La réunion du Groupe d’experts traite de l’autonomisation rurale

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En septembre, ONU Femmes a parrainé une réunion du Groupe d'experts sur le thème « Permettre l'autonomisation économique des femmes rurales : institutions, opportunités et participation » à Accra, au Ghana. Des experts travaillant dans des disciplines variées et venant de toutes les régions du monde y ont participé, avec un certain nombre de praticiens du développement, dont des représentants d'associations d'agriculteurs.

Organisée en coopération avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, le Fonds international de développement agricole et le Programme alimentaire mondial, la réunion élaborera des recommandations pour examen par la réunion 2011 de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies. La commission se focalisera sur l'autonomisation des femmes rurales et sur leur rôle au niveau de l'élimination de la pauvreté et de la faim, du développement et d'autres défis actuels.

Une large palette de questions ont été discutées à Accra, y compris le rôle des femmes rurales dans l'agriculture, l'accès aux technologies, aux marchés et au financement ; et l'emploi sur et hors des exploitations agricoles. La réunion s'est également penchée sur la manière dont les femmes rurales participent à la gestion des ressources naturelles et à l'adaptation aux changements climatiques, et examiné les manières de promouvoir un développement rural tenant compte du genre.

Au niveau mondial, les femmes constituent une part substantielle de la force de travail agricole. Comme telles, elles ont subi les changements entraînés au niveau du développement rural par la mondialisation, la libéralisation du commerce et la croissance des marchés des produits de base, entre autres facteurs. La pauvreté est désormais fortement concentrée dans les régions rurales, la plupart des pauvres étant des petits exploitants agricoles, notamment en Afrique sub-saharienne, et des travailleurs salariés agricoles, notamment en Asie du Sud.

La crise alimentaire mondiale, les changements climatiques et les hauts niveaux d'urbanisation ont suscité une attention renouvelée sur l'importance de l'agriculture et du développement rural. Mais les participants de la réunion d'Accra ont souligné qu'en dépit de l'accent qui a été mis sur ceux-ci, les droits et les priorités des femmes rurales demeurent insuffisamment pris en compte dans les lois et les programmes de développement, et reçoivent seulement une part nominale des financements disponibles. Ces femmes continuent de faire face à de multiples responsabilités qui leur prennent beaucoup de temps, au sein de leurs familles ou ailleurs, en partie en raison du manque d'infrastructures locales et de biens et services essentiels.

Cela serait une erreur de dépeindre les femmes rurales comme faibles et vulnérables, ont toutefois noté divers participants. Elles sont des agents économiques actifs, même lorsqu'elles sont confrontées à des contraintes en tant que productrices, investisseuses, personne prodiguant des soins et consommatrices.

Les participants à la réunion se sont accordés sur le fait que de nouveaux cadres doivent être développés, qui prennent en compte les contextes changeants au niveau mondial, et la diversité des femmes et des hommes ruraux. Des stratégies de croissance économiques inclusives peuvent permettre des bénéfices sociétaux à long terme, y compris la réduction des inégalités et de la pauvreté dans les régions rurales.

Parmi ses recommandations, la réunion estime qu'il convient de mettre au premier plan le travail décent et la création d'emplois pour les femmes et les hommes ruraux, la garantie des droits des femmes à la propriété foncière et à l'héritage, et l'aide aux petites exploitantes agricoles et travailleuses agricoles afin de leur assurer une plus grande profitabilité et productivité. Il est également essentiel de disposer des données appropriées en vue d'élaborer des politiques fondées et de fournir les allocations budgétaires appropriées ciblant l'autonomisation économique des femmes.

Les autres recommandations concernent l'amélioration de l'accès aux services financiers, et des investissements dans les infrastructures et les services essentiels, y compris les soins aux enfants et les centres de ressources communautaires contrôlés par les femmes rurales. Les femmes doivent être reconnues et appuyées en tant que porte-drapeau de l'adaptation et de l'atténuation des effets des changements climatiques.

Les résultats de la réunion serviront de base à deux rapports du Secrétaire général des Nations Unies préparés à l'intention de la Commission de la condition de la femme. Ils serviront également de points de référence pour maintenir et accélérer les initiatives visant à autonomiser les femmes rurales.

Pour de plus amples informations, veuillez consulter: https://www.un.org/womenwatch/daw/csw/csw56/egm.htm