Bénéficiaires du Fonds d’affectation spéciale de l’ONU, 17e cycle (2012–2013)

Les subventions annoncées en 2013 soutiendront les initiatives qui traitent les trois domaines prioritaires identifiés par le Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies comme étant stratégiques pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes et des filles: la prévention, l'élargissement de l'accès des survivantes aux services d’aide et le renforcement de l'application des lois, des politiques et des plans d'action visant à éliminer la violence. Les subventions octroyées aux bénéficiaires dans cinq pays seront utilisés pour appuyer le Guichet Spécial 2013 pour la Prévention et la Lutte contre la Violence à l'égard des Adolescentes, en veillant spécialement à atteindre les filles les plus vulnérables et à haut risque.

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Asie et Pacifique (7) | Europe et Asie centrale (4) | Transrégional (1)

Afrique

SOS-Esclaves
Mauritanie
Titre du Projet : « La justice pour les Survivantes de l’Esclavage »
Domaine principal : Renforcement de l'application des lois, des politiques et des plans d’action
Description : Environ 500 000 personnes continuent à être victimes de l'esclavage en Mauritanie. En 2007, le gouvernement a adopté une loi historique contre l’esclavage qui est la première à criminaliser l’esclavage et les pratiques analogues à l’esclavage. Cependant, seulement un seul maître d’esclaves a été poursuivi à ce jour, en raison d’un manque d’efficacité dans l’application de la loi et de lacunes importantes dans le cadre juridique actuel. Les femmes en Mauritanie sont particulièrement touchées par l'esclavage et leur marginalisation sociale, économique et légale complique davantage leur accès à la justice. Plus de 75 pour cent des survivants de l'esclavage aidés par SOS-Esclaves sont des femmes, parmi lesquelles, nombreuses sont celles qui ont aussi subi une violence sexuelle, notamment un mariage forcé.

À travers cette initiative, SOS-Esclaves luttera contre la dimension sexospécifique de l’esclavage comme une manifestation spécifique de la violence à l’égard des femmes. L’organisation plaidera pour des réformes juridiques qui autoriseront les organisations de la société civile à mener des poursuites au nom des femmes esclaves, à dégager les victimes du fardeau de la preuve et accroitre la responsabilité de l’État à assurer la protection et les réparations. Les femmes victimes de l'esclavage dans les régions à forte prévalence de Hodh Echarqi et d'Adrar recevront une aide continue et les moyens pour reconstruire leurs vies. Le projet fournira également une aide juridique aux femmes survivantes pour renforcer leurs capacités à ester en justice les auteurs de ces crimes.

Grassroot Soccer
Afrique du Sud
Titre du Projet : « Skillz Street Plus : Renforcer les capacités des Filles à Prendre des Mesures pour Éliminer la Violence contre les Femmes »
Domaine principal : Prévenir et éliminer la violence à l'égard des adolescentes
Description : L'Afrique du Sud a l’un des taux les plus élevés du monde de violence contre les filles âgées de 12 à 17 ans. Bien que le pays ait adopté des politiques et des cadres juridiques pour prévenir et riposter à la violence à l'égard des femmes et des filles, notamment l’établissement d’un Conseil National de lutte contre la Violence fondée sur le Genre, les efforts pour lutter contre la violence à l’égard des filles restent insuffisants.
Grassroot Soccer, une organisation pour les jeunes, mettra en place un projet axé sur les filles dans cinq sous-districts d’Afrique du Sud. En coordination avec les centres de services à guichet unique de Thuthuzela et les partenaires de la société civile, Grassroot Soccer renforcera et étendra son programme innovant SKILLZ Plus basé sur les sports pour renforcer l’autonomisation des filles, accroitre leur prise de conscience sur les droits sexuels et reproductifs et augmenter l’accès des filles aux services médicaux, juridiques et psychosociaux. En plus de l’entrainement sportif, les filles seront suivies par des pairs formateurs sur la prévention du VIH et de la violence fondée sur le genre. Des ligues et des tournois exclusifs pour les filles seront organisés pour mobiliser le soutien de la communauté, et des tournois d’équipes mixtes seront organisés pour associer les garçons en qualité d’alliés dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles.

Amériques et Caraïbes

Direction des Affaires Féminines
Antigua-et-Barbuda
Titre du Projet : « Mise en place d’un Plan National d’Action Stratégique pour Éliminer la Violence fondée sur le Genre ».
Domaine principal : Renforcement de l'application des lois, des politiques et des plans d’action
Description : À Antigua-et-Barbuda, la coordination insuffisante entre le gouvernement et les organisations de la société civile dans le traitement de la violence sexuelle et de la violence fondée sur le genre a engendré des lacunes dans le traitement global de ces crimes et une impunité largement répandue. Pour répondre à ces défis, le pays a récemment lancé le Plan National d’Action Stratégique pour Éliminer la Violence fondée sur le Genre 2013-2017.

S’appuyant sur le contexte politique actuel, cette initiative renforcera la mise en œuvre du nouveau Plan National d’Action Stratégique. Le projet appliquera une approche multisectorielle pour améliorer l’accès des survivantes de la violence sexuelle et la violence fondée sur le genre aux services, renforcer les poursuites et réduire les attitudes et les comportements nuisibles qui encouragent la violence faite aux femmes. Les activités clés incluent la création d’un centre d’assistance contre la violence fondée sur le genre ouvert 24h/24 qui répondra aux besoins interdépendants des survivantes, un réseau efficace d’orientation et une base nationale de données électroniques sur les affaires de violence fondée sur le genre. L’initiative renforcera également les capacités de tous les secteurs, augmentera la conscience publique et générera une mobilisation de l’ensemble de la communauté.
Jamaica AIDS Support for Life (JASL)
Jamaïque
Titre du Projet : « Augmenter les Chances de Diminuer et Prévenir la Violence à l’égard des Femmes dans le Contexte du VIH et du SIDA »
Domaine principal : Renforcement de l'application des lois, des politiques et des plans d’action
Description : Le Plan Stratégique National pour le VIH/SIDA de Jamaïque 2013-2017 reconnait la violence fondée sur le genre comme une violation des droits humains qui augmente la vulnérabilité au VIH. Cependant la prévalence du VIH/SIDA parmi les femmes et les filles continue à être un sujet de préoccupation croissante. Les filles jamaïcaines âgées de 10 à 19 ans par exemple sont deux à trois fois plus susceptibles que les garçons du même âge d’être séropositives en raison de rapports sexuels forcés et intergénérationnels ainsi qu’en raison d’un accès insuffisant aux services de santé sexuelle et reproductive.

Afin de mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles comme facteur de l’épidémie du VIH, l’organisation Jamaica AIDS Support for Life augmentera les efforts de prévention et de lutte contre la violence à l’égard des populations clés de femmes et de filles. L’organisation mobilisera les organisations communautaires et confessionnelles dans le but d’amener de nouveaux bailleurs de fonds à la table. Reconnaissant l’importance du travail avec les populations clés pour mettre fin à la situation doublement critique du VIH et de la violence à l’égard des femmes, l’initiative renforcera également les capacités des femmes atteintes de VIH /SIDA, des LGBTI, des femmes handicapées et des travailleuses du sexe en offrant des formations en compétences de vie et en connaissances juridiques de base. Des sessions cliniques spécialisées seront également instituées pour augmenter l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles qui rencontrent des obstacles pour accéder aux services de santé publique.

Pays arabes et Afrique du Nord

Initiative pour la Protection des Droits des Femmes (IPDF)
Maroc
Titre du Projet : « Faciliter l’accès des survivantes à la Justice et à la Protection Sociale et Économique à travers une Chaine de Services Intégrés »
Domaine principal : Étendre l’accès des survivantes aux services d’aide
Description : Au Maroc, 63% des femmes âgées de 18 à 64 ans ont expérimenté au moins un incident de violence au cours des 12 derniers mois. Le gouvernement veille à augmenter les efforts afin de lutter contre la violence à l’égard des femmes et mettre fin à l’impunité pour ces crimes. L’un des axes principaux du Plan du Maroc pour l’Égalité 2012-2016 est de garantir l’accès à la justice aux survivantes de la violence basée sur le genre

L’Initiative pour la Protection des Droits des Femmes (IPDF) appliquera un modèle d’intervention globale qui contribuera à l’application de la politique et du cadre juridique du Maroc pour le renforcement de l’accès des femmes à la protection et à la justice. Grâce à son centre multifonctionnel Batha localisé dans la ville de Fez, le projet fournira une chaine de services allant du soutien psychosocial à l’assistance juridique à 600 survivantes à la violence pour les aider dans leurs efforts à reconstruire leurs vies. Reconnaissant ces femmes non seulement comme des survivantes, mais surtout comme des agentes cruciales du changement, tous les services seront orientés vers leur autonomisation individuelle, s’assurant qu’elles sont capables d’établir leurs propres objectifs psychosociaux et socioéconomiques, aidées par une équipe qualifiée de prestataires de services. L’initiative combine des activités pour renforcer les capacités économiques des survivantes, garantir leur protection juridique et réparer et accroitre la conscience de leurs droits.

Asie et Pacifique

CARE Cambodge
Cambodge
Titre du Projet : « Lieux de travail sûrs, communautés sûres »
Domaine principal : Renforcement de l'application des lois, des politiques et des plans d’action
Description : Les femmes représentent 51% de la population active formelle et travaillent essentiellement dans des secteurs perçus comme relevant d’un « statut inférieur », notamment l’industrie du vêtement, le tourisme et le secteur de l’hôtellerie. Ces environnements de travail sont souvent caractérisés par des heures de travail tardives, des moyens de transport insuffisants et peu de protection contre le harcèlement sexuel. Avec moins de réseaux et de ressources auprès desquels elles peuvent chercher de l’aide, les travailleuses migrantes sont exposées à un risque particulièrement élevé de violence.

S’appuyant sur une initiative réussie préalablement subventionnée par le Fonds d’affectation Spéciale des Nations Unies au Cambodge, ce projet va adapter des actions concrètes participatives communautaires sur des sites professionnels dans les industries du vêtement, du tourisme et de l’hôtellerie, pour promouvoir des lieux de travail plus sûrs pour 60 000 travailleuses. La stratégie à multiples facettes de CARE inclut le travail avec des groupes communautaires et professionnels de femmes travailleuses afin de fournir une éducation par des paires, une aide et un enseignement mutuels, engageant les employeurs à prendre des mesures concrètes pour prévenir le harcèlement sexuel dans leurs industries ; et engageant les hommes, notamment les consommateurs, les étudiants universitaires et les lycéens, à promouvoir des changements d’attitudes et de comportements durables. Les autorités municipales et locales, les agents de la force publique, et un éventail de prestataires de services seront aussi engagés à garantir des liens efficaces entre les efforts de prévention et de riposte contre la violence.

Services Médicaux dans le Pacifique
Fidji
Titre du Projet : « L’autonomisation des Femmes et des Jeunes grâce à l’Accès à l’Information pour Protéger leurs Droits et l’Accès aux Services pour Protéger leur Santé »
Domaine principal : Augmenter l'accès des survivantes aux services d’aide
Description : Fidji fait face à une augmentation de la violence contre les femmes et les filles. Particulièrement préoccupants sont l’incidence élevée d’agressions sexuelles et les forts taux de grossesse chez les adolescentes. Les chiffres du Centre de Crise des Femmes de Fidji révèlent que 80% des femmes de l’île ont fait l’expérience d’une forme de violence à la maison, et que plus de 25% rapportent qu’elles ont été battues pendant leur grossesse.

Les Services Médicaux dans le Pacifique vont appliquer un modèle fructueux de services cliniques itinérants conçu pour apporter des services intégrés et des informations aux femmes sur leurs lieux de travail. En utilisant des cliniques mobiles équipées de personnels qualifiés dans sept sites commerciaux ruraux, le projet va fournir à plus de 20 000 femmes un accès amélioré aux services de santé sexuelle et reproductive, de counseling en matière d’agressions sexuelles et de services d’orientation. Cette initiative aura un impact considérable sur la prévention de la reproduction de la violence en renforçant les capacités des jeunes femmes grâce à la fourniture d’informations précises, d’interventions opportunes d’après- agressions, l’amélioration et l’élargissement des prestations de service et le renforcement institutionnel des ripostes à la violence grâce à une meilleure intégration et coordination des services.

Breakthrough
Inde
Titre du Projet : « Prévention de la violence: Le changement commence maintenant »
Domaine principal : Renforcement de l'application des lois, des politiques et des plans d’action
Description : Alors que la violence à l’égard des femmes est une pandémie mondiale, le viol en réunion et le meurtre en 2012 d’une jeune étudiante en médecine à Dehli a attiré une attention sans précédent sur le traitement des femmes et des filles et la normalisation de la violence à travers l’Inde. En 2011, une étude conduite par le Centre de Recherche International sur les Femmes a montré que 65% des hommes Indiens croient qu’à certains moments, les femmes « méritent d’être battues ». Pour éliminer et prévenir la violence faite aux femmes et aux filles, des attitudes comme celles-ci doivent changer.

Breakthrough appliquera une initiative soutenue par les arts et la technologie pour amener les jeunes à comprendre leur intérêt à mettre fin à la violence faite aux femmes tout en les amenant à agir. Intervenant dans six États à travers l’Inde, le projet va employer une méthodologie à cinq facettes prouvées de Breakthrough qui inclut : (i) une activité multimédia qui intègre la culture populaire, les arts et la technologie ; (ii) la mobilisation communautaire ; (iii) la formation et l’éducation au leadership de jeunes ; (iv) la création d’un vaste réseau de partenaires à travers la ceinture Hindi ; et (v) le suivi et l’évaluation intensifs pour documenter un travail antiviolence futur. Ce projet met un accent particulier sur l’implication d’hommes et de garçons de 15 à 30 ans. En modifiant la notion de masculinité, il va inspirer et mobiliser des hommes, des garçons et des jeunes à devenir des leaders en disant « non » à la violence faite aux femmes, faisant ainsi des maisons, des communautés, des espaces privés et publics plus sûrs pour tous.

Bangladesh Nari Progati Sangha
Bangladesh
Titre du Projet : « École sûre, Communauté Sûre »
Domaine principal : Prévenir et éliminer la violence à l'égard des adolescentes
Description : Le Bangladesh est l’un des sept pays dans le monde où le nombre d’hommes dépasse celui des femmes. La répartition défavorable par sexes de 943 filles pour 1 000 garçons signale l’existence d’une inégalité persistante entre les genres et une discrimination répandue à l’encontre des filles. Bien que des initiatives, des politiques nationales de soutien et des lois pour prévenir la violence fondée sur le genre existent, la mobilisation de citoyens informés et leurs actions collectives sont nécessaires pour remettre en question des normes qui encouragent la violence à l’égard des femmes et des filles dans la société bangladaise.
Bangladesh Nari Progati Sangha, une association locale de femmes, va travailler avec des écoles comme une plateforme pour construire des notions et une conscience d’égalité de genre chez les étudiants, et remettre en question des normes nuisibles et des attitudes qui approuvent et promeuvent l’acceptabilité de la violence faite aux femmes. Une centaine d’écoles à travers cinq districts vont être invitées à prendre des mesures concrètes pour se déclarer elles-mêmes milieux « sûrs » d’apprentissage par l’adoption de politiques de droits des enfants et de lutte contre le harcèlement sexuel ; l’enseignement de compétences de négociations ; l’établissement de normes de comportements pour les élèves, les enseignants et les administrateurs ; et la création de services de counseling professionnel et de mécanismes de plaintes avec une attention particulière pour la violence fondée sur le genre.
Ikatan Perempuan Positif Indonesia (IPPI)
Indonésie
Titre du Projet : « Guichet Unique : Services Intégrés pour les Survivantes à la Violence et Femmes Vivant avec le HIV »
Domaine principal : Augmenter l'accès des survivantes aux services d’aide
Description : Le nombre de femmes atteintes du VIH/SIDA a régulièrement augmenté, résultant d’une transmission hétérosexuelle devenue le mode principal de transmission. Bien que les statistiques sur la violence faite aux femmes soient moins fiables, les données collectées des institutions offrant des services aux survivantes montrent que rien qu’en 2010 plus de 105 000 femmes ont demandé de l’aide. Étant donné les liens étroits entre la violence faite aux femmes et le VIH/SIDA, le besoin de traiter ces deux pandémies de façon globale et exhaustive est devenu une priorité urgente.
L’Association des Femmes Indonésiennes Séropositives répondra l’absence de services intégrés pour le VIH/SIDA et pour les survivantes à la violence fondée sur le genre au sein des structures actuelles de prestations de services à Jakarta et Medan. L’initiative brisera le cloisonnement, renforcera le système d’orientation et soutiendra les réseaux d’aide grâce à la création de collaborations multisectorielles au sein du secteur de la santé. Aux niveaux individuel et institutionnel, le projet se focalisera sur le renforcement des capacités des acteurs du VIH/SIDA à incorporer la prévention de la violence faite aux femmes et les services à leur travail. Grâce à des séries de campagnes de plaidoyer, le projet va accroitre la prise de conscience sur les liens entre le VIH/SIDA, la violence faite aux femmes et la disponibilité de services intégrés. S’il réussit, le projet fournira un point d’entrée stratégique vers la reconnaissance de l’élimination de la violence faite aux femmes comme un élément à part entière des interventions actuelles sur le VIH/SIDA en Indonésie.
Action Aid Myanmar
République de l'Union du MyanmarTitre du Projet : « Promotion de l’Accès à la Justice : Vers un Environnement Sans Violence pour les Femmes et les Filles »
Domaine principal : Renforcement de l'application des lois, des politiques et des plans d’action
Description : Peu de choses sont connues sur la prévalence et les types de violence à l’encontre des femmes en Birmanie. Le manque de données valides, aggravé par l’absence de mécanismes institutionnels pour prévenir et lutter contre ces abus, rend la lutte contre la violence fondée sur le genre dans le pays particulièrement difficile.

Dans ce contexte, Action Aid Myanmar va mettre en place une initiative globale qui visera à poursuivre un projet pilote réussi mené en 2012 dans les zones urbaines périphériques de Rangoon. L’initiative améliorera les prestations de service, avec une emphase particulière sur la promotion de l’accès à la justice à travers la mise à disposition de services d’aide juridique pour les femmes rurales. La prévention sera également un point focal et se fera grâce au développement des capacités des jeunes leaders et des jeunes adultes au niveau communautaire et l’instauration de stratégies créatives reposant sur des partenariats, notamment avec le secteur privé et les médias, aux niveaux national et local. Cette initiative conduira également à une recherche participative basée sur la communauté, de façon à alimenter le processus de consultation en cours pour le développement d’une législation contre la violence faite aux femmes et d’un projet de loi sur le handicap.

Plan Viet Nam
Viet Nam
Titre du Projet : « Projet Pilote d’Écoles Favorables à l’Égalité des Sexes »
Domaine principal : Prévenir et éliminer la violence à l'égard des adolescentes
Description : La violence fondée sur le genre à l’intérieur et autour des écoles est très fréquente au Viet Nam et constitue l’un des principaux obstacles à l’autonomisation des filles et à l’égalité des genres. Une étude récente menée dans les écoles secondaires dans trois provinces a révélé que 20% des filles sont victimes d’attouchements sexuels non désirés.

 Plan Viet Nam pilotera un modèle, basé sur la recherche, d’écoles favorables à l’égalité des genres dans 20 écoles autour de Hanoi, touchant environ 30 000 adolescents, filles et garçons, âgés de 11 à 18 ans. Le modèle fait la promotion d’espaces sûrs, protégés et accueillants, où les adolescents filles et garçons recevront une éducation de qualité dans un environnement sans violence. Cela inclut la création de canaux de signalement et de riposte sûrs et efficaces, l’emploi de personnel bien formé, et l’encouragement de l’intégration, de la participation et du partenariat. Le projet permettra également l’autonomisation des adolescentes, impliquera les enseignants et les parents comme agents du changement et établira des collaborations fortes avec le gouvernement pour institutionnaliser les stratégies ayant prouvé qu’elles sont efficaces. En se basant sur le succès du modèle, le Département de l’Éducation de Hanoi veut reproduire l’initiative dans les 766 écoles de la ville, pour pouvoir toucher plus de 500 000 adolescents, offrant ainsi une opportunité unique pour la promotion d’autres normes et relations sexospécifiques dans le Viet Nam urbain.

Europe et Asie centrale

 Société sans ViolenceArménie
Titre du Projet : « Intégration du genre et de la lutte contre la violence fondée sur le genre dans les programmes scolaires dans le cadre du Plan stratégique national 2011-2015 »
Domaine principal : Renforcement de l'application des lois, des politiques et des plans d’action
Description : En juin 2010, le gouvernement arménien a adopté son premier Plan national d’action pour Lutter contre la Violence Fondée sur le Genre. Malgré des résultats significatifs, des lacunes importantes persistent, particulièrement en ce qui concerne l’éducation. L’éducation sur le genre reste largement prise en charge par des organisations de base avec une très faible intégration dans les programmes scolaires nationaux ou les livres. Les enseignants manquent aussi souvent de compétences pour enseigner l’égalité des sexes et lutter contre la violence fondée sur le genre dans les écoles.

En réponse à ces défis, l’organisation Society Without Violence (La Société sans Violence) va mettre en place une initiative pour promouvoir l’intégration du genre et de la lutte contre la violence fondée sur le genre dans la politique éducative de l’État. Le projet guidera le Ministère de l’Éducation et des Sciences, de même que l’Institut National d’Éducation sur le problème de la violence fondée sur le genre et des méthodologies d’enseignement efficaces. Les enseignants en sciences sociales dans les établissements secondaires seront formés et, en partenariat avec le Ministère de l’Éducation et des Sciences et des sciences et la Mairie de Yerevan, la lutte contre la violence fondée sur le genre sera intégrée dans les cours de développement professionnel. En collaboration avec l’Institut pour la Société Ouverte, l’initiative évaluera aussi dans quelle mesure la lutte contre la violence fondée sur le genre est intégrée dans les programmes scolaires, conformément au Plan d’Action Nationale.

Centre Européen pour les Questions des Minorités à Kosovo
Résolution 1244 du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le Kosovo (1999)
Titre du Projet : « Autonomisation des Communautés Minoritaires au Kosovo pour lutter contre la Violence Fondée sur le Genre »
Domaine principal : Prévenir et lutter contre la violence à l’égard des adolescentes
Description : Au Kosovo, les femmes et les filles qui appartiennent à des groupes minoritaires, particulièrement les minorités Roms, Ashkali, Égyptiennes et Serbes, font face à une inégalité fondée sur le genre persistante et omniprésente, aggravée par une marginalisation socioéconomique, politique et culturelle. Bien que la forte prévalence de la violence affectant ces communautés souligne leur situation particulière de vulnérabilité, peu d’interventions existent pour lutter contre la violence à l’égard des femmes dans ces communautés.

Ce projet ciblera les adolescentes et les petites filles à haut risque de violence fondée sur le genre dans les communautés minoritaires au Kosovo. Cela améliorera leur accès à la prévention et à la protection, réduira leur vulnérabilité socioéconomique, et augmentera la sensibilisation sur les droits des femmes, l’égalité de genre et les mécanismes de lutte contre la violence fondée sur le genre. Dans ce but, les assistantes juridiques des zones minoritaires seront formées et aidées à créer un réseau, afin de fournir une riposte mieux coordonnée à la violence dans les communautés ciblées. En opérant à partir d’ « espaces sûrs » qui seront créés dans les communautés, les assistantes juridiques offriront une assistance immédiate aux victimes (potentielles) de violence et à leurs familles pour accéder aux services juridiques et de santé, tout en œuvrant à la sensibilisation dans les écoles et autres interventions ciblant les jeunes. Dans les “espaces sûrs”, des formations pour l’acquisition de compétences (par ex. : alphabétisation, compétences langagières et en technologies de l’information) seront offertes également aux femmes et aux filles des minorités locales.

Fondation B92
Serbie
Titre du Projet : « Maison d’accueil pour l’autonomisation économique »
Domaine principal : Renforcement de l'application des lois, des politiques et des plans d’action
Description : En Serbie, la Stratégie Nationale pour la Prévention et l’Élimination de la Violence à l’égard des Femmes dans la Famille et dans les Relations avec le Partenaire Intime (2011), crée des mesures pour promouvoir l’emploi et l’indépendance économique des femmes survivantes de la violence. À ce jour, l’application du composant de la stratégie sur l’autonomisation économique n’a pas été facile à cause d’une multitude de raisons sociales et économiques. La dépendance économique maintient souvent les femmes prisonnières de relations de violence conjugale et dépendantes de partenaires violents pour la nourriture, le gîte et les besoins de base pour elles-mêmes et leurs enfants. Quand elles quittent les refuges, les femmes en Serbie finissent souvent par occuper des emplois pénibles et faiblement rémunérés et plus de 35% d’entre elles retournent vers leur partenaire violent.

Afin de réduire les risques pour les femmes de retourner chez leurs partenaires violents, le projet pilote transformera une Maison d’Accueil dans la Municipalité de Sombor en une pépinière d'entreprises où les survivantes de la violence seront autonomisées grâce à l’éducation, la formation et l’aide au démarrage de leur propre entreprise, trouver un emploi et progresser dans leurs carrières. Une organisation à vocation sociale sera également créée dans la Maison d’Accueil et concevra et commercialisera un « Produit de la Localisation Secrète » (en référence aux localisations secrètes des Maisons d’Accueil en Serbie) qui sera promu et vendu dans tout le pays comme moyen de sensibilisation. Les profits seront investis dans la Maison d’Accueil pour aider les résidentes actuelles et futures. Si le modèle réussit, il servira à plaider pour la reproduction de l’initiative dans les maisons d’accueil en Serbie.

Fonds des femmes ukrainiennes
Ukraine
Titre du Projet : « Programme pour l’application d’une Loi Spéciale sur la Violence fondée sur le Genre »
Domaine principal : Prévention et lutte contre la violence à l’égard des adolescentes
Description : La violence à l’égard des femmes est largement répandue en Ukraine avec environ 45% de femmes victimes de violence au moins une fois au cours de leur vie. Les recherches indiquent que 56% des femmes ukrainiennes qui ont survécu à la violence dans leur enfance sont victimes de violence de nouveau après l’âge de 18 ans.

Le projet mis en place par le Fonds de Femmes Ukrainiennes mobilisera les jeunes pour prendre position contre la violence en développant les capacités et en suscitant l’engagement des jeunes femmes et filles leaders. Durant la première phase du projet, 25 filles leaders de neuf régions seront choisies pour participer à une formation de formateurs sur le leadership et la lutte contre la violence à l’égard des filles et des femmes. Comme résultat de cette formation, les filles créeront une stratégie d’actions conjointes qui pourront être mises en œuvre pendant la seconde partie du projet, pendant laquelle les activités de conscientisation et de sensibilisation seront coordonnées et des groupes de soutien de paires à paires constitués pour orienter les filles à haut risque vers les services. Durant la troisième phase, un modèle unifié de travail sera développé avec les contributions des filles leaders et filles survivantes de violence et sera présenté au Ministère de la Politique Sociale pour son approbation en tant que moyen de renforcer les systèmes d’orientation et d’améliorer la qualité des services d’aide disponibles.

Interrégional

Conseil Danois pour les Réfugiés
Afghanistan et Tadjikistan
Titre du Projet : « Autonomisation des Femmes Déplacées par de l’Aide Juridique et de la Formation pour Lutter contre la Violence faite aux Femmes ».
Domaine principal : Accroitre l’accès des survivantes aux services d’aide
Description : L’Afghanistan et le Tadjikistan accueillent un grand nombre de populations déplacées de force. Depuis 2002, plus de 5.6 millions de réfugiés afghans sont revenus des États voisins. Le Conseil Danois pour les Réfugiés estime également qu’il y a au moins 550 000 personnes déplacées à l’interne actuellement en Afghanistan. À travers la frontière avec le Tadjikistan, la population de personnes déplacées a exponentiellement augmenté au cours des dernières années, avec un nombre attendu de demandeurs d’asile qui devrait continuer à augmenter au fur et à mesure que la présence des forces militaires internationales en Afghanistan diminuera en 2013/2014. Dans ce contexte, la violence à l’égard des femmes déplacées a atteint des niveaux endémiques dans les deux pays. Souvent perpétrée par les personnes les plus proches d’elles, la violence dont souffrent les femmes déplacées affecte leur santé et leur sécurité physiques et mentales et compromet leurs efforts pour trouver des solutions durables à leur déplacement. En dépit d’une série de lois promulguées pour les protéger, les femmes déplacées ont peu accès aux services juridiques et sociaux.

Cette initiative réduira l’impunité à l’égard de la violence fondée sur le genre et la violence sexuelle, grâce à la fourniture d’aide juridique aux femmes déplacées à risque et qui ont survécu à la violence. Des cliniques d’aide juridique mobiles seront créées pour servir les communautés qui hébergent une forte concentration de personnes déplacées en Afghanistan et au Tadjikistan. Une action de sensibilisation sera également menée pour augmenter la prise de conscience sur les droits des femmes et des services disponibles dans les communautés choisies, et la capacité des professionnels juridiques à offrir une aide juridique efficace aux déplacées victimes de violence sexuelle et de violence fondée sur le genre sera renforcée. En partenariat avec le Centre sur le Genre et les Études sur les Réfugiés de l’Université de Californie, l’initiative produira également une recherche et des recommandations fondées sur des preuves pour une réglementation visant à renforcer l’accès des femmes déplacées à la justice.


Ci-après, lorsqu’il est fait référence à « Kosovo », il s’agira de Kosovo dans la Résolution 1244 du Conseil de Sécurité des Nations Unies (1999)