Remarques d’ouverture de John Hendra au « Lancement du Portail des connaissances sur l’autonomisation économique des femmes »

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Remarques d’ouverture de John Hendra, Sous-Secrétaire général et Directeur exécutif adjoint chargé des politiques et des programmes d’ONU Femmes, lors d’une manifestation parallèle d’ONU Femmes sur le thème : « Lancement du Portail des connaissances sur l’autonomisation économique des femmes ». Mercredi 6 mars 2013.

Ambassadeur, Distingués panélistes, Ministre, Mesdames et Messieurs ;

Je suis ravi de vous accueillir tous ici aujourd’hui. Merci de l’intérêt que vous manifestez à l’égard du Portail des connaissances sur l’autonomisation économique des femmes.

Permettez-moi tout d’abord de présenter les premiers intervenants de la manifestation de cet après-midi : L’Ambassadeur Rischynski, Représentant permanent du Canada ; Sakiko Fukuda-Parr, de The New School, à New York; Gisèle Yitamben, Présidente de l’Association of Women Entrepreneurs, au Cameroun; Josephine Okot, Directrice générale de Victoria Seeds Limited; Yana Rodgers, Présidente élue de l’International Association for Feminist Economics (IAFFE) et Haroon Akram-Lodhi, de la Trent University, au Canada. Bienvenue à vous tous !

ONU Femmes est ravie de lancer le Portail des connaissances sur l’autonomisation économique des femmes au cours de la 57e session de la CSW.

Comme nos intervenants ne vont sans doute pas manquer de l’expliquer, l’autonomisation économique des femmes est un préalable au développement, ainsi qu’à la réalisation des droits de l’homme et de l’égalité des sexes.

Il ne peut y avoir ni égalité ni justice tant que 50 pour cent de la population mondiale n’a pas accès aux ressources, aux biens et aux opportunités.

Comme nous le savons, si quatre travailleurs sur dix autour du monde sont des femmes, la moitié d’entre elles occupent des emplois précaires, sont cantonnés dans des travaux dénués de sécurité, et qui souvent ne relèvent pas du droit du travail et des politiques de protection sociale.

Les femmes continuent de toucher des rémunérations qui sont environ 70 à 90 pour cent inférieures à celles des hommes, pour le même travail ou pour un travail de valeur égale.

Elles sont souvent gravement sous-représentées dans les fonctions de responsabilités élevées, aux postes de gestion et au sein des conseils d’administration. Et elles continuent d’assumer la plus grande part des travaux non rémunérés – dont la cuisine, le ménage et le soin des enfants.

Comme la Banque mondiale l’a montré, plus de 100 pays continuent d’imposer des différences juridiques entre les femmes et les hommes dans des domaines tels que la mobilité, la capacité à signer des contrats, à gérer des biens et à interagir avec les autorités publiques et le secteur privé.

Et dans de nombreux pays, les femmes bénéficient toujours de droits inégaux à la terre, aux actifs productifs et à l’héritage.

La conjoncture difficile ne fait qu’aggraver ces inégalités entre les sexes. La crise économique mondiale et les contraintes fiscales actuelles ont entraîné le rétrécissement du marché de l’emploi, la croissance du chômage et une augmentation significative du fardeau des soins non rémunérés assumé de manière prédominante par les femmes.

Les mesures d’austérité adoptées par de nombreux gouvernements ont en outre eu un impact disproportionné sur les femmes, y compris suite aux coupes opérées au niveau de la protection sociale et des services sociaux.

Dans le même temps, de plus en plus de données portent à penser que l’autonomisation économique des femmes est positive pour les sociétés et pour le développement. Selon Booz Consulting, un milliard de femmes ont le potentiel de contribuer plus pleinement à leurs économies nationales.

Et le fait d’éliminer les obstacles à la participation des femmes à la main-d’œuvre permettrait d’augmenter le PIB de 9 pour cent aux États-Unis et de 13 pour cent dans la zone Euro.

Mais des conditions habilitantes doivent être mises en place pour ce faire. Selon les récentes recherches commandées par ONU Femmes, figurent parmi les principaux facteurs habilitants menant à l’autonomisation économique des femmes : un accès égal à la terre et aux autres biens ; un système de protection sociale qui assure un seuil de base de services et d’appui ; des réseaux associatifs de femmes qui leur permettent d’accéder aux informations et aux marchés ; et un environnement régulateur favorable qui promeut la participation des femmes.

C’est précisément en vue de relever ces défis, de partager les connaissances et les expériences concernant les interventions réussies et d’établir des contacts entre les différents acteurs et les parties prenantes dans tous les secteurs qu’ONU Femmes et le gouvernement du Canada se sont réunis, pour mettre en place un portail intégré visant à promouvoir l’autonomisation économique des femmes : le Portail des connaissances.

Cette initiative a débuté lors de la Conférence ACDI-ONU Femmes sur l’autonomisation économique des femmes, fin 2011, au cours de laquelle l’ACDI et ONU Femmes se sont engagés à mettre en place un portail Internet.

L’objectif de ce Portail de connaissances est de contribuer à améliorer la vie des femmes et des communautés, en les aidant à monter leurs affaires, exploitations agricoles et entreprises, à commercialiser efficacement leurs produits et services, et à améliorer leurs conditions de travail et leur salaire.

Nous savons qu’il existe une forte demande. Dans le cadre du Fonds pour l’égalité des sexes d’ONU Femmes, nous sommes en train d’analyser 1 200 candidatures émanant de 57 pays pour le financement de projets de promotion de l’autonomisation économique des femmes.

Figurent au nombre des types d’appui les plus fréquemment demandés : la formation professionnelle et à la vie active, la formation sur l’intégration des questions de genre et la gestion des entreprises.

Cela recoupe les conclusions de l’enquête en ligne qui a été réalisée pour mieux comprendre les besoins des utilisateurs potentiels du Portail des connaissances, et qui a reçu 1 600 réponses du monde entier.

Le Portail de connaissances adoptera trois stratégies principales pour répondre à cette demande.

En premier lieu, il renseignera sur ce qui fonctionne et sur ce qui ne fonctionne pas au niveau de la promotion de l’autonomisation économique des femmes.

La Bibliothèque de connaissances du Portail donnera à ses membres l’accès à des recherches de pointe ainsi qu’à des données et à des connaissances mises à jour sur les politiques et la programmation, les enseignements tirés et les bonnes pratiques.

En deuxième lieu, il permettra à ses membres de discuter et de partager des idées, des expériences et des connaissances, sur la base des initiatives déployées pour faire changer la vie des femmes.

Le Portail contribuera à établir des points et des liens entre les pays et les parties prenantes – y compris les gouvernements, la société civile, les femmes entrepreneurs et les travailleuses – mettant fin aux cloisonnements en mettant en place des Cercles de connaissances – des communautés de pratique à parties prenantes multiples.

En troisième lieu, cela facilitera les liens entre individus. Les membres seront en mesure de faire des recherches sur le Réseau des connaissances, en entrant en contact avec d’autres personnes ayant des intérêts ou des domaines d’expertise spécifiques.

Nous espérons que le Portail des connaissances permettra de créer des liens et de constituer des réseaux entre différents groupes de femmes – telles que les femmes rurales et les femmes entrepreneurs – et les décideurs politiques, les parlementaires, les travailleurs du développement, les ONG, les exploitants agricoles et les organisations commerciales, ainsi que les groupes de travailleurs et d’employeurs.

Aujourd’hui, nous allons présenter le prototype du Portail des connaissances. En tant que portail axé sur la demande, ce dernier dépend de l’intérêt manifesté par chacun d’entre vous et de l’utilisation que vous en faites.

Nous attendons avec impatience d’entendre vos commentaires, aujourd’hui et dans l’avenir, alors que vous commencez à participer à cette plateforme.

Merci.