui auront cette année pour thème « Orangez le monde : la Génération Égalité s’oppose au viol », afin d’attirer l’attention sur la nécessité d’enrayer la « culture du viol » ancrée dans nos sociétés, que ce soit en temps de paix ou de guerre, dans nos foyers ou dans nos rues. 

Malgré la mobilisation à l’échelle mondiale lancée par des survivantes et des militantes ces dernières années au travers de mouvements tels que #MeToo, #TimesUp, #Niunamenos, #NotOneMore, #BalanceTonPorc et d’autres, la violence sexuelle continue d’être banalisée et ancrée dans notre environnement social. La violence à l’égard des femmes et des filles persiste dans tous les pays. Banalisation du viol, stigmatisation des victimes, réduction du corps féminin à l’état d’objet dans les films ou à la télévision, glorification de la violence dans les publicités, ou langage misogyne omniprésent : nous sommes toutes et tous, quotidiennement, témoins de cette culture du viol, parfois sans réagi. Il nous appartient toutefois d’y mettre fin. 

Depuis 2006, l’ambassadrice de bonne volonté de l’ONU Nicole Kidman prête sa voix à la lutte contre la violence à l’égard des femmes. À l’occasion de la Journée internationale, elle a déclaré : « en tant qu’Ambassadrice de bonne volonté de l’ONU, je sais que nous avons tous un rôle à jouer. La campagne de 16 jours est l’occasion pour la terre entière de se rassembler et de passer à l’action. Je vous demande de vous joindre à la campagne cette année pour vous élever contre le viol et pour participer aux efforts pour éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes ».

Alors que commence la campagne, ONU Femmes appelle toutes et tous à s’élever contre la culture du viol qui nous entoure.

Pour la directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, « le viol n’est pas un acte éphémère isolé. Il peut avoir des conséquences non choisies qui changent la vie — une grossesse ou la transmission d’une maladie, un traumatisme profond et un sentiment de honte injustifié. En situation de conflit comme en temps de paix, le viol pousse les femmes à quitter leur communauté par crainte d’être agressées ou stigmatisées du fait de leur statut de victimes. Si je pouvais faire exaucer un vœu, ce serait de supprimer totalement le viol. »

Il est notoirement difficile d’évaluer le nombre exact de viols et d’agressions sexuelles, car les victimes ont souvent peur de se signaler à la police. Pourtant, environ 15 millions d’adolescentes (de 15 à 19 ans) dans le monde ont subi des rapports sexuels forcés à un moment de leur vie. En outre, trois milliards de femmes et de filles vivent dans des pays où le viol conjugal n’est pas explicitement criminalisé.

L’un des principaux défis en termes de prévention et d’éradication du viol et du harcèlement sexuel est la question du consentement, et le fait que beaucoup ignorent encore que seul oui signifie oui. Il est tout aussi important que le consentement soit donné de plein gré, sans être induit par la fraude, la coercition, la violence ou la menace de violence, et que la personne concernée ait pleinement la capacité de donner ce consentement — ce qui n’est pas le cas, par exemple, d’une personne ivre. 

Partout dans le monde

La violence sexuelle et le viol ont également été utilisés à l’encontre des femmes et des filles en tant qu’instrument délibéré lors de conflits tels que la guerre en Bosnie-Herzégovine et au Rwanda. Au Myanmar, où plus d’un demi-million de Rohingyas ont fui le pays, le viol et d’autres formes de violences sexuelles ont été utilisés dans des campagnes de déplacement forcé des populations. En Syrie, la violence sexuelle a été utilisée pour obtenir des informations des femmes, et pour inciter les membres masculins de leurs familles à se rendre.

Comme lors des précédentes éditions, des bâtiments et des monuments iconiques seront illuminés d’orange pour appeler à un avenir sans violence, y compris la Cour suprême du Zimbabwe, la bibliothèque Alexandrina en Égypte, ou le Parlement du Pakistan. Le Manneken Pis à Bruxelles, en Belgique, sera vêtu d’orange. 

Un évènement organisé au siège des Nations Unies à New York le 25 novembre rassemblera des intervenants de premier plan autour de concerts en soutien à la prévention et à l’éradication de la violence à l’égard des femmes et des filles. Maria Luiza Ribeiro Viotti, Chef de Cabinet du Secrétaire général de l’ONU António Guterres, Pramila Patten, Secrétaire générale adjointe, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la violence sexuelle dans les conflits, Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes, Susannah Grant, Productrice exécutive, auteure, réalisatrice et showrunner de la série Netflix « Unbelievable », Ajna Jusic, Présidente de l’association « Les enfants oubliés de la guerre » de Bosnie-Herzégovine et le photographe Jonathan Torgovnik seront présents, et la chorale de l’école internationale de l’ONU assurera des interludes musicaux. L’expertise de la société civile sera représentée par deux bénéficiaires du Fonds d’affectation spéciale de l’ONU pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, Chinyere Eyoh et Karen Naimer.

Cette année, la commémoration fait suite à la toute première convention des bénéficiaires du Fonds d’affectation spéciale de l’ONU, qui s’est déroulée à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine, du 4 au 7 novembre 2019. Lors de cette rencontre de haut niveau, 150 participants issus d’organisations de la société civile, de partenaires gouvernementaux et du secteur privé, qui mettent en œuvre près de 100 projets partout dans le monde, se sont rassemblés pour réfléchir et élaborer des stratégies pour faire avancer la lutte contre la violence à l’égard des femmes, en se fondant sur leurs travaux continus et leur expérience.

Partout dans le monde, des douzaines d’évènements permettront également de mettre en avant la nécessité d’accélérer les efforts pour éliminer la violence à l’égard des femmes. Par exemple, des fresques murales représentant des femmes autonomisées et des relations positives entre les sexes seront peintes dans les rues au Malawi, des cours d’autodéfense reposant sur différents outils notamment les arts martiaux tels que l’Aïkido seront organisés pour les étudiants et les lycéens en Albanie pour leur apprendre à interrompre et à désamorcer la violence, une projection de films créés par des femmes latino-américaines suivie de débats sera organisée au Honduras, une installation lumineuse rassemblant douze artistes sera présentée au parc Seğmenler à Ankara, en Turquie, pour « illuminer les ténèbres », et des centaines d’arbres seront plantés au Cambodge. 

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