Où je me tiens : « Une meilleure compréhension du changement climatique a transformé notre façon de travailler »
Korka Diaw est une agricultrice sénégalaise. Elle dirige REFAN, le Réseau des agricultrices du nord du Sénégal, qui donne des moyens aux femmes pour lutter contre la pauvreté par le biais de l’agriculture. Dans ce récit, elle parle de l’adaptation à la Covid-19 et au changement climatique.Date:
Les activités agricoles représentent 70 pour cent de mon travail. Dans notre coopérative, nous travaillons sur la chaîne de valeur du riz, de bout en bout. Cela comprend la production, la récolte, le traitement et la commercialisation. Nous cultivons 150 hectares de rizières et 20 hectares de légumes et de fruits.
La pandémie de Covid-19 nous a pris par surprise et a stoppé nos activités. Les restrictions aux déplacements des personnes et un couvre-feu nous ont empêchés d’avoir accès à nos champs selon les besoins ; et les employés ont dû écourter leurs journées de travail. En outre, certaines coopératives n’ont pas pu assurer la transformation des produits en raison de la Covid-19.
Nous avons appris à nous adapter parce que nous n’avions pas le choix. Nous ne pouvions pas rester assises les bras croisés et ne pas travailler ! Nous avons dû apprendre à nous protéger. Maintenant, nous nous rendons dans les champs avec des masques, nous faisons attention dans nos contacts avec les autres, nous nous lavons les mains fréquemment et nous apportons chacune nos propres aliments et notre eau.
L’agriculture est une activité qui comporte des risques. Pendant des années, avant que n’arrive la COVID, nous ne comprenions pas ce qui se passait avec nos terres et comment nous adapter au changement climatique. Notre programme de cultivation était perturbé. Avec le soutien de partenaires tels qu’ONU Femmes, nous avons obtenu des informations sur le changement climatique et la sélection des semences, entre autres choses. Une meilleure compréhension du changement climatique a transformé notre façon de travailler et nous a permis d’appliquer des techniques d’adaptation appropriées.
Si vous souhaitez vous livrer à des activités agricoles de manière durable sans disposer de semences adaptées au changement climatique, ce ne sera pas possible. Si vous ne possédez pas de terres, et que vous avez à emprunter ou à louer des terres, vos revenus pourraient ne pas vous permettre de poursuivre votre activité. Si vous n’avez pas de financement pour acheter les intrants agricoles nécessaires à une bonne récolte, vos rendements pourraient ne pas être très élevés.
L’une des meilleures façons de protéger les terres est de pratiquer le drainage de l’eau. Nous ne pouvons plus utiliser simplement de l’eau de la façon traditionnelle et la gaspiller. Il est important pour nous de savoir comment utiliser les terres, afin que nous n’impactions pas négativement l’environnement et l’écosystème. Nous devons protéger l’environnement afin qu’il reste propre, sans déchets ni ordures.
La terre nous a été confiée, et il est important que nous en prenions soin.
Korka Diaw est membre de la coopérative agricole de Malayora Gueye de Saint Louis, au Sénégal, et présidente de REFAN, le Réseau des agricultrices du nord du Sénégal. REFAN et ses 16 000 membres autonomisent les femmes et luttent contre la pauvreté à travers l’agriculture. ONU Femmes soutient REFAN pour permettre à ses membres de développer une agriculture durable et adaptée au changement climatique, ainsi que pour étoffer leur résilience à travers son programme AgriFeD (Agriculture, femmes et développement), qu’elle dirige en partenariat avec le groupe BNP Paribas. Depuis le lancement d’AgriFeD en 2019, les membres de REFAN ont ouvert trois nouveaux points de vente à Dakar. Elles ont commencé à produire des semences adaptées au climat et elles ont appris à piloter des drones pour surveiller leurs rizières.
Plus d'histoires sur l'action climatique
