Zimbabwe : une coalition de femmes plaide pour la prise en compte de leurs droits dans la nouvelle Constitution

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Zimbabwe Vicepresidente Joice T.R. Mujuru pronuncia el discurso de apertura en el Grupo de los 20 lanzamiento el 13 de abril en Harare. Foto: ONU Mujeres / Mikkel Rytter Poulsen

Les femmes zimbabwéennes ont célébré dans tout le pays le lancement d'une coalition de femmes de haut niveau dont l'objectif est de garantir la prise en compte de l'égalité des sexes dans la nouvelle Constitution actuellement en cours d'élaboration.

Le Groupe des 20 (G-20) a été officiellement lancé le 13 avril à Harare, et est composé de 20 personnalités publiques célèbres, dont des femmes universitaires et militantes, des représentantes du mécanisme national, du forum des femmes parlementaires et du Comité de sélection de la Constitution (COPAC).

Dans le discours liminaire qu'elle a prononcé lors du lancement du Groupe, la Vice-présidente du Zimbabwe, Joice T.R. Mujuru, a souligné que « le G-20 est stratégiquement positionné pour garantir un retour d'informations à l'ensemble de la population des femmes » et qu'il démontre la volonté des femmes à travailler ensemble en faveur d'un Zimbabwe unifié.

Le G-20 a été créé en 2011, avec l'appui d'ONU Femmes et du Programme des Nations Unies pour le développement. Le Groupe contrôle le processus d'élaboration de la Constitution pour veiller à ce que ce dernier reflète clairement les priorités des femmes, telles qu'identifiées pendant les réunions de sensibilisation. A partir de ce travail, le groupe a formulé des principes, qui vont de la nécessité de mieux protéger les droits socioéconomiques des femmes et leur droit à la sécurité au renforcement de la discrimination positive. Les principes appellent également à un meilleur accès aux ressources, par le biais d'un financement public sensible au genre, ainsi qu'à l'instauration dans la loi d'un quota de participation à 50 pourcent des femmes à toutes les prises de décisions.

Le système électoral actuel du Zimbabwe est le scrutin majoritaire uninominal à un tour. La loi ne prévoit aucun quota visant à accroître la représentation politique des femmes. Elles ne constituent que 17,9 pourcent des parlementaires ; 18,5 pourcent des conseillers gouvernementaux locaux et 17,1 pourcent des membres du Cabinet, ce qui est bien inférieur à l'objectif de 30 pourcent fixé par le Programme d'action de Beijing en 1995 lors de la Quatrième conférence mondiale sur les femmes. Le gouvernement du Zimbabwe a également ratifié le Protocole du genre de la communauté du développement de l'Afrique australe (Southern African Development Community Gender Protocol), qui s'engage à atteindre un équilibre à 50/50 de représentation des hommes et des femmes aux postes de prise de décisions dans les secteurs publics et privés d'ici 2015.

Le G-20 a déjà fait pression avec succès pour inclure certaines de ces questions dans le projet de constitution, indique Priscilla Misihairabwi-Mushonga, membre du COPAC, et ministre de l'Intégration régionale et de la Coopération internationale du Zimbabwe. Toutefois, précise-t-elle, « une bataille se joue toujours autour du système de quota et des chiffres, et du système électoral ».

Les agences des Nations Unies ont fourni un appui technique aux membres de la Coalition, grce à un financement de l'Union européenne, de l'Agence danoise de développement international et du Département du développement international du Royaume-Uni. Plusieurs formations ont permis de donner des conseils sur le projet de constitution, ainsi que sur les manières d'être efficace en matière de plaidoyer et de lobbying.

« Le groupe des 20, et les nombreuses autres entités qui ont appuyé cette entreprise, ont travaillé sans relche pour assurer que le processus d'élaboration de la Constitution ne soit pas une occasion manquée », a expliqué le Représentant du programme de pays d'ONU Femmes au Zimbabwe, Hodan Addou, lors de la manifestation de lancement. « Les femmes du Zimbabwe ont saisi l'opportunité d'assurer que le document juridique fondateur du Zimbabwe reflète l'engagement de tous en faveur de la notion d'égalité véritable, et d'une société qui entretienne et appuie les capacités de chaque individu à atteindre son plein potentiel ».

Le Zimbabwe a entamé le processus actuel d'élaboration de sa constitution en 2009, en lançant des programmes de sensibilisation afin de recueillir l'opinion des citoyens. La rédaction du texte a commencé en décembre 2011. Le projet de Constitution sera présenté lors d'une conférence et débattu au sein du Parlement, avant l'organisation d'un référendum constitutionnel d'ici à la fin de l'année.