Selon les propos de Ndèye Daro Niang : « Je suis une membre respectée de ma communauté »

Mme Niang fait partie des 213 femmes en situation de handicap qui ont bénéficié du programme de développement local axé sur l’équité de genre qu’ONU Femmes a mis en œuvre dans 58 conseils locaux au Sénégal, avec le soutien financier du Luxembourg. C’est dans le cadre d’ateliers et de séances d’information que les femmes en situation de handicap ont été sensibilisées et formées sur la loi historique définissant l’orientation sociale, adoptée en 2010, et sur les moyens de répondre aux besoins uniques et spécifiques des femmes en situation de handicap en matière de gestion de leur hygiène menstruelle.

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Ndèye Daro Niang explains menstrual hygiene management to girls with hearing and speech impairment, as part of the Gender Equitable Local Development (GELD) programme. Photo: UN Women Senegal
Dans le cadre du programme de développement local axé sur l’équité de genre (GELD), Ndèye Daro Niang explique les méthodes de gestion de l’hygiène menstruelle à des filles atteintes d’une déficience auditive ou de troubles de la parole. Photo : ONU Femmes Sénégal

Lorsque j’étais enfant, je rêvais d’aller à l’école. J’enviais mes sœurs et mes frères quand je les voyais partir de la maison tous les matins, mais mes parents n’avaient pas les moyens de m’acheter un fauteuil roulant, et je ne pouvais pas marcher. Je restais à la maison et je me résignais à mon sort. Je me disais que je ne pourrais jamais avoir un bon travail, ni devenir médecin ou enseignante. Beaucoup de personnes considèrent que l’éducation d’une personne en situation de handicap représente une perte de temps et de ressources.

Comme les choses changent…

Aujourd’hui, je sais lire et écrire, et je travaille en tant qu’agente de développement communautaire à Louga, une ville du nord-ouest du Sénégal. J’anime des ateliers de sensibilisation pour d’autres femmes et filles handicapées, au cours desquels nous abordons divers sujets tels que le VIH/Sida, la tuberculose et la gestion de l’hygiène menstruelle — un sujet tabou pour de nombreuses femmes, et d’autant plus pour les femmes en situation de handicap.

Ndèye Daro Niang. Photo: UN Women Senegal
NNdèye Daro Niang. Photo : ONU Femmes Sénégal

Ma vie s’est transformée quand j’ai participé à une séance d’information sur les droits humains pour les femmes en situation de handicap, organisée dans le cadre du programme de développement local axé sur l’équité de genre que mène ONU Femmes. J’ai découvert que des dispositions institutionnelles en faveur de l’intégration des personnes en situation de handicap avaient été mises en place dans mon pays. La loi sur l’orientation sociale existe depuis des années, mais les personnes analphabètes ne la connaissent pas et ne peuvent pas y accéder.

Tous mes problèmes n’ont pas disparu… Je souhaiterais vraiment pouvoir participer à plus d’activités dans ma communauté, comme aller à un concert ou à un événement culturel. Mais souvent, je suis forcée de rester à l’extérieur des lieux qui accueillent ces types d’événements, car leur agencement est tel que je ne peux pas y accéder.

Cela dit, ma vie a connu des changements que je n’aurais jamais imaginés auparavant. Avec mon salaire d’agente communautaire, je peux désormais subvenir à mes besoins économiques. Qui plus est, j’aide d’autres femmes et filles en situation de handicap en les informant sur les droits dont elles bénéficient. Je suis une membre respectée de ma communauté et je souhaite éduquer autant de personnes que possible sur l’importance d’intégrer les personnes en situation de handicap dans la société et d’éduquer les enfants. Mon rêve est de fonder une entreprise qui offre des possibilités d’emplois à toutes et tous, y compris aux personnes handicapées.