Communiqué de presse de Michelle Bachelet au Sommet de l’Union africaine de 2013

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Communiqué de presse de la Secrétaire générale adjointe de l’ONU et Directrice exécutive d’ONU Femmes Michelle Bachelet au Sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Éthiopie le 26 janvier 2013.

[L’allocution prononcée fait foi]

Je suis heureuse d’être parmi vous et je m’associe à l’Union africaine pour célébrer son cinquantième anniversaire. Je félicite l’Union africaine d’avoir élu la première Présidente de l’Union africaine, ce qui témoigne de ses capacités de leader et de la détermination de l’Union africaine de promouvoir l’égalité des sexes.

Je félicite l’Union africaine de s’être fixé l’objectif de parvenir à la parité hommes-femmes dans ses structures d’emploi pour faire en sorte que les femmes occupent des postes décisionnels et de préconiser le développement des femmes sur tout le continent dans le cadre du programme de la Décennie de la femme africaine.

Au moment où les 54 nations de l’Union africaine établissent une feuille de route pour les 50 prochaines années, je demande aux dirigeants africains d’inscrire la question des femmes et des filles au cœur de la croissance économique, du développement durable et du leadership politique.

Je vous demande d’agir. Alors que l’Union africaine célèbre son 50e anniversaire, j’exhorte les parlements africains, les cabinets gouvernementaux et les entreprises à se fixer l’objectif de la parité des sexes pour 2050. 50-50 pour 2050.

Nous partageons tous le même enthousiasme face à la marche en avant de l’Afrique. L’optimisme est vraiment de mise en ce qui concerne l’avenir : la pauvreté décline, la croissance augmente, et les progrès se poursuivent régulièrement sur la voie de la réalisation de nombreux objectifs du Millénaire pour le développement.

Au début du mois, je me suis rendue en Afrique de l’Ouest, au Sénégal, au Nigéria et au Mali. Je tiens à transmettre le message des femmes maliennes. Il ne saurait y avoir de paix, de démocratie ou de développement durables sans la pleine participation des femmes. La voix des femmes doit être entendue.

La population africaine est jeune et elle ne cesse de croître. La main d’œuvre doit augmenter de 122 millions de personnes entre 2010 et 2020. Ces 122 millions de personnes peuvent tirer en avant la Renaissance africaine au cours des quelques prochaines années.

Et plus de la moitié de cette main d’œuvre talentueuse, de cette créativité et de ce potentiel de croissance est composée de femmes. Il est temps de libérer leur plein potentiel. Il est temps d’éliminer les obstacles sur la route des femmes et de mettre fin à la discrimination dont elles sont victimes car cela freine la croissance et le développement économiques.

Nous nous félicitons des progrès réalisés en Afrique pour augmenter le pourcentage de femmes législateurs. Le Rwanda occupe à cet égard la première place dans le monde, avec 56 pour cent de sièges parlementaires réservés aux femmes. L’Afrique sub-saharienne a un pourcentage plus élevé de femmes siégeant au Parlement que l’Asie, et que de nombreux pays, y compris les États-Unis et le Japon.

En juillet, le Sénégal est presque parvenu à réaliser la parité hommes-femmes au Parlement, lorsque les femmes ont été élues en nombres record à l’Assemblée nationale du pays, grâce à une mesure spéciale et des mesures de quotas semblables ont été prises dans de nombreuses nations africaines. Il est clairement établi que le simple fait que des femmes jouent un rôle dans la politique permet de diversifier le programme politique et de promouvoir la justice et l’équité.

Où que j’aille, j’encourage une action en faveur d’un nombre accru de femmes leaders. Nous avons besoin d’une action plus musclée pour mettre fin à toutes les formes de violence et de discrimination à l’encontre des femmes, qui touchent sept femmes sur 10 dans le monde. C’est la raison pour laquelle j’ai demandé aux gouvernements du monde entier, dans le cadre de la campagne du Secrétaire général Tous UNiS, de s’associer à l’initiative d’ONU Femmes COMMIT qui vise à mettre fin à la violence contre les femmes et les filles. À ce jour, 16 pays ont pris des engagements, l’un d’entre eux étant le Togo.

Je demande aujourd’hui à toutes les nations africaines de s’engager publiquement vigoureusement à mettre fin à la violence à l’égard des femmes. Quelle que soit la société où nous vivons, c’est ensemble, et ensemble seulement, que nous enregistrerons des progrès et que nous irons de l’avant.

Avançons donc, ensemble, les femmes, les hommes et les jeunes, vers une Renaissance africaine qui profite à toutes et tous.

Ms. #Bachelet calls for #women‘s full participation in the #African renaissance at the #AUsummit owl.li/hbV8u

— UN Women (@UN_Women) January 28, 2013