Des victimes de violences sexuelles témoignent devant le Conseil de paix et de sécurité africain

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Addis-Abeba — Des victimes de violences sexuelles venant de toute l'Afrique ont pris la parole le 28 mars afin de parler de leurs expériences personnelles et de présenter leurs recommandations d'action, au cours de la Deuxième session publique du Conseil de paix et de sécurité africain sur la violence sexuelle, les femmes et les enfants en période de conflit armé.

Au cours de cette manifestation appuyée par ONU Femmes, des femmes de la République démocratique du Congo, de l'Ouganda, du Sud-Soudan, du Zimbabwe, de la Guinée, du Kenya, de la Somalie et de la Côte-d'Ivoire ont parlé de leurs expériences de la violence sexuelle devant un auditoire composé de représentants de haut niveau, de délégués et de membres de la société civile. Le groupe de femmes, dans une déclaration commune, a souligné la nécessité d'une action urgente en vue de renforcer la participation des femmes aux processus de paix et de mettre fin à l'impunité en donnant priorité aux femmes dans l'instauration de la justice dans la région. Les femmes ont salué les initiatives déjà mises en place par l'Union africaine (UA) pour répondre à la violence sexuelle et la prévenir, mais ont recommandé à l'UA de mobiliser les Etats membres en vue de faire respecter le cadre juridique et d'assurer aux victimes les soins médicaux et les traitements psychosociologiques nécessaires.

Au cours de cette manifestation, Mme Margot Wallström, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, a appelé à une collaboration solide en vue de mettre fin à l'impunité et de restaurer la justice pour les victimes de violences sexuelles. Elle a souligné en outre le rôle important joué par le Conseil de paix et de sécurité de l'UA et les Nations Unies pour ce qui est de lutter contre ce problème.

« A partir de maintenant, les violences sexuelles liées aux conflits ne [devraient] plus [se voir] non déclarées, non traitées ou demeurer impunies » a insisté Mme Wallström. « Ce sera notre mesure collective du succès de nos actions ».

Le Commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité, l'Ambassadeur Lamamra Ramtane, a mis en exergue les mécanismes mis en place par la Commission sur la question, reconnaissant les défis à surmonter. M. Ramtane a insisté sur les stratégies qui doivent être instaurées à tous les niveaux du Département et de la Commission.

Le rapport préliminaire « Atténuer les vulnérabilités des femmes et des enfants en situation de conflit armé » a été présenté lors de cette session. La Délégation de l'Union européenne et un certain nombre d'organisations de la société civile se sont également exprimé au cours de cette manifestation, de même que des délégués de toute l'Afrique, pour exprimer leur solidarité et présenter des recommandations.

Le Conseil de paix et de sécurité de l'UA est l'organe de prise de décisions pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits en Afrique. Il a institutionnalisé des sessions publiques sur la violence sexuelle, les femmes et les enfants en situation de conflit armé comme moyen de traiter de la question. ONU Femmes appuie ce processus, en coordination avec Oxfam et les réseaux de la société civile Femmes Africa Solidarité et Issis WICCE.

Pour de plus amples informations, veuillez contacter daniel.almeida[at]unwomen.org, le Bureau de liaison d'ONU Femmes auprès de l'Union Africaine et la CEANU.